lundi 8 septembre 2025

Liturgie de la Parole 8 septembre fête de la Nativité de Marie

Introduction 

« Et Lui-même, il sera la paix » nous dit le prophète Michée, en ce jour de fête qu’il soit notre paix et le demeure de jour en jour.
« Quand nous lui disons ‘Marie’, elle répond ‘Jésus’, ‘à Jésus par Marie’ : Ces deux expressions de saint Louis Marie Grignion de Montfort, peuvent nous accompagner en ce jour où nous célébrons la naissance de Marie, Mère de Dieu, Mère du Prince de la paix, Mère de l’Emmanuel, Dieu-avec-nous.
Faisons-nôtre ces paroles du Psaume graduel de la fête : « Moi, je prends appui sur ton amour ; que mon cœur ait la joie de ton salut ! Je chanterai le Seigneur pour le bien qu’il m’a fait. »
Exprimons notre reconnaissance par le chant des Psaumes, 

Commentaire 

de saint Aelred de Rievaulx (Abbé cistercien écossais du 12ème siècle) Sermon 20, pour la Nativité, 2 - PL 195, 322-323
    Frères, si nous nous regardons bien nous-mêmes, nous ne pourrons répondre à Dieu une fois sur mille. Que faire ? Nous ne pouvons rien lui cacher, car, comme le dit l’Apôtre, “Tout est à nu et mis à découvert sous ses yeux”. Offrons-lui nos prières. Disons-lui : “N’entre pas en jugement avec tes serviteurs !”. C’est peu cependant de ne lui offrir que nos prières. Cherchons le secours de celle dont il ne peut vouloir dédaigner les prières.
    Allons donc trouver son Épouse, allons trouver sa Mère, allons trouver sa servante idéale. Elle est tout cela, la bienheureuse Marie ! Aussi célébrons en grande liesse la nativité de la bienheureuse Marie, pour qu’elle-même intercède pour nous auprès de notre Seigneur. Mais que ferons-nous pour elle ? Quels présents lui offrir ? Ah si seulement nous pouvions lui rendre la dette que nous lui devons ! Car c’est notre devoir de l’honorer, de la servir, de l’aimer, de la louer.
    Nous devons l’honorer, car elle est la Mère de notre Seigneur ; ne pas honorer la mère, c’est assurément faire affront au Fils. L’Écriture dit ailleurs : “Honore ton père et ta mère”. Mais que disons-nous, frères ? Serait-elle notre mère ? Certes, elle est vraiment notre mère ! C’est elle qui nous a donné le jour, elle qui nous nourrit, elle qui nous fait grandir. Par elle nous sommes nés, non pas au monde, mais à Dieu ; par elle nous sommes nourris, non pas du lait qui vient du corps, mais de celui dont parle l’Apôtre : “Je vous ai donné du lait, et non pas une nourriture solide”. Par elle nous grandissons, non pas quant à la taille de notre corps, mais quant à la force de l’âme. Voyons donc quelle est cette naissance, quel est ce lait, quelle est cette croissance.
    La bienheureuse Marie, bien mieux qu’Ève, nous a donné naissance, du fait que c’est d’elle que le Christ est né. L’Apôtre, en parlant de notre Seigneur, disait : “Il est devenu pour nous, par la grâce de Dieu, sagesse et justice, sanctification et rédemption”. Eh bien, elle qui est la Mère du Christ, elle est la Mère de notre Sagesse, la Mère de notre Justice, la Mère de notre Sanctification, la Mère de notre Rédemption. Elle est donc davantage notre mère que notre mère selon la chair. D’elle nous avons donc une meilleure naissance. Aussi, célébrons avec joie sa Naissance, puisque nous lui devons une si bonne naissance !
    Voyons maintenant quel lait nous avons reçu d’elle. Le Verbe de Dieu, le Fils de Dieu, la Sagesse de Dieu, est le pain ; c’est une nourriture solide, et c’est pourquoi seuls les forts, c’est-à-dire les anges, le mangeaient. Mais nous qui étions petits, nous ne pouvions goûter à cette nourriture, car c’était de la nourriture solide. Nous qui étions sur terre, nous ne pouvions monter jusqu’à ce pain, puisqu’il était au ciel. Alors, que s’est-il passé ? Ce pain est venu dans le sein de la bienheureuse Vierge, et là, il devint lait, un lait tel que nous puissions le sucer. Regarde maintenant le Fils de Dieu dans le giron de la Vierge, sur les bras de la Vierge, sur le sein de la Vierge. Il est tout lait, suce-le ! Voilà le lait que notre bonne mère nous a servi !
    Considère à présent sa chasteté, sa charité, son humilité ; à son exemple, grandis en pureté, grandis en charité, grandis en humilité ; ainsi tu suivras ta Mère ! Voilà comment elle est notre Mère, voilà comment nous devons l’honorer. C’est le précepte même du Seigneur : “Honore ton père et ta mère”. 
    
AELRED DE RIEVAUX (SAINT). Cet anglais né en 1109 dans le Yorkshire passe une partie de sa jeunesse à la cour du roi David d'Écosse. Vers 1133 il entre au monastère cistercien de Rievaux, filiale anglaise de Clairvaux, dont il deviendra l'abbé en 1146. Ses écrits, qui traitent surtout de théologie mystique et spéculative, lui ont valu le nom de "Bernard du Nord". Les ouvrages les plus importants de ce maître de vie spirituelle sont: Le miroir de la charité et L'amitié spirituelle. Dans ses Sermons sur les oracles d'Isaïe, il indique les obstacles à la vie et à la perfection chrétiennes. Son âme si affective se manifeste surtout lorsqu'il parle des mystères du Christ, comme dans ses Sermons pour les fêtes liturgiques, et plus encore dans son écrit sur Jésus à 12 ans. Comme saint Bernard, il veut émouvoir la sensibilité pour faire aimer et imiter Jésus. Aelred meurt en 1167, à 58 ans.

Sr Marie-Christine le 8 septembre 2020 


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