Jn 11, 41-44
Viens Esprit du Père et du Fils, Esprit de communion,
Viens souffle de Dieu, donne vie à nos corps mortels.
Ils levèrent donc la pierre, Jésus leva les yeux en haut et dit : Père je te rends grâce car tu m’as écouté…
A nous, il revient d’enlever les obstacles que nous avons placés, à Dieu revient l’impossible : ramener à la vie ! Les hommes lèvent la pierre… Jésus lève les yeux. Il prie, communie profondément au vouloir du Père, qui est vouloir de vie et non de mort. Jésus ne prie pas en demandant, il rend grâce déjà car il sait que le Père l’a écouté. On aurait pu traduire : exaucé. Jésus est suffisamment en communion avec le Père que pour être assuré que son désir, sa demande est conforme au plan divin !
Moi, je sais que tu m’écoutes toujours, mais c’est à cause de la foule qui se tient là autour que j’ai parlé, pour qu’ils croient que tu m’as envoyé.
Jésus a souci pour ceux qui sont là, qu’ils puissent accéder à la foi, qu’ils puissent reconnaître en Jésus l’envoyé de Dieu. Jésus ne relève pas Lazare d’entre les morts pour son prestige personnel mais pour aider à la foi, il donne un signe de la victoire de Dieu sur la mort, au moment même où lui-même est sérieusement poursuivi, où ses jours sont comptés. Signe pour les disciples que l’amour du Père est plus fort que la mort. Signe qui authentifie la mission de Jésus. Pourrait-on accomplir de tels signes sans être envoyés ?
Ayant dit cela, il cria d’une grande voix : Lazare, ici ! dehors !
Voix puissante du Seigneur qui domine la mort ! Appel à revenir sur le rivage de la vie, sortir de la grotte, revenir à la lumière. Le mort sortit, pieds et mains liés, la tête couverte d’un suaire
On imagine la difficulté du mort de sortir, ainsi lié ! Jésus laissera bien pliés et rangés les bandelettes et le suaire, lors de la résurrection. Lazare emmène dans sa sortie les bandelettes et le suaire… il n’est pas passé au travers de la mort, vers l’éternité, mais il revient à la terre, où un jour il mourra à nouveau, où un jour on l’enveloppera à nouveau de bandelettes et d’un suaire. Jésus leur dit : déliez-le et laissez-le aller
On peut imaginer la stupéfaction de tous, leur effroi… qui aurait osé avancer vers Lazare pour le délier ? Même Marthe la femme pratique par excellence, la femme empressée semble ne pas bouger. Il faut un ordre de Jésus pour que quelqu’un ose approcher, délier celui qui a été mort et qui est revenu à la vie. Laissez-le aller… On aurait pu croire que maintenant on allait assister à de grandes effusions… non, laissez-le aller… Laissez-lui le temps de reprendre pied en l’existence.
Jésus comme avec l’aveugle né, ne cherche pas à s’attacher Lazare, comme celui qu’il a guéri, comme un trophée de sa puissance ! Il libère pour laisser aller…Seigneur, tu nous veux vivants, tu nous veux libres.
Et lorsque nous avons perdu cette liberté, lorsque nous gisons entravés, alors tu fais lever la pierre, tu appelles à la vie, d’une voix forte qui peut percer nos surdités, tu fais délier. Tu nous laisses aller ! Seigneur, béni sois-tu pour cette liberté en laquelle tu veux nous voir vivre.
Béni sois-tu pour les signes qui te disent, qui disent ton amour, ta vie plus forte que la mort qui règne sur notre terre.
1 commentaire:
"pour qu'ils croient que tu m'as envoyé"
Qui peut croire jusque là ?
Peu ont cru aux signes que Jésus a fait jusqu'ici. Comment croire qu'il soit possible de revenir à la vie quand vous êtes mort ?
La résurrection de Lazare c'est aussi en quelque sorte celle de Marthe et Marie. La nôtre aussi.
A travers ce texte, Jésus nous montre comment on peut sortir vivant de la mort.
Comme beaucoup et souvent, je peux m'identifier à Lazare : Je suis mort avec le mort.
Je peux aussi entendre ce cri de Jésus, entendre l'appel : "Lazare, ici, dehors" et le mort sortit !
"Déliez-le et laissez-le s'en aller"
C'est bien nécessaire de nous libérer de nos liens, de nos entraves. Pas seulement les liens de celui qui nous a quitté mais aussi délier ce qui est mort en nous, ce qui est prisonnier du malheur, délier le mort vivant que nous sommes devenus. Délier aussi les autres, devenus pour nous transparents parce que nous ne voyons plus que la mort.
Je ne sais pas non plus qui a obéit à Jésus et est allé délier Lazare alors que je ne sais pas moi-même comment délier et se délier !
Je ne crois pas que l'on puisse dire comment faire ni ce que l'on doit faire.
Comment sortir de ce temps de confusion, de ce lien mortifère, quand je suis happé dans la mort, celle de mes fils pour moi, et que je ne peux pas vivre ma propre vie?
"Laissez-le s'en aller"
C'est sans doute une des clefs d'ouverture à la vie. Pouvoir rendre cette liberté de sorte que celui qui nous quitte puisse être libre de tout mouvement. Plus de cordon qui nous tien, plus de chaînes qui entraves tous nos mouvements.
On dit souvent que nos enfants ne nous appartiennent pas ...mais jusqu'où suis-je prêt à libérer les liens, qu'il ne soit plus "pieds et mains liés"
Comment pourrait-il revenir si je ne l'ai pas laissé partir?
Aujourd'hui je te rends grâce pour cette Parole de liberté. Tu me l'as inspirée si clairement au décès de Corentin qu'elle s'est muée en évidence au décès de Gaëtan. "Va vers ta vie" nous est apparu à Brigitte et moi comme une nécessité pour lui comme pour nous.
Ce que nous recevons de nos enfants aujourd'hui n'existe qu'au travers de ce chemin de liberté et d'expression.
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