mercredi 8 juin 2011

De nouveau tu vas là?

Les disciples lui disent : « Juste maintenant les Juifs cherchaient à te lapider.
Et de nouveau tu vas là ? »
Jésus répondit : « Est-ce qu’il n’y a pas douze heures dans une journée ?
Si quelqu’un marche durant le jour, il ne trébuche pas,
parce qu’il voit la lumière du monde.
Si par contre quelqu’un marche durant la nuit, il trébuche,
car la lumière n’est pas en lui.
                                       Jean 11, 8-10

Viens Esprit illumine nos cœurs,
Viens Esprit guide nos pas, en la lumière du Christ
Viens Esprit de vie et d’amour

Les disciples lui disent : « juste maintenant les Juifs cherchaient à te lapider. Et de nouveau tu vas là ? »
Les disciples ont bien perçu le danger encouru par Jésus. Ils n’auront pas eu de peine à comprendre que Jésus, ayant appris la nouvelle de la maladie de Lazare, ne se soit pas empressé d’y aller. La décision, jaillie deux jours après, leur fait plus problème !

Jésus répondit : «  Est-ce qu’il n’y a pas douze heures dans une journée ? Si quelqu’un marche durant le jour, il ne trébuche pas, parce qu’il voit la lumière du monde. Si par contre, quelqu’un marche durant la nuit, il trébuche, car la lumière n’est pas en lui.
Jésus parle-t-il de lui-même ou de ses disciples ? Jésus est lumière du monde, comme il le dit ailleurs dans l’évangile. Cette parole serait dès lors plutôt parole de réconfort, d’encouragement, adressée à ses disciples. Puisque Jésus est avec eux, puisque la lumière du monde est avec eux, ils ne doivent pas craindre de se mettre en route avec lui. En 8,12 Jésus disait : Je suis la lumière du monde, qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres mais il aura la lumière de la vie.

En Matthieu et Marc, après la confession de Césarée, lorsque Jésus avait annoncé ses souffrances et sa passion, Pierre s’y était opposé. Et Jésus l’avait remis en place assez vertement (derrière moi Satan ! Mt 16,23 ; Mc 8,33). Ici, le groupe des disciples en lui-même semble réagir de la même manière et vouloir protéger son maître, et se protéger par la même occasion. La réponse de Jésus est tout en douceur par rapport à la réponse des synoptiques, elle est claire, elle semble se vouloir quelque peu rassurante ! En marchant dans la lumière, ils ne trébucheront pas. On peut se demander si ce trébucher est à prendre au sens propre ou figuré.  Plusieurs textes, évoquent la vie comme un chemin, sur lequel le pécheur trébuche, tandis que le juste y avance.

Discrète invitation de Jésus à vivre nos jours à sa lumière.

Seigneur, tu es la lumière du monde, apprends-moi à laisser ta lumière se poser sur chacun de mes jours, sur chacun de tes pas. Que ton Esprit de discernement m’accompagne.
Aujourd’hui, je voudrais appeler ta lumière sur mes paroles et mes actes. Viens Seigneur, que je prenne avec toi le chemin qui te plaît. Que ta présence enlève toute peur, que ta présence donne l’audace des décisions justes et fortes, pour vivre de la foi au long des jours.

1 commentaire:

Raymond a dit…

Je suis interpellé par cet "épisode" de la vie à la mort, de la mort à la Vie, à travers une relation d'amitié.
Chemin de vie qui ne peut faire abstraction du "passage" qui nous concerne tous.
Nous voyons, par les textes, que Jésus est très fortement lié à ses amis, à Lazzare et ses soeurs.

Il y a cette réflexion de Jésus :
"Si quelqu'un marche le jour, il ne trébuche pas, parce qu'il voit la lumière de ce monde; mais si quelqu'un marche la nuit, il trébuche parce que la lumière n'est pas en lui !"
Nous voilà donc bien sur ce chemin.
Le moment de la mort c'est, pour les proches, un moment sombre, où tout est noir. C'est très facile de sombrer, de se laisser aller au découragement, emporté par la douleur... avec le risque de ne pas en sortir.
Dans le texte, cette façon de répondre de Jésus à un questionnement ne semble pas très éclairant. Pourtant, il y a chez Jésus une telle imprégnation qu'il n'y a plus de place pour le doute.
C'est très clair pour Jésus et ça ne l'est pour moi que si je me laisse toucher par cette parole de révélation. C'est un moment clef, un moment de basculement où il est question de choisir et d'entrer dans un cortège de mort ou un cortège de vie.
Ce qui peut et doit surgir au-dedans de moi, c'est la permanence d'un élan pour que des ténèbres jaillisse la lumière.
Jésus ne nous contraint pas. Il propose. Il fait appel à notre liberté pour qu'apparaisse au-dedans de nous, notre dignité, notre noblesse, l'espace pour quelqu'un d'autre.
Quelle expérience j'ai de la vie divine ? La seule que j'ai c'est celle qui m'est donnée dans la lumière de cette révélation et qui est suffisamment forte pour croire que quelqu'un me garde. Pour moi c'est une merveilleuse nouvelle...mais est-ce que nous y croyons toujours vraiment ?
Nous faisons l'expérience de la présence de Jésus, pourtant, ce qui nous fait mourir, c'est une relation beaucoup trop ténue. Apparemment c'est solide, mais est-ce vraiment solide ?
J'ai la liberté de prendre mes distances, de le rejeter mais lui, rien ne peut le séparer de nous.
Voilà, comme Marthe et Marie, j'ai fait un chemin vers la vie en passant par la perte et le doute. Impossible d'en faire l'économie.
D'une part la douleur et d'autre part, la force de vie; deux aspects ambivalents qui se retrouvent en dents de scie sur ce chemin de deuil.

Merci Seigneur pour la lumière que tu nous donnes. Elle est plus forte que mes découragements. Ta Parole est lumière pour moi.