samedi 15 juin 2019

Sur la montagne...


Appel de l'Esprit:
 
« Notre Dieu, Père de la lumière, Tu as envoyé dans le monde ton Fils, Parole faite chair, pour te manifester à nous les hommes. Envoie maintenant ton Esprit-Saint, afin que je découvre Jésus-Christ dans cette Parole qui vient de toi, que je la connaisse plus profondément et que je l’aime plus intensément pour parvenir ainsi à la béatitude du Royaume. Amen »

Mc 9, 2-4

« Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmène, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. Ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille. Élie leur apparut avec Moïse, et ils s’entretenaient avec Jésus »

Jésus prend l’initiative d’emmener trois de ses disciples. Pourquoi ceux-là ? Difficile à dire, mais ces trois réapparaîtront à un autre moment clé de la vie de Jésus, lorsqu’il sera confronté à l’angoisse la veille de l’arrestation à Gethsémani (14, 32 sq).
Probablement sont-ils des disciples de prédilection, avec lesquels il veut partager ce qui lui est le plus intérieur et intime, le cœur de sa vie. Le narrateur insiste : « il les emmène, eux seuls ».
Le lieu de destination est significatif : « à l’écart sur une haute montagne ». Un contexte d’éloignement, de mise à distance, de secret, laisse deviner un message de valeur, qu’on ne dit pas publiquement, de peur de ne pas être compris. Jésus veut leur dire, nous dire et nous révéler ce qu’il a de plus cher.
La « haute montagne » est le lieu de la théophanie, de la manifestation de Dieu. Lorsque Jésus veut prier, il va sur la montagne, lieu de silence et de la présence de son Père : « Aussitôt après, Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, vers Bethsaïde, pendant que lui-même renvoyait la foule. Quand il les eut congédiés, il s’en alla sur la montagne pour prier » (6, 45-46).
La montagne est aussi le lieu traditionnel de la présence de Dieu dans l’Ancien Testament, tant au temps de Moïse (« Le Seigneur descendit sur le sommet du Sinaï, il appela Moïse sur le sommet de la montagne, et Moïse monta vers lui… » : le don de la Loi en Ex 19) que d’Elie (« Le Seigneur dit : ‘Sors et tiens-toi sur la montagne devant le Seigneur, car il va passer’ » : 1 R 19, 11). Nous reparlerons de ces deux hommes ci-dessous.
En allant sur la montagne, Jésus ne pouvait que rencontrer Dieu… et rendre les disciples témoins de cette Présence…
« Et il fut transfiguré devant eux. Ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille » : l’expression « être transfiguré » s’apparente à une « métamorphose », un changement d’apparence, une autre forme. La blancheur des vêtements laisse deviner un être divin ou proche du divin, comme le suggère le jeune homme qui annoncera la Résurrection : « En entrant dans le tombeau, elles virent, assis à droite, un jeune homme vêtu de blanc. Elles furent saisies de frayeur. Mais il leur dit : ‘Ne soyez pas effrayées ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité : il n’est pas ici. Voici l’endroit où on l’avait déposé. Et maintenant, allez dire à ses disciples et à Pierre : « Il vous précède en Galilée. Là vous le verrez, comme il vous l’a dit » ’ » (16, 5-7).
« Élie leur apparut avec Moïse, et ils s’entretenaient avec Jésus » : Elie et Moïse apparaissent sur la montagne, attestant de leur proximité avec Dieu. Elie, qui représente la tradition prophétique et Moïse, la Loi (il est considéré comme l’auteur de la Torah, les cinq premiers livres de la Bible), sont avec Jésus : ils l’authentifient, garantissent que Jésus a effectivement un lien particulier avec Dieu. Elie et Moïse témoignent que les disciples peuvent se fier à Lui…
Il en va de même pour nous. Tandis que la première annonce de la Passion-Résurrection vient d’être énoncée (« Il commença à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite » : 8, 31), cette manifestation d’Elie et de Moïse, hommes de Dieu selon la tradition, montre que la Passion ne constitue pas le dernier mot de Dieu. La Résurrection, la Vie plus forte que toute mort, est la réponse de Dieu au mal du monde…
L’encouragement est destiné tous azimuts : à Jésus qui commence à entrevoir son destin douloureux, aux disciples qui ont des difficultés à croire en un Messie souffrant, à nous-mêmes, sur notre chemin de foi.
Oui, nous pouvons être disciples de Jésus, en toute confiance…

Seigneur, emmène-nous sur la montagne, lieu de ta Présence, afin que nous contemplions ta gloire ! Accorde-nous de ressentir combien Tu nous es proche et combien grand est ton désir de partager les joies et peines de notre vie… Au-delà de toute souffrance, de toute épreuve, flotte le drapeau de ta victoire…

Aucun commentaire: