vendredi 10 décembre 2021

Liturgie de la Parole – 2e vendredi d’Avent

 (Rosy)

Ouverture

Jésus conteur !

Le voici aujourd’hui avec une jolie parabole qui nous est adressée. Elle est particulière car elle ne s’ouvre pas par les mots habituels « Le Royaume des cieux c’est comme… ».

Elle parle a contrario, dessinant ce que le Royaume n’est pas.

Ou, plutôt, elle nous ouvre un chemin pour, en l’occurrence, nous guider vers Noël.

Soyons-y attentifs.

Commentaire

« Vous n’avez pas voulu danser ! »

Voilà donc une petite parabole en deux versets mais d’une énorme richesse, avec son rebond : « en effet » dit Jésus, qui passe alors au parallèle entre Jean et lui-même.

Qui sommes-nous dans cette parabole ? Qui suis-je aujourd’hui ?

Ceux qui sont assis et se désolent de n’entraîner personne dans la danse au point qu’ils n’ont plus que reproches à la bouche ?

Ceux qui sont assis aussi et refusent de faire un pas de danse ?

Ceux qui ne veulent pas se frapper la poitrine ?

« Vous n’avez pas voulu danser ! »

Il y avait une invitation, un son ténu, léger, discret… comme l’est notre Dieu.

Le son d’une simple flûte de roseau… il faut l’ouïe fine, il faut peut-être même le silence pour percevoir ces quelques notes. La flûte est bien présente dans la Bible, dans les psaumes surtout… elle est l’instrument du berger qui la confectionne lui-même : nous le verrons bientôt auprès de notre crèche, le petit berger à la flûte.

Et l’iconographie nous montre si souvent le bon pasteur jouant pour ses brebis…

Oui, nous sommes invités à la danse, à la légèreté, à la liberté, au don de nos gestes… à la joie ! Là aussi, depuis Myriam, depuis David et tant d’autres, le récit biblique nous ouvre à la danse, celle qui rend gloire au créateur, celle qui rend grâce avec toute la création, puisque – dit le psaume - même les arbres dansent de joie.

Et nous sommes invités à la danse quel que soit notre handicap puisque, nous a dit Esaïe, même le boiteux dansera, bondira comme un cerf…

De nouveau, c’est une affaire d’écoute… entendre la flûte, entendre les refrains… et se mettre debout !

Jésus veut aller plus loin encore, il veut nous montrer quelle est la sagesse de Dieu !

Et voilà que le chant de lamentations devient un appel au repentir, à l’instar de celui prêché par Jean « moi, disait-il, je baptise dans l’eau en vue du repentir ».

Et la mélodie de la flûte fait résonner la vraie joie, celle de Jésus, celle qu’il nous donne et que nul ne peut ravir.

L’opposition entre Jean et Jésus s’illustre alors dans le manger et le boire, mais le plus interpellant est l’accusation portée contre Jésus d’être l’Ami ! Je vous appelle « ami » dira-t-il à tous et à chacun. C’est ainsi qu’il a vécu.

Ce que Pharisiens et compagnie opposaient, nous sommes appelés à les unir sur le chemin de Noël :

oui, avec Jean, l’Avent est un temps de repentir, un temps de changement de vie, et nous devons entendre résonner le chant de lamentation ;

oui, avec Jésus, ce temps est déjà un temps de Joie, et nous devons prêter l’oreille au fin son de la flûte, et la suivre en dansant jusqu’au petit de la crèche, la Sagesse du Père faite enfant.

Notre Père

Laissons monter notre chant, celui des enfants du Père qui s’adressent à lui avec confiance.

Prière

Nous voilà parvenus à mi-chemin de ce temps de l'Avent où nous attendons une nouvelle visite du Christ, Sagesse de Dieu. Bientôt, au cœur de la nuit, un son de flûte s'élèvera, très doux: la flûte du Messie. Alors nous nous lèverons pour danser, et nous nous mettrons en route tous ensemble jusqu'au berceau où nous attend l'Enfant sage, la Sagesse faite enfant.

C’est ce que nous te demandons, Dieu notre Père, par Jésus, ton fils et notre frère qui est vivant aujourd’hui et pour toujours.

jeudi 9 décembre 2021

Liturgie de la Parole, 2e jeudi d'Avent

(Danièle)

 Introduction,

Dans l’Évangile de Matthieu, Jésus nous parle des prophètes, de Jean Baptiste en particulier, mais aussi du prophète Élie... des grands et des petits...

Il y a quinze jours, dans l’Évangile de Luc, Jésus nous disait, « Redressez-vous ! Levez la tête » !

Aujourd'hui, dans le livre d'Isaïe, il est écrit « c'est moi, le Seigneur ton Dieu, ne crains pas, je viens à ton aide. Moi, le Dieu d'Israël,...  je n'abandonnerai pas les pauvres et les malheureux... »

Il est vraiment notre Dieu amour, nous mettons notre joie en Lui. Par les psaumes, chantons-lui notre louange !

 Après l’Évangile

L'extrait du livre du prophète Isaïe, que nous avons entendu aujourd'hui est tellement réconfortant ! C'est lui, le Seigneur notre Dieu qui nous prend la main et nous dit « ne crains pas, je viens à ton aide, tu briseras les obstacles, je ferai jaillir des sources dans le désert pour les assoiffés. Tu mettras ta joie dans le Seigneur. Je planterai des arbres dans les terres incultes et tout le monde reconnaîtra que le Saint d'Israël est le Créateur». Je l'ai lu plusieurs fois en rendant grâce...

