mardi 4 juillet 2017

Toi, Seigneur



Et toi, Seigneur, bouclier qui me couvre,
Ma gloire, tu redresses ma tête.
Ma voix vers le Seigneur, j’appelle
Et il me répond de la montagne de sa sainteté.
Pause
Psaume 3, 4-5

Viens Esprit de Dieu, viens prier en mon cœur ces mots du psaume.
Viens Esprit de Dieu, forme-moi à la prière.

Et toi, Seigneur, bouclier qui me couvre,
Le psalmiste qui au début faisait le compte de ses ennemis, détourne son regard de lui-même, pour le tourner vers le Seigneur. Pour découvrir combien il est pour lui bouclier. Image qui peut nous étonner, mais dans le contexte où le psalmiste se présente comme assailli, quoi de plus parlant que de voir le Seigneur comme un bouclier, auprès de son fidèle.

Ma gloire, tu redresses ma tête.
Alors que le psalmiste se voyait dans une bien mauvaise situation, son regard tourné vers le Seigneur, découvre une autre réalité, plus importante. Le Seigneur qui est sa gloire, veille sur lui, et lui redresse la tête, lui permet de garder la tête haute, lui permet de ne pas sombrer.
La gloire est un terme qui vient souvent dans la Bible. La racine signifie d’abord rendre lourd, pesant, donner du poids. La gloire c’est ce qui donne du poids à la personne. C’est sa valeur. Parfois on traduit honneur ; richesse. St Augustin dans ses « confessions », dira à propos de la gloire, « mon poids c’est mon amour ». Ainsi le Seigneur est celui qui donne du poids, de la valeur, du prix à son fidèle, il est celui qui aime. Et par cet amour sauve, redonne vie, il redresse la tête.

Ma voix vers le Seigneur, j’appelle
Le psalmiste n’est pas resté replié sur sa détresse, celle-ci l’a plutôt ouvert à la présence de Dieu, à approfondir la relation avec lui. Sa voix ne lui sert plus à se plaindre, mais à crier vers Dieu, à l’appeler. Beaucoup traduisent : à pleine voix, je crie vers le Seigneur.

Et il me répond de la montagne de sa sainteté.
Merveilleuse découverte du psalmiste : son Dieu est un Dieu qui répond. Il répond depuis son lieu : la montagne de sainteté, la montagne de la rencontre de Dieu et de l’homme. Dieu répond.

Pause
Le psalmiste avait fait une pause au verset 3, laissant défiler le visage de ses assaillants. Il fait une pause probablement encore bien plus forte maintenant. Il découvre qu’au profond de sa prière, il y a une présence, un répondant. Devant cette réponse, il reste bouche bée. Il accueille, recueille la parole que le Seigneur lui adresse personnellement. Ainsi le psalmiste nous enseigne à ne pas faire de nos prières des moments de bavardage, mais bien des moments de dialogue, ou dans le silence il accueille la réponse de Dieu. La suite du psaume fera écho à cet échange, à la Parole reçue dans le silence.

Seigneur Dieu, quand nous nous tournons vers toi, toi tu es déjà là. Quand nous t’appelons tu réponds. Ouvre les oreilles de nos cœurs, que nous puissions t’écouter vraiment, et nous émerveiller de ta présence à nos côtés.

1 commentaire:

Philippe a dit…

Merci de prendre en compte ces "pauses" qui laissent la place au silence, donnent de la respiration, permettent l’intériorisation et l’actualisation des paroles du psalmiste - là où la TOB parle d'"interlude" ou du mot "toujours". Le psaume n'est plus seulement "lecture" ou "déclamation", mais devient prière.
Ph.