samedi 31 décembre 2016

Tiens bon

Es 41
1 Tenez-vous en silence devant moi, vous les îles
et que les populations retrempent leur énergie ;
qu’elles approchent et qu’alors elles parlent !
Allons ensemble en jugement nous affronter :
2 Qui a fait surgir du levant un Justicier,
l’appelle sur ses pas,
soumet devant lui les nations,
abaisse les rois,
multiplie comme poussière ses gens d’épée,
comme paille en ouragan ses lanceurs de flèches,
3 si bien qu’il traque les autres et passe outre, indemne,
sans mettre le pied à terre ?
4 Qui a réalisé et exécuté ?
– Celui qui appelle les générations depuis l’origine :
Moi, je suis le SEIGNEUR, le premier,
et serai tel encore auprès des derniers.
5 Les îles le voient : elles sont dans la crainte,
les extrémités de la terre sont tremblantes,
elles suivent l’affaire de près, elles se sont mises en mouvement.
6 Chacun aide son compagnon
et dit à son camarade : « Tiens bon ! »
7 Le ciseleur tient en haleine le mouleur,
le polisseur au marteau, celui qui bat l’enclume ;
il dit du joint : « C’est bon »,
et avec des pointes il le fait tenir
pour qu’il ne branle pas.

Viens Esprit Saint, viens nous révéler quelle est la puissance de notre Dieu.

Tenez-vous en silence devant moi, vous les îles : qui parle ? On peut bien supposer que c’est Dieu lui-même et cela nous sera confirmé. A qui s’adresse-t-il ? Aux « îles », et nous venons de voir (40,15) qu’elles représentent les peuples lointains, en opposition avec le peuple d’Israël.

et que les populations retrempent leur énergie ; l’expression fait écho au verset 40,30 mais là c’était une promesse faite à ceux qui espèrent dans le Seigneur… ici c’est plutôt un ordre afin d’avoir l’audace de s’en approcher.

qu’elles approchent et qu’alors elles parlent : faut-il se taire ou parler ? Se tenir en silence ou élever la voix ?

Allons ensemble en jugement nous affronter : mais il s’agit à nouveau d’un défi, de la mesure de la puissance de chacun, même d’une confrontation. Dieu propose d’y aller « ensemble », a priori sur un pied d’égalité avec toutes les populations. Mais voici que vont à nouveau pleuvoir les questions.

Qui a fait surgir du levant un Justicier, l’appelle sur ses pas, soumet devant lui les nations, abaisse les rois, multiplie comme poussière ses gens d’épée, comme paille en ouragan ses lanceurs de flèches, si bien qu’il traque les autres et passe outre, indemne, sans mettre le pied à terre : est tracé ici le portrait d’un puissant « justicier », mot que l’on pourrait entendre comme un « juge » ou même, communément, comme celui qui apporte la vengeance ! Mais ce Justicier n’est-il pas plutôt le « porteur de Justice », le Juste qui s’avance pour accomplir sa mission vis-à-vis de toutes les nations ?

Qui a réalisé et exécuté ? Celui qui appelle les générations depuis l’origine : toujours cette invitation à reconnaître l’action de Dieu défini cette fois comme le créateur, celui qui depuis toujours appelle à la vie.

Moi, je suis le SEIGNEUR, le premier, et serai tel encore auprès des derniers : voilà d’ailleurs qu’il le déclare lui-même, répondant à sa propre question : Le Seigneur est Dieu de toujours à toujours.

Les îles le voient : elles sont dans la crainte, les extrémités de la terre sont tremblantes, elles suivent l’affaire de près, elles se sont mises en mouvement : quelle est la réaction des peuples devant une telle démonstration ? Ils ont peur et « suivent l’affaire de près » ! Mais elles se mettent aussi en mouvement… dans quelle direction ?

Chacun aide son compagnon et dit à son camarade : « Tiens bon ! » : la réaction n’est sans doute pas celle qu’on attendait : pas de fuite, pas d’agressivité, mais… la solidarité : des compagnons qui s’entraident, qui s’encouragent.

Le ciseleur tient en haleine le mouleur, le polisseur au marteau, celui qui bat l’enclume ; il dit du joint : « C’est bon », et avec des pointes il le fait tenir pour qu’il ne branle pas : tous sont unis dans le travail, l’œuvre dépend du savoir-faire de chacun, ils le savent et se stimulent mutuellement. Non seulement les artisans, mais le joint lui-même est félicité : « c’est bon » lui dit-on, car il faut qu’il tienne afin que l’œuvre de branle pas….. comme les idoles (40,20). Nous touchons du doigt toute leur « bonne volonté ». Et s’achève ainsi cette longue tirade à l’adresse des peuples qui sont dépeints ici comme « loin » de Dieu.


Seigneur Dieu, devant toi nul homme ne peut tenir, mais nous ne venons pas nous mesurer avec toi, nous venons nous tenir en silence devant toi, contempler ta grandeur de serviteur, nous sentir solidaire de tous nos frères proches ou lointains. Accompagne-nous en ce jour.

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