L'Évangile d'aujourd'hui n'est pas long, j'ai repris chaque phrase.

Au temps de Jésus, les prophètes avaient un rôle important, ils proclamaient la vérité. Dans la Bible, les prophètes de l'Ancien testament annonçaient tout ce qui allait advenir...  Par le baptême, nous devenons prophète, c'est un défi à relever. Dieu ne s'impose pas, nous devons travailler nous-mêmes à vivre en chrétien avec les dons reçus.

Le style de Jean Baptiste, sa prédication et sa tenue vestimentaire évoquaient ceux d’Élie. Parmi tous les hommes, dit Jésus, personne n'est plus grand que Jean le Baptiste et pourtant, il est encore plus petit que le plus petit dans le Royaume...

« Personne ne s'est levé de plus grand » : Jésus fait l'éloge de Jean et en même temps, il annonce qu'une nouvelle ère doit venir.

En ce temps de l'Avent, nous attendons la naissance du tout petit, humble de cœur, qui ouvre l'espérance de ce chemin victorieux du petit qui est le plus grand.

« Le royaume des cieux subit la violence » Jésus va subir cette violence, jusqu'à la mort sur la croix.

En 1989, sur la place Tiananmen, en Chine, un minuscule David, a affronté sans arme, par sa seule vulnérabilité humaine, la force d'un Goliath en apparence invincible : 17 chars de l'armée chinoise. Ce jeune Chinois, force surnaturelle du petit, pourrait être l'illustration de l’Évangile d'aujourd'hui qui nous parle de grandeur et du plus petit dans le royaume. Ce plus petit, c'est Jésus, et sa victoire, c'est sa résurrection qui a pris chair dans l'humilité de ce petit enfant, dans l'humilité de tous les petits de ce monde.

« Si vous voulez bien comprendre, c'est lui, le prophète Élie qui doit venir »

Elle est bizarre cette phrase, nous attendons le retour de Jésus et non d’Élie. En réalité, nous arrivons plus tard et nous sommes dans la position privilégiée de connaître Jésus, c'est lui qui doit revenir.

Pour terminer ce commentaire, j'ai réfléchi à deux questions

-      Nous vivons dans un monde qui a besoin de prophètes. Où et quand suis-je appelée à prophétiser et à défendre la vérité ?

           « Celui qui a des oreilles, qu'il entende »

-      Suis-je une bonne auditrice ? Qu'est-ce que Jésus me dit, en ce temps de méditation ?

Invitation au Notre Père

Notre arme pour réduire nos rancœurs en « menue paille », c'est le Seigneur et nous pouvons l'invoquer en l'appelant Père...

Prière finale

Seigneur, fais que nous sachions mieux écouter, enlève de notre esprit tous les bruits qui l'encombrent pour que nous entendions l'essentiel.

Viens au secours de notre faiblesse ! Viens apporter la paix à notre monde bouleversé par tant de haine.

Viens nous apprendre à aimer, donne-nous des oreilles attentives à ta Parole !

Viens pour nous faire entrer dans le Royaume annoncé par Jean Baptiste,

Viens ! Viens, toi qui règnes avec le Père et le saint Esprit dans les siècles des siècles.

vendredi 3 décembre 2021

Liturgie de la Parole, 1e vendredi d'Avent

(sœur Marie-Raphaël)

Ouverture

« La joie de Dieu ne passe pas, qui change tout en espérance… Jamais ne manquent les témoins de cette joie au long des siècles… » En ce 3 décembre, nous faisons mémoire de saint François-Xavier. À 28 ans, étudiant à Paris, il prononce ses vœux avec Ignace et quelques autres, donnant l’impulsion à l’immense aventure de la compagnie de Jésus. À 35 ans, il devient le premier missionnaire jésuite. En une douzaine d’années, il va parcourir près de 100 000 km pour annoncer l’Évangile en Inde, à Ceylan, aux Moluques, au Japon. Il meurt au seuil de la Chine dont l’accès lui est refusé : il a 46 ans. Dans l’église, il est le patron des missions. Nous pouvons admirer sa foi, son zèle au service du Royaume de Dieu. En ce temps de l’Avent, nous sommes invités à creuser les fondements de notre foi.

 Résonances

« Prends pitié de nous, Fils de David ! »

« Croyez-vous que je peux faire cela ? »

« Oui, Seigneur. »

« Que tout se passe pour vous selon votre foi ! »

 Dans les chapitres 8 et 9 de l’évangile de Matthieu, juste après le discours sur la montagne, et juste avant le discours d’envoi en mission, Jésus enchaîne les miracles. Le titre de cette section, dans ma Bible, est : « les miracles, signes de l’avènement du Royaume ». En les parcourant, je suis frappée par l’insistance sur la foi. Jésus est en admiration devant la foi des hommes et des femmes qui viennent vers lui. Déjà au centurion qui venait lui demander la guérison de son serviteur, Jésus avait répondu : « que tout se passe pour toi selon ta foi ». Il le redit ici aux deux aveugles.

Les signes du Royaume, ce ne sont pas seulement ces guérisons, ces délivrances