(Rosy)
Ouverture
En
l’honneur de sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, la liturgie nous propose
deux beaux textes autour du thème des noces, des épousailles.
Dans
la première, le poète Osée – non, ce n’est pas un lapsus - , le poète Osée
donne la parole à l’époux qui dit à sa bien-aimée : « je ferai de
toi mon épouse dans la justice et le droit, dans la fidélité et la tendresse…
et tu connaîtras le Seigneur. »
Dans
l’évangile, nous lirons la parabole des 10 jeunes filles. Elle est très connue…
ou pas !
Ce
qui est sûr, c’est qu’elle a été mise à toutes les sauces au cours des siècles
de traduction et d’interprétation. Notons pour le moment qu’elle se termine par
ces mots : « Je ne vous connais pas ». Voilà déjà de quoi
nous interroger !
Chantons
les psaumes pour nous préparer à accueillir la Parole.
Commentaire
Si
la plupart des paraboles connaissent un point de rupture où tout bascule dans
l’inattendu et même l’étrange, ici, on peut s’étonner dès le début.
Qu’est-ce
que ce marié qui arrive à une heure indue au milieu de la nuit ?
Et
ces 10 jeunes filles qui s’endorment toutes ? Quand l’époux est annoncé,
le cortège devrait se mette en route dans les danses et les chants, entourant
la mariée… Mais tout est étrangement silencieux, et il n’y a pas de mariée…
Voilà une ambiance bien lourde pour un mariage… Très peu de mots : deux
demandes et deux refus ! Le groupe se sépare et 5 vont faire les courses
au night shop. Mais, au retour, leurs réserves d’huile n’arrangent rien… Alors,
où était donc le problème ? Et l’atmosphère reste pesante, si pas
dramatique.
Plutôt
que d’interpréter les attitudes des personnages, je propose de creuser de manière plus
symbolique en s’intéressant aux objets, souvent très signifiants lorsqu’ils
sont cités dans les paraboles. Ici j’en vois deux qui valent la peine : la
porte et la lampe.
La
porte est un thème qui parcourt toute la Bible, de la Genèse à l’Apocalypse, et
qui peut nous aider à entrer dans la lecture (c’est le cas de le dire !).
Ici,
c’est une porte qui se ferme, et qui, du coup, sépare, exclu, rejette. Je pense
qu’elle symbolise parfaitement l’enjeu de la scène.
D’un
côté de la porte, à l’intérieur, il y a le marié, 5 jeunes filles et la
lumière. Qu’ont-elles fait pour mériter ce privilège ? Elles n’ont pas
veillé car elles se sont endormies comme les autres. Pire, elles ont refusé le
partage ! Donc, elles ont rejeté les autres dans la nuit, dans
l’obscurité. Sont-elles du bon côté ? Peut-être, mais rien n’exprime la
joie ou la réjouissance.
De
l’autre côté, à l’extérieur, il y a celles qui frappent à la porte close.
Qu’ont-elles fait de mal ? Elles ont apporté trop peu d’huile ?
Est-ce un défaut d’être économes et parcimonieuses ? Ah, si l’époux était
arrivé à temps !
Ainsi
cette porte symbolise la séparation qui entraîne la tristesse.
Et
tout cela à cause de quelques flacons d’huile.
Vint
alors inévitablement la question : que représente cette huile ?
Libre
à chacun de répondre à sa façon, selon l’inspiration du moment.
Sera-t-elle
ici l’huile qui apporte la lumière ?
Ou l’huile de l’onction, de la consécration en vue d’une mission ?
Ou
encore l’huile de la joie, de l’accueil,
de la louange ? Or, celle-ci peut se partager !
J’imagine
que la porte puisse se rouvrir, que tous soient enfin réunis, que l’huile soit
partagée, qu’alors éclatent les chants et les danses, la joie de la fête.
Permettez-moi
de lire quelques lignes d’une certaine pièce de théâtre :
« Seigneur, Seigneur, ouvre-nous la
porte !
Je vous le dis, c'est la vérité : je ne vous
connais pas.
Je ne vous reconnais pas : il fait si sombre
là dehors…
Comment pourrais-je allumer une lampe sans huile ?
L’huile de la vigilance fait briller les lampes
mais vous n’en avez pas reçu.
C’est pas la joie ! C’est pas la fête !
Jésus a dit : le royaume des cieux sera
semblable à dix jeunes filles.
Tant qu’il y a séparation, ce n’est pas le Royaume !
Il faut donc que vous soyez toute réunies, avec
moi !
Vous avez refusé le partage et la porte s’est
fermée.
Il est en votre pouvoir de l’ouvrir.
Maintenant le repas de noce peut
commencer ! »
Et la plus belle des portes de la Bible, savez-vous où elle est ? Exactement dans le passage d’Osée de ce jour, mais dans le demi-verset supprimé : c’est la Porte d’Espérance !
Notre Père
Dieu
notre Père, toi qui veux réunir tous tes enfants au festin de noces, nous te
prions avec confiance.
Oraison
Avec
Ste Thérèse-Bénédicte de la Croix, nous te prions,
Seigneur.
Accorde-nous cette persévérance,
cette fidélité qui nous mènera à ta rencontre, à nous laisser « connaître »
par toi.
Que l’huile de la vigilance ne
nous fasse jamais défaut.
Nous te le demandons, à toi qui
es vivant, avec le Père et l’Esprit, aujourd’hui et pour toujours.
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