mardi 6 août 2019

"Moi non plus, je ne vous dis pas...!"


« Notre Dieu, Père de la lumière, Tu as envoyé dans le monde ton Fils Parole faite chair, pour te manifester à nous les hommes. Envoie maintenant ton Esprit-Saint, afin que je découvre Jésus-Christ dans cette Parole qui vient de toi, que je la connaisse plus profondément et que je l’aime plus intensément pour parvenir ainsi à la béatitude du Royaume. Amen »




Mc 11, 33

33    Ils répondent donc à Jésus :
« Nous ne savons pas ! »
Alors Jésus leur dit :
« Moi, je ne vous dis pas non plus par quelle autorité je fais cela. »
Les autorités juives oscillent toujours concernant le baptême de Jean : de Dieu ou des hommes ? Prendre le risque de recevoir des reproches de Jésus à cause de leur incroyance ou ceux du peuple qui considérait Jean comme un prophète ? Quelle que soit leur réponse, ils encourront le danger de perdre la face. Ils ne le souhaitent pas… Alors, il ne reste qu’une solution : devant cette difficulté, ils préfèrent s’abstenir et répondent « Nous ne savons pas ».
Cette réponse a un double sens : en plus de la simple ignorance sur que répondre, s’y greffe une réelle ignorance sur l’origine du baptême de Jean.
Et Jésus, qui a bien compris leur manœuvre, leur refuse réciproquement une réponse sur l’origine de son autorité à lui.
On peut se poser la question de l’intention de Jésus lorsqu’il interroge ses interlocuteurs sur le baptême de Jean. Au fond, qu’est-ce qui leur donne autorité pour interroger Jésus, alors qu’ils n’ont pas l’autorité requise pour se prononcer à propos de Jean le baptiste ? En effet, leur réponse « nous ne savons pas » laisse percevoir combien ils ne peuvent se réclamer d’une autorité céleste dans leurs jugements. Ainsi, la réponse de Jésus est une façon de les refouler, car il n’a pas de compte à leur rendre…
Une autre réponse apparaîtra dans le récit du chapitre 12, par la parabole des vignerons meurtriers. Le verset 12 laisse percevoir qu’ils s’identifient clairement aux vignerons réprimandés : « Les chefs des Juifs cherchaient à arrêter Jésus, mais ils eurent peur de la foule. Ils avaient bien compris en effet qu’il avait dit la parabole à leur intention. Ils le laissèrent donc et s’en allèrent ». Notre récit aura donc un rebondissement et un prolongement au chapitre suivant…

Il ressort de l’échange du chapitre 11 que l’autorité juive attend une reconnaissance de la foule et en dépend. Par contre, Jésus peut se prononcer en toute liberté, sans cette peur qui paralyse si souvent nos actions ou orientent nos paroles.

Seigneur, tu sais mon désir d’authenticité, de justesse, de conformité entre ma pensée, mes paroles et mes actes… Tu sais aussi les obstacles à cette unité en moi. Afin que je puisse me tenir debout en face de mes frères et sœurs, libre et responsable, à ton image, Seigneur, envoie ton Esprit !


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