mardi 6 juin 2023

Liturgie de la Parole, 9e mardi du Temps Ordinaire

 

Introduction

Nous voici rassemblés en communauté, en Église.

En ce 9e mardi du Temps Ordinaire, je tire le fil rouge de l’argent…

Étrange fil, certes, mais tellement présent en notre monde et objet de tant de convoitises, qu’il peut être utile de l’évoquer, surtout quand la liturgie nous y invite.

En effet, nous poursuivons la lecture du livre de Tobie, commencée hier.

Il y est question d’un travail effectué, d’un salaire reçu, d’un chevreau offert en cadeau.

Dans l’évangile, il est aussi question d’argent : « Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? »

Et en ce 6 juin, nous célébrons la mémoire de St Norbert, fondateur des Norbertins ou Prémontrés.

Chapelain à Xanten, Norbert vit une conversion fulgurante et partage ses biens auprès des plus pauvres.

Il exercera un ministère itinérant, avant de fonder une nouvelle forme de vie : associer la contemplation et la prédication dans un cadre de vie communautaire, qui conduira à la fondation de l’Ordre de Prémontré. C’était au 12e siècle.

Ainsi, qu’il s’agisse de l’époque supposée de Tobie au 4e siècle avant JC, du temps de Jésus ou du 12e siècle de notre ère avec St Norbert, l’argent est au cœur de la préoccupation de notre humanité.

Écoutons ce que le Seigneur veut nous en dire aujourd’hui.

Et recueillons les intentions des hommes et femmes de notre temps, par le chant des psaumes.

 Méditation

Les Pharisiens et les partisans d’Hérode s’adressent à Jésus :

« Maître… tu es toujours vrai ; tu ne te laisses influencer par personne, car ce n’est pas selon l’apparence que tu considères les gens, mais tu enseignes le chemin de Dieu selon la vérité ».

Malgré une apparence flatteuse, tout sonne faux dans leur parole.

Une duplicité que dénonce le narrateur : ils veulent « lui tendre un piège en le faisant parler ».

Jésus ne se laissera pas tromper et leur demandera :

« Pourquoi voulez-vous me ‘mettre à l’épreuve’ / me ‘tenter’ ? »

« tenter » : rappelons que la première utilisation de ce verbe dans le 2e évangile renvoie à l’action du diable, lorsque Jésus séjournait au désert :

« … il resta quarante jours, tenté par Satan… » (1, 13).

Surgit alors la question des Pharisiens et des partisans d’Hérode :

« Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César… Devons-nous payer, oui ou non ? »

Comme l’écrit Philippe Bacq : « Si Jésus répond ‘oui’, il se rend complice d’un pouvoir païen en terre d’Israël ; s’il dit ‘non’, il fait figure de révolutionnaire qui conteste l’occupant »[1].

Face à une telle alternative, on comprend que Jésus dénonce : « Pourquoi voulez-vous me tenter ? »

Jésus ne répondra pas à la question de « payer ou non », mais il les conduira beaucoup plus loin.

En leur demandant une pièce d’argent, il pose la question : « Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ? »

Puis il déclare : « Ce qui est à César, rendez-le à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ».



[1] Ph. Bacq – Od. Ribadeau Dumas, Un goût d’évangile. Marc, un récit en pastorale2, Bruxelles, Lumen Vitae, 2006, p. 171.

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