lundi 17 avril 2023

Liturgie de la Parole 2e lundi du Temps Pascal

 (Isabelle Halleux)

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La page se tourne sur l’octave pascale, avec les lectures et les médiations qui nous ont fait (re)découvrir la présence du Ressuscité parmi nous, qui nous ont fait méditer sur la vie nouvelle à laquelle la résurrection nous conduit, et qui nous invitent à vivre en ressuscités, comme des « nouveaux nés » d’entre les morts. Notre chemin continue joyeusement vers l’Ascension et la Pentecôte ! Nous disons la gloire du Seigneur et nous l’acclamons, encore et encore. Alleluia !

L’évangile du jour (Jn 3, 1-8) nous parle de Nicodème, un « notable parmi les juifs » qui, bien avant la passion, rencontre Jésus, de nuit, et lui demande comment voir, entrevoir, entrer dans cette vie, dans « sa » vie, dans « le royaume de Dieu». La réponse est simple : il faut « renaître », « naître de l’eau et de l’Esprit », « naître d’en haut ! ».  Ce que Nicodème fit, plus tard.

La première lecture, des Actes des apôtres (Ac 4, 23-31), nous dit les effets produits par l’Esprit Saint sur les disciples : il les aide à prier, à élever leurs voix, à « dire la parole de Dieu avec assurance », en témoins du Christ ressuscité.

 Prions. Elevons nos voix vers notre Dieu. Chantons les psaumes !

 

 Méditation sur l’évangile de Jean (Jn 3, 1-8)

 A moins de naître d’en haut,

On ne peut voir le royaume de Dieu. (Jn 3, 3)

 

Le vent souffle où il veut :

Tu entends sa voix,

Mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va.
Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. (Jn 3, 8)

 Je ne peux m’empêcher de penser aux nombreux et longs moments de silence qui ont émaillé notre chemin vers Pâques. Dans le silence, on peut entendre le vent, percevoir la brise, écouter le moindre souffle. On entend pénétrer l’air qu’on inspire, on le sent frais, et on le découvre réchauffé quand on expire. On évacue toute préoccupation de soi, d’autrui. On prend conscience du vide qui conduit à un désir, au désir de « sa » présence. On entre en contact, on rend le moment fécond, on rend le moment vraie rencontre… « Il » attendait.

 Naître de l’Esprit, naître d’en-haut, c’est cela. C’est découvrir, c’est reconnaître que Dieu m’habite au plus profond de moi-même. C’est me mettre en sa présence. C’est accepter d’être possédée tout entière par lui. « Le » laisser venir. Me laisser aller. « Entrer dans la fête que le Christ Ressuscité vient animer au plus intime de mon cœur[1] ». Vivre de cette fête. Vivre en chrétien.

 Continuons à accueillir ce qui nous a été donné : ce désert, cette Pâque, cette essentielle nouveauté, cette (re)naissance qui nous vient d’en haut, ce souffle que nous percevons si bien dans le silence, chacun, chacune, sur ce chemin qui nous est personnel et secret.

 <Long temps de silence>

 Prière finale

 Seigneur, donne-nous de saisir ton Esprit partout, dans le silence comme dans le bruit de la vie. Ouvre nos cœurs pour « consentir » à ce vent qui souffle où il veut, pour « accueillir le miracle d’être emmené sur la terre des vivants par le Souffle de tout instant[2] ». Donne-nous de nous laisser surprendre, encore et toujours, en confiance, pour renaître chaque jour à la vie de ressuscités.  Allume en nous le feu de ton amour. Nous te le demandons, par Jésus, ton Fils, notre Seigneur, qui règne avec toi, en unité avec le Saint Esprit, pour les siècles des siècles. Amen.



[1] expression de Frère Roger de Taizé (1970) reprise comme thème de la retraite de Pâques 2023 proposée par la Communauté de Grandchamp (www.grandchamp.org)

[2] expression de Francine Carillo, « Vers l’inépuisable », 2002, Ed. Labor et Fides, 139p.

 

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