Jean 18, 38b-40
Viens Esprit de vérité,
viens clarifier nos consciences
Viens dévoiler les mobiles
secrets, et manifeste que tu es Dieu en nos vies
Et ceci dit de nouveau il (=
Pilate) sortit vers les Juifs
Etrange va et vient de celui qui détient le pouvoir. On aurait attendu
qu’il siège à la place du juge, et fasse défiler devant lui les diverses
parties : accusateurs, accusés, témoins… Non c’est lui, qui va d’un à l’autre…
et il leur dit : « Moi,
je ne trouve en lui aucun délit.
On ne peut être plus clair. Et cette parole il la prononce avec insistance :
moi, je… Il va à l’encontre de l’opinion de ceux qui l’ont livré. Il devrait
aller au bout de son constat, et relâcher Jésus puisqu’il le déclare innocent…
Ce n’est pas exactement ce qui se passe. Il utilise Jésus comme un jouet en sa
main, pour manifester son pouvoir face à ces chefs religieux. Les grands font sentir leur pouvoir avait
dit Jésus !
Il est pour vous un usage que je relâche pour
vous quelqu’un lors de la Pâque, voulez-vous donc que je relâche pour vous le
roi des Juifs ? »
Si Jésus est innocent comme il l’annonce, il ne devrait pas proposer de
le gracier comme un coupable peut l’être ! Il utilise l’appellation roi
des juifs pour désigner Jésus, manière sans doute de provoquer son auditoire !
Par trois fois revient le « pour vous » en cette phrase. Pilate
rappelle une coutume juive, on aurait plutôt attendu que cette coutume soit
rappelée par les Juifs eux-mêmes. Il est attentif au moment du calendrier
religieux des Juifs ; c’est la Pâque. Mais il semble utiliser sa mémoire
et sa connaissance pour provoquer au maximum les Juifs, leur montrer qu’ils
sont comme jouets en sa main, eux aussi.
Ils hurlèrent donc à nouveau disant : « Non
pas celui-ci, mais Barabbas. Et Barabbas était un brigand.
La provocation a joué son rôle. La réaction est à la mesure : ils
hurlent ! Et réagissent au quart de tour pour demander la grâce pour un
autre condamné, pour lequel Jean ne donne guère de détails. Barabbas était un
brigand ! Un brigand leur semble moins dangereux, que ce Jésus. Est-ce
ironie, ce brigand porte un nom araméen, qui signifie « fils du père » !
Les chefs religieux, choisissent la liberté pour ce « fils du père »,
et la condamnation pour le véritable Fils, celui qui n’a cessé au long de sa
prédication de pointer le regard vers celui qui l’a envoyé, vers son Père.
Seigneur, il y a quelque chose d’insupportable en ce genre de scène. C’est
toute la manigance dont nous sommes capables qui transpire en ces versets, une
manigance qui est lutte de pouvoir, mensonge (qu’est-ce que la vérité, avait
soupiré Pilate !) pour parvenir à ses fins. Et dans cette lutte, c’est un
innocent qui paie. C’est toi, Seigneur qui paie. Je vis ce jour avec toi, avec
toi qui est aux cotés de tous les innocents d’aujourd’hui, qui partage leur
condamnation. Seigneur prends pitié.
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