Es 41
1
Tenez-vous en silence devant moi, vous les îles
et
que les populations retrempent leur énergie ;
qu’elles
approchent et qu’alors elles parlent !
Allons
ensemble en jugement nous affronter :
2
Qui a fait surgir du levant un Justicier,
l’appelle
sur ses pas,
soumet
devant lui les nations,
abaisse
les rois,
multiplie
comme poussière ses gens d’épée,
comme
paille en ouragan ses lanceurs de flèches,
3
si bien qu’il traque les autres et passe outre, indemne,
sans
mettre le pied à terre ?
4
Qui a réalisé et exécuté ?
–
Celui qui appelle les générations depuis l’origine :
Moi,
je suis le SEIGNEUR, le premier,
et
serai tel encore auprès des derniers.
5
Les îles le voient : elles sont dans la crainte,
les
extrémités de la terre sont tremblantes,
elles
suivent l’affaire de près, elles se sont mises en mouvement.
6
Chacun aide son compagnon
et
dit à son camarade : « Tiens bon ! »
7
Le ciseleur tient en haleine le mouleur,
le
polisseur au marteau, celui qui bat l’enclume ;
il
dit du joint : « C’est bon »,
et
avec des pointes il le fait tenir
pour
qu’il ne branle pas.
Viens Esprit Saint, viens nous révéler
quelle est la puissance de notre Dieu.
Tenez-vous en silence devant moi, vous les
îles : qui parle ? On peut bien supposer que c’est Dieu lui-même
et cela nous sera confirmé. A qui s’adresse-t-il ? Aux
« îles », et nous venons de voir (40,15) qu’elles représentent les
peuples lointains, en opposition avec le peuple d’Israël.
et que les populations retrempent leur
énergie ; l’expression fait écho au verset 40,30 mais là c’était une
promesse faite à ceux qui espèrent dans le Seigneur… ici c’est plutôt un ordre
afin d’avoir l’audace de s’en approcher.
qu’elles approchent et qu’alors elles
parlent : faut-il se taire ou parler ? Se tenir en silence ou élever
la voix ?
Allons ensemble en jugement nous affronter :
mais il s’agit à nouveau d’un défi, de la mesure de la puissance de chacun,
même d’une confrontation. Dieu propose d’y aller « ensemble », a
priori sur un pied d’égalité avec toutes les populations. Mais voici que vont à
nouveau pleuvoir les questions.
Qui a fait surgir du levant un Justicier, l’appelle
sur ses pas, soumet devant lui les nations, abaisse les rois, multiplie comme
poussière ses gens d’épée, comme paille en ouragan ses lanceurs de flèches, si bien qu’il traque les autres et passe
outre, indemne, sans mettre le pied à terre : est tracé ici le
portrait d’un puissant « justicier », mot que l’on pourrait entendre
comme un « juge » ou même, communément, comme celui qui apporte la
vengeance ! Mais ce Justicier n’est-il pas plutôt le « porteur de
Justice », le Juste qui s’avance pour accomplir sa mission vis-à-vis de
toutes les nations ?
Qui a réalisé et exécuté ? Celui qui appelle
les générations depuis l’origine : toujours cette invitation à reconnaître
l’action de Dieu défini cette fois comme le créateur, celui qui depuis toujours
appelle à la vie.
Moi, je suis le SEIGNEUR, le premier, et
serai tel encore auprès des derniers : voilà d’ailleurs qu’il le
déclare lui-même, répondant à sa propre question : Le Seigneur est Dieu de
toujours à toujours.
Les îles le voient : elles sont dans la crainte,
les extrémités de la terre sont tremblantes, elles suivent l’affaire de près, elles
se sont mises en mouvement : quelle est la réaction des peuples devant
une telle démonstration ? Ils ont peur et « suivent l’affaire de près » !
Mais elles se mettent aussi en mouvement… dans quelle direction ?
Chacun aide son compagnon et dit à son
camarade : « Tiens bon ! » : la réaction n’est sans doute pas celle qu’on
attendait : pas de fuite, pas d’agressivité, mais… la solidarité :
des compagnons qui s’entraident, qui s’encouragent.
Le ciseleur tient en haleine le mouleur, le
polisseur au marteau, celui qui bat l’enclume ; il dit du joint : « C’est bon
», et avec des pointes il le fait tenir pour qu’il ne branle pas : tous
sont unis dans le travail, l’œuvre dépend du savoir-faire de chacun, ils le
savent et se stimulent mutuellement. Non seulement les artisans, mais le joint
lui-même est félicité : « c’est bon » lui dit-on, car il faut qu’il
tienne afin que l’œuvre de branle pas….. comme les idoles (40,20). Nous
touchons du doigt toute leur « bonne volonté ». Et s’achève ainsi cette
longue tirade à l’adresse des peuples qui sont dépeints ici comme « loin »
de Dieu.
Seigneur
Dieu, devant toi nul homme ne peut tenir, mais nous ne venons pas nous mesurer
avec toi, nous venons nous tenir en silence devant toi, contempler ta grandeur
de serviteur, nous sentir solidaire de tous nos frères proches ou lointains.
Accompagne-nous en ce jour.
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