samedi 5 janvier 2013

ton fils que voici

Mais lorsque ton fils que voici, lui qui a dévoré ton bien avec des prostituées, vient, tu sacrifies pour lui le veau gras.
Luc 15, 30

Viens Esprit de paix et de silence
Viens Esprit de communion et de partage

Mais lorsque ton fils
L’ainé rejette son frère, jusque dans ses paroles, il ne dit pas « mon frère », mais « ton fils ». Le serviteur lui expliquant la raison de la fête, lui avait dit « ton frère ». Mais lui se refuse cette expression. Il met ainsi de la distance entre son frère et lui, une distance qui risque la rupture.

que voici,
l’expression relève à la limite du mépris.

 lui qui a dévoré ton bien
voilà un reproche clair : le cadet a dilapidé la part de bien que le père lui a partagée. Cette part lui revenait. En soi, ce n’était plus le bien du père, mais le bien propre du fils. Mais l’ainé ne l’entend pas ainsi, c’est le bien du père, et le cadet l’a dévoré. Il utilise ici un vocabulaire de voracité.

 avec des prostituées,
Cette information ne nous a pas été donnée auparavant. Le texte qui nous a fait suivre le fils quittant la maison, ne nous l’a jamais décrit comme fréquentant les prostituées. On devine que l’ainé en rajoute une couche pour noircir son frère. Non seulement il a dilapidé les biens, mais il l’a fait avec des prostituées.

vient,
Il ne parle pas de retour, de revenir… Comme si dans la tête du fils ainé le retour n’était plus possible. Comme s’il ne l’attendait plus, comme s’il l’avait rayé définitivement de son existence. Alors qu’on voyait le père courir à la rencontre tandis que le fils cadet était encore loin, ce qui suppose qu’il scrutait attentivement l’horizon, qu’il guettait le retour de son fils, le fils ainé lui semble avoir exclu toute idée de retour, semble la refuser.

 tu sacrifies pour lui le veau gras.
Le veau gras, il n’y en avait qu’un, il était réservé pour un événement important…
La disproportion avec le petit chevreau du verset précédent est manifeste. Lui a toujours servi, sans la moindre désobéissance, et n’a jamais rien reçu, et pour le retour du fils perdu, c’est le veau gras qui y passe.

En deux petits versets, l’ainé nous brosse le résultat de la vie dans la comparaison. Jalousie, rivalité,… on se souvient de l’histoire de Caïn et Abel, des frères de Joseph,…

Seigneur, apprends-nous à accueillir ton cœur de père, pour chacun. A nous réjouir avec toi, de ta bonté envers tous les êtres. Délivre-nous de la vie dans la comparaison, qui assassine, étouffe, cultive la rancune.

vendredi 4 janvier 2013

Tant d'années

Celui-ci, répondant à son père, dit : voici tant d’années que je te sers, et jamais je n’ai passé outre d’un de tes ordres. Et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour qu’avec mes amis je festoie.
Luc 15, 29

Viens Esprit de joie et de communion
Viens Esprit de service et de don de soi

Celui-ci, répondant à son père, dit :
Le père priait instamment son fils ainé d’entrer dans la fête pour le retour de son frère. Si nous n’avons pas les paroles dites par le père, l’évangile nous rapporte la réponse de l’ainé.

« Voici tant d’années que je te sers,
Tout d’abord le fils rappelle le service qu’il tient fidèlement depuis des années. On devine en contraste sa position par rapport au fils cadet qui vient de rentrer d’une longue absence…

et jamais je n’ai passé outre d’un de tes ordres.
Il atteste de son obéissance stricte aux ordres du père. Qu’en est-il du fils cadet ? Ici il n’est pas fait mention de lui… mais le fils ainé n’invite-t-il pas à comparer ?

 Et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour qu’avec mes amis je festoie. »
Pour le cadet le père a fait tuer le veau gras. Et jamais il n’a donné un chevreau ! Le contraste est on ne peut plus clair. D’un coté le zèle du fils ainé resté sans récompense apparente, de l’autre, la munificence de l’accueil du fils cadet qui revient après une longue errance.
Sans parler de son frère, celui-ci est comme toujours présent en contraste dans le discours de l’ainé.

Ce discours interpelle nos discours, nos ressentis, nos vécus. Qu’en est-il de nos relations aux autres ? Sommes-nous rivés sur les autres, pour nous comparer ?

L’invitation de Jésus n’est-elle pas à quitter le jugement, la comparaison, pour vivre simplement sous le regard du Père dans l’amour ?

Seigneur, purifie mon cœur. Apprends-moi à vivre le regard fixé sur ton amour, sur ta bonté, et à me réjouir avec toi, de ce qui fait ta joie !

jeudi 3 janvier 2013

Son père le priait

Il se mit en colère et il ne voulait pas entrer. Son père étant sorti, le priait instamment.
Luc 15, 28

Viens Esprit de paix et de bienveillance
Viens Esprit de communion

Il se mit en colère
La réaction du fils ainé est vive. Il sort de lui-même, se met en colère. On trouve trace d’autres colères dans la Bible. La colère de Samuel face au rejet de Saül. Celle de Jonas devant la miséricorde de Dieu pour Ninive, comme devant la mort de son ricin… Le psaume nous fait chanter : laisse ta colère, calme ta fièvre, il n’en viendrait que du mal…  

Et il ne voulait pas entrer.
Refuser d’entrer, c’est s’excommunier soi-même de la fête. Il se tient à l’égard, brise le lien. Et la fête qui était lancée risque d’être sabordée par son attitude.

Son père, étant sorti
Comme le père était sorti, avait couru à la rencontre du fils de retour, ainsi maintenant il sort à la rencontre de son aîné. Il a souci des deux fils, a pour eux la même démarche d’aller à la rencontre. Il quitte son chez soi, sort de chez lui, pour aller vers ses fils.

le priait instamment.
La démarche du père se fait prière, supplication.

Derrière le visage de ce père, je découvre en filigrane le visage de notre Dieu, c’est lui qui nous prie d’entrer en sa maison, c’est lui qui nous prie d’accueillir nos frères et sœurs. Il nous prie sans doute bien plus que nous ne le prions !

Seigneur, ouvre les oreilles de mon cœur, que je sois attentive à ta prière.

mercredi 2 janvier 2013

Ce que cela pouvait être

Ayant appelé un serviteur, il s’informe de ce que cela pouvait être. Celui-ci lui dit : Ton frère est arrivé, et ton père a sacrifié le veau gras, car il l’a retrouvé en bonne santé.
Luc 15, 26-27

Viens Esprit de communion
Viens Esprit généreux
Viens Esprit du Père et du Fils

Ayant appelé un serviteur, il s’informe de ce que cela pouvait être.
Etonnant, plutôt que de se dépêcher pour aller à la fête, le fils ainé veut d’abord s’informer de quoi il retourne. Il ne semble pas vivre dans la confiance a priori, mais plutôt dans la méfiance.

Celui-ci lui dit : Ton frère est arrivé, et ton père a sacrifié le veau gras, car il l’a retrouvé en bonne santé.
Le serviteur fait un rapport rapide et fidèle au sujet de l’événement. Il met cet événement en lien avec le fils ainé : ton frère, ton père… La parole est assez neutre, elle ne l’oblige pas à se réjouir. Elle ne donne aucun jugement concernant la situation, le fils ainé est tout à fait libre de se positionner à son tour face à l’événement.

Seigneur, que nous dis-tu en ces versets ? sur quoi éveilles-tu notre attention ?

Je pense à ma manière d’accueillir les événements, les imprévus de la vie, à ma manière de m’informer, et à ma manière d’informer d’autres.

Comment toi, Seigneur, regardes-tu notre monde, comment vis-tu notre quotidien ? je voudrais aujourd’hui être attentive à ta manière divine de vivre, de partager.

Conduis-nous sur tes chemins Seigneur.

mardi 1 janvier 2013

Le fils ainé

Son fils ainé était aux champs. Et lorsque venant, il s’approcha de la maison, il entendit symphonie et chœurs.
Luc 15, 25

Viens Esprit de Dieu, viens Esprit d’amour et de tendresse
Viens Esprit de communion

Son fils ainé était aux champs.
Tiens, on l’avait presqu’oublié ce fils ainé. Depuis le début de la parabole des deux fils, verset 11, il n’était plus apparu. On savait juste que le père avait deux fils. Que le plus jeune était parti, on ignorait la situation de l’ainé. S'est-il marié depuis? a-t-il aussi quitté le toit paternel ?  voici que nous apprenons qu'il était aux champs, on peut comprendre au travail, sur les terres familiales… les terres de son père, ou sa part ?

 Et lorsque venant, il s’approcha de la maison, il entendit symphonie et chœurs.
Symphonie, ou orchestre. On a le choix pour la traduction. Toujours est-il qu’on ne s’y trompe il est question de fête, de réjouissance. Nous le savons par les versets qui précèdent. La fête a commencé sans tarder, dès le retour du plus jeune, le père a tout mis en œuvre pour l’accueillir, et l’accueillir bien vite ! Le fils ainé était aux champs, on ne l’a pas appelé ? ou il revient parce qu’on l’a appelé ?

J’observe ce fils qui rentre du travail, il est sans doute un brin fatigué du labeur accompli, mais sans doute aussi fier, heureux ce labeur. Voici qu’il entend la fête à la maison, comment va-t-il accueillir cela ? « chouette, on fait la fête là-bas… la soirée s’annonce bien »… ou « évidemment, il n’y a que moi qui travaille ici… » La Fontaine nous parlera de la cigale et de la fourmi !

Seigneur, dans le quotidien de nos existences, nous sommes ainsi soumis à la surprise, à l’inattendu… aide-nous à l’accueillir, à nous réjouir avec ceux qui sont dans la joie, à accompagner ceux qui sont dans la peine !