Jn 11, 32-36
Viens Esprit Saint, donne-moi d’accueillir cette parole,
Viens Esprit de feu, fais que nous entrions en cette intimité d’amitié
Qui nous mène en toi
Marie tomba à ses pieds et lui dit…
Marie prononce la même parole que sa sœur Marthe : Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. Cette conviction que Jésus aurait pu empêcher la mort de son ami Lazare est partagée par les deux sœurs. Foi en Jésus ? foi en la puissance de son amitié ? A la différence de sa sœur, Marie tombe aux pieds de Jésus. Marque de respect ? attitude de disciple suppliant ? Marie semble effondrée dans la tristesse. A la différence de Marthe, sa parole s’arrête là. Mais son geste n’en dit-il pas long ? Marthe avait quelque peu tenté de pousser Jésus à agir en lui disant sa foi : maintenant encore tout ce que tu demanderas à Dieu, il te l’accordera avait-elle ajouté. Marie toute en suppliante à ses pieds dit-elle autre chose ? Alors Jésus, lorsqu’il la vit pleurant…. fut violemment ému et se troubla
Jésus ne reproche pas à Marie d’être ainsi submergée en son deuil, il ne lui fait pas la leçon en lui disant : regarde le courage et la foi de ta sœur Marthe, regarde comme elle se tient debout dans l’épreuve… Non, il accueille son deuil, sa détresse, il se laisse toucher par cette détresse. Où l’avez-vous mis ?
Jésus s’enquiert du lieu de sépulture de son ami. Marie, au matin de Pâques, demandera où on a mis Jésus. Dans le travail du deuil, la présence du corps défunt est étape. Les personnes qui sont présentes, peuvent penser que Jésus veut rendre hommage à Lazare défunt, veut vivre au mieux le deuil de son ami… Seigneur, viens et vois
Deux verbes que Jean se plaît à associer. Au début de l’évangile, quand les disciples ont demandé à Jésus où il demeurait, ce fut la réponse de Jésus : venez et voyez. Jésus se laisse conduire par les hommes, sur le lieu de leur deuil, de leur détresse. Il vient la partager.
Jésus pleura
Jésus pleinement homme, pleinement Dieu. Jésus compatissant et proche. Il partage le deuil de Marie et Marthe. Il se laisse atteindre par leur détresse. Il la partage, pour la porter avec elles. Voyez comme il l’aimait
Oui, Jésus a aimé sur cette terre, oui, il a pris plaisir à partager l’amitié avec la famille de Béthanie. Pour lui la mort aussi est épreuve. Dieu n’a pas fait la mort avait écrit un sage dans le livre de Siracide. Elle coûte aux yeux du Seigneur la mort de ses amis chante un psaume. On peut penser que Jésus partage pleinement la détresse des deux sœurs. Il faut aussi noter cependant que le terme grec qui dit que Jésus pleura, n’est pas le même que celui qui rapporte les larmes de Marie et des Juifs qui l’entourent. Jésus serait-il atteint plus profondément, car confronté plus fortement à sa propre mort dont celle de Lazare est annonciatrice ? Jésus serait-il plus profondément atteint par tout mal qui touche l’homme, car il est l’homme par excellence ?
Les larmes de Jésus, sont des larmes profondément divines parce que profondément humaines. Il est venu partager à ce point nos vies qu’il en partage la détresse et la peine. Et sans doute mesure-t-il plus que tout autre combien l’humanité n’a pas été faite pour la mort, et combien la mort va contre le projet de son Père, Dieu de la vie !
Seigneur, je te vois pleurant Lazare, je te vois partageant les peines de tes amis. Tu es là, présent, tu accompagnes tes amis dans l’épreuve. Avec nous tu viens traverser. Béni sois-tu ! Donne-nous de marcher à tes cotés !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire