lundi 5 août 2019

Libre ou conditionné?


« Notre Dieu, Père de la lumière, Tu as envoyé dans le monde ton Fils Parole faite chair, pour te manifester à nous les hommes. Envoie maintenant ton Esprit-Saint, afin que je découvre Jésus-Christ dans cette Parole qui vient de toi, que je la connaisse plus profondément et que je l’aime plus intensément pour parvenir ainsi à la béatitude du Royaume. Amen »




Mc 11, 29-32

29    Jésus leur dit :
« Je vais vous poser une seule question. Répondez-moi, et je vous dirai par quelle autorité je fais cela. 30 Le baptême de Jean venait-il du ciel ou des hommes ? Répondez-moi. »
31    Ils se faisaient entre eux ce raisonnement :
« Si nous disons : ‘Du ciel’, il va dire : ‘Pourquoi donc n’avez-vous pas cru à sa parole ?’ 32 Mais allons-nous dire : ‘Des hommes’ ? »
Ils avaient peur de la foule, car tout le monde estimait que Jean était réellement un prophète.

L’échange entre Jésus et les autorités juives se poursuit. Rappelons la question de ces dernières : « Par quelle autorité fais-tu cela ? Ou alors qui t’a donné cette autorité pour le faire ? »
Jésus ne répond pas à la question de l’origine de son autorité, mais il relance le débat par une autre question : c’est la "pédagogie jésuite" avant la lettre…
Et Jésus insiste, lorsqu’il énonce son unique question. Par deux fois, il leur enjoint : « Répondez-moi ».
En posant cette question, Jésus détourne le regard de ses interlocuteurs de lui-même, pour l’orienter vers Jean le baptiste, en demandant : « Le baptême de Jean venait-il du ciel ou des hommes ? ». Cette question revêt de l’importance pour Jésus, puisque de leur réponse dépend sa réponse à lui.
Cette question les place en fait devant « un dilemme catastrophique pour eux. S’ils répondent que le baptême de Jean vient du ciel, leur refus de croire en lui les disqualifiera et ils savent que Jésus le soulignera. S’ils répondent qu’il vient des hommes, ils ont tout à craindre non plus de Jésus, mais de la foule qui voit en lui un prophète ».
Tel est le dilemme : le baptême de Jean vient-il du ciel, c’est-à-dire de Dieu ou bien des hommes ?
Situation difficile, certes, car l’autorité que ces hommes exercent sur la foule est importante pour eux… Leur autorité n’est en effet pas spontanée ou naturelle, comme l’était celle de Jésus : « Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent » (Mc 1, 27). Non, l’autorité de ces chefs du peuple est plutôt le résultat d’une séduction, avec le risque de déplaire et de réduire à rien cette autorité… Ils hésitent sur la réponse à donner à Jésus. Si ces hommes dépendent du jugement du peuple, il n’en va pas de Jésus qui reste profondément un homme libre…


Seigneur, lorsque j’ouvre la bouche pour parler, donner un avis, apprécier ou contrarier, quelles sont les motivations qui m’animent ? Est-ce la peur de déplaire ou le désir de plaire ? Suis-je dépendant(e) du jugement ou de l'appréciation d'autrui ou puis-je me situer librement, en accord avec mon être profond ?
Afin que ma parole soit à l'image de celle qui sort de ta bouche, elle qui accomplit ce qu’elle dit et révèle ce qu’elle pense, Seigneur, envoie ton Esprit !

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