mardi 13 août 2019

Devons-nous payer ?


Mc 12
13  « Ils lui envoient alors quelques-uns des Pharisiens et des Hérodiens pour le prendre au piège dans sa parole.  14  Ils viennent et lui disent : « Maître, nous savons que tu es véridique et que tu ne te préoccupes pas de qui que ce soit ; car tu ne regardes pas au rang des personnes, mais tu enseignes en toute vérité la voie de Dieu. Est-il permis ou non de payer l’impôt à César ?  Devons-nous payer,  oui ou non ?

« Ils » ! De qui s’agit-il ?  Sans doute ceux dont on vient de dire qu’ils ‘’cherchaient à l’arrêter’’ et qui ‘’ont peur de la foule’’, c’est-à-dire les Grands-prêtres, les Scribes et les Anciens.  
Pour arriver à leur fin ils s’attirent les faveurs des Pharisiens dont le prestige auprès du peuple était considérable, mais aussi les faveurs des Hérodiens qui seraient des aristocrates très attachés à leur rang, à leur pouvoir et aux bénéfices qu’ils en tirent.  Les compromissions nécessaires prennent le pas sur les divisions intestines et les querelles de clocher !    

Les gens qu’ils envoient sont aiguisés à la parole, spécialisés dans le domaine des impôts, et ils viennent donc pour piéger Jésus. De plus, le projet homicide de ces hommes est connu depuis Mc 3, 6 : « …les Pharisiens tinrent aussitôt conseil avec les Hérodiens contre Jésus sur les moyens de le faire périr »

« Maître, nous savons que tu es véridique et que tu ne te préoccupes pas de qui que ce soit ; car tu ne regardes pas au rang des personnes, mais tu enseignes en toute vérité la voie de Dieu. » 

Ce qu’ils disent est tout le contraire de ce qu’ils pensent et ce qu’ils font.  S’ils désignent  Jésus comme ‘’Maître’’, sans doute de manière ironique, Marc met dans leurs bouches des paroles qui traduisent la réalité de qui est Jésus à travers sa vérité et sa justice.      

L’impôt à payer est quelque chose qui les préoccupe au plus haut point, pour diverses raisons,  aussi parce qu’ils y retirent eux-mêmes un certain profit !  La situation politique du moment va leur donner l’occasion de piéger Jésus.  Approuver l’impôt serait l’aveu d’une complicité avec le pouvoir romain tandis qu’une opposition à l’impôt serait la manifestation d’une opposition au pouvoir de l’occupant. 
Nous ne vivons plus sous « l’occupation »  mais je fais le constat navrant  que nous restons très dépendant du pouvoir tyrannique de l’argent.  L’appétit du pouvoir et de l’avoir ne connaît pas de limites. 

« Non à une économie de l’exclusion… Non à la nouvelle idolâtrie de l’argent… Non à l’argent qui gouverne au lieu de servir… Non à la disparité sociale qui engendre la violence!  Derrière ces comportements se cachent le refus de l’éthique et le refus de Dieu… or l’éthique renvoie à un Dieu qui attend une réponse exigeante, qui se situe hors des catégories du marché… Il appelle l’être humain à sa pleine réalisation et à l’indépendance de toute sorte d’esclavage. » (extrait  de ‘’Evangelii gaudium’’ du pape François n°57)

Seigneur, ouvre nos cœurs à ta Présence.
Raymond

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