(Sr Marie-Jean Noville)
Introduction
Nous
voici rassemblés en communauté, en Église.
Nous
poursuivons notre lecture continue des Actes des Apôtres et du 4e
évangile.
Dans
la joie de Pâques, le chapitre 6 des Actes nous confronte pourtant à la
souffrance, celle d’Étienne, premier martyr à la
suite de Jésus.
Quant
au chapitre 6 de l’évangile de Jean, il nous propose le début du discours dit
du « pain de vie », qui se situe après le partage du pain pour les
5.000 hommes.
Un
petit mot unit les deux extraits : celui de « signe ». Nous
tâcherons de l’approfondir en guise de méditation.
Dès
à présent, par le chant des psaumes, recueillons les intentions des hommes et
femmes de notre temps, expérimentant à la fois la joie pascale et la souffrance,
dans le sillage d’Étienne…
Je
vous annonçais le mot-crochet qui est celui de « signe ».
Selon
le narrateur du livre des Actes des Apôtres, « Étienne, rempli de la grâce
et de la puissance de Dieu, accomplissait parmi le peuple des prodiges et des
signes éclatants ».
Le
narrateur ne précise pas le contenu de ces « signes et prodiges »,
mais est cependant explicite quant à son impact sur les témoins : des
discussions, du soudoiement, des faux témoignages, des dénonciations et une condamnation
au Conseil suprême.
En
somme, un refus et un rejet.
Dans
l’évangile, Jésus a accompli le « signe » du partage du pain pour une
foule nombreuse.
Tandis
qu’il s’est éloigné, la réaction de ses contemporains ne tarde pas : ils
« se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus ».
Peut-on
ainsi considérer que les deux lectures proposées à notre méditation sont en
contraste ?
Dans
les Actes, le refus ; dans l’évangile, l’accueil des signes ?
Ce
n’est pas si évident…
Écoutons dans
quel sens Jésus perçoit leur motivation :
« Amen,
amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des
signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été
rassasiés ».
Jésus
déprécie la recherche de ses contemporains.
Il
l’estime en tout cas partielle : quête de pains, d’un rassasiement
physique, pour assouvir une faim superficielle.
Et
non accueil du « signe ».
Mais
quel est le contenu de ce signe ?
A
quoi Jésus veut-il inviter ses contemporains ?
Écoutons
la suite du propos de Jésus : « Travaillez non pas pour la nourriture qui
se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle,
celle que vous donnera le Fils de l’homme… ».
Jésus
oriente leur regard vers une nourriture qui demeure, à laquelle, dans la
suite de ce chapitre, il s’identifiera lui-même, lorsqu’il affirmera « Je
suis le pain de vie » (6, 35).
Tel
est bien le thème du « signe », si cher au 4e évangile.
Lorsque
Jésus parle de « signe » dans l’évangile de Jean, il invite à
dépasser la matérialité du geste et à considérer Celui qui l’accomplit.
Les
interlocuteurs de Jésus sont ainsi invités à « travailler aux œuvres de
Dieu », càd à « croire en celui qu’il a envoyé ».
Il
s’ensuit que les deux lectures de ce jour ne sont pas en contraste, mais elles convergent
pour mettre en lumière la difficulté d’interpréter les signes.
Des
signes, offerts par Dieu, où chacun(e) peut discerner Sa présence… ou la
refuser.
Des
signes offerts à notre liberté…
Nous
sommes invités à relire les signes de nos vies et à y discerner la présence de
Dieu, à nous tourner résolument vers Celui qui aspire à assouvir notre faim, à
exaucer notre désir le plus profond, à être compagnon de nos routes humaines...
L’accueillerons-nous ? Lui offrirons-nous le cadeau de notre foi ?
Temps de silence
Entrons
dans la prière de Jésus, le Vivant du matin de Pâques…
Dieu
notre Père, tu offres à nos vies humaines des « signes », pour
répondre à notre recherche, exaucer notre quête, assouvir notre désir. Nous
t’en rendons grâces.
Accorde-nous
de dépasser la matérialité de ces « signes », afin que nous puissions
croire en Celui qui les accomplit, Jésus-Christ, ton Fils Ressuscité, qui
règnes avec Toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.
Que
le Seigneur Ressuscité nous bénisse et nous garde…
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