lundi 24 avril 2023

Liturgie de la Parole, 3e lundi du Temps pascal

(Sr Marie-Jean Noville)

Introduction

Nous voici rassemblés en communauté, en Église.

Nous poursuivons notre lecture continue des Actes des Apôtres et du 4e évangile.

Dans la joie de Pâques, le chapitre 6 des Actes nous confronte pourtant à la souffrance, celle d’Étienne, premier martyr à la suite de Jésus.

Quant au chapitre 6 de l’évangile de Jean, il nous propose le début du discours dit du « pain de vie », qui se situe après le partage du pain pour les 5.000 hommes.

Un petit mot unit les deux extraits : celui de « signe ». Nous tâcherons de l’approfondir en guise de méditation.

Dès à présent, par le chant des psaumes, recueillons les intentions des hommes et femmes de notre temps, expérimentant à la fois la joie pascale et la souffrance, dans le sillage d’Étienne…

 Méditation

Je vous annonçais le mot-crochet qui est celui de « signe ».

Selon le narrateur du livre des Actes des Apôtres, « Étienne, rempli de la grâce et de la puissance de Dieu, accomplissait parmi le peuple des prodiges et des signes éclatants ».

Le narrateur ne précise pas le contenu de ces « signes et prodiges », mais est cependant explicite quant à son impact sur les témoins : des discussions, du soudoiement, des faux témoignages, des dénonciations et une condamnation au Conseil suprême.

En somme, un refus et un rejet.

Dans l’évangile, Jésus a accompli le « signe » du partage du pain pour une foule nombreuse.

Tandis qu’il s’est éloigné, la réaction de ses contemporains ne tarde pas : ils « se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus ».

Peut-on ainsi considérer que les deux lectures proposées à notre méditation sont en contraste ?

Dans les Actes, le refus ; dans l’évangile, l’accueil des signes ?

Ce n’est pas si évident…

Écoutons dans quel sens Jésus perçoit leur motivation :

« Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés ».

Jésus déprécie la recherche de ses contemporains.

Il l’estime en tout cas partielle : quête de pains, d’un rassasiement physique, pour assouvir une faim superficielle.

Et non accueil du « signe ».

Mais quel est le contenu de ce signe ?

A quoi Jésus veut-il inviter ses contemporains ?

Écoutons la suite du propos de Jésus : « Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme… ».

Jésus oriente leur regard vers une nourriture qui demeure, à laquelle, dans la suite de ce chapitre, il s’identifiera lui-même, lorsqu’il affirmera « Je suis le pain de vie » (6, 35).

Tel est bien le thème du « signe », si cher au 4e évangile.

Lorsque Jésus parle de « signe » dans l’évangile de Jean, il invite à dépasser la matérialité du geste et à considérer Celui qui l’accomplit.

Les interlocuteurs de Jésus sont ainsi invités à « travailler aux œuvres de Dieu », càd à « croire en celui qu’il a envoyé ».

Il s’ensuit que les deux lectures de ce jour ne sont pas en contraste, mais elles convergent pour mettre en lumière la difficulté d’interpréter les signes.

Des signes, offerts par Dieu, où chacun(e) peut discerner Sa présence… ou la refuser.

Des signes offerts à notre liberté…

 En ce Temps pascal, il en va de même pour nous !

Nous sommes invités à relire les signes de nos vies et à y discerner la présence de Dieu, à nous tourner résolument vers Celui qui aspire à assouvir notre faim, à exaucer notre désir le plus profond, à être compagnon de nos routes humaines...

L’accueillerons-nous ? Lui offrirons-nous le cadeau de notre foi ?

Temps de silence

 Notre Père

Entrons dans la prière de Jésus, le Vivant du matin de Pâques…

 Prière

Dieu notre Père, tu offres à nos vies humaines des « signes », pour répondre à notre recherche, exaucer notre quête, assouvir notre désir. Nous t’en rendons grâces.

Accorde-nous de dépasser la matérialité de ces « signes », afin que nous puissions croire en Celui qui les accomplit, Jésus-Christ, ton Fils Ressuscité, qui règnes avec Toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.

 Bénédiction

Que le Seigneur Ressuscité nous bénisse et nous garde…

 

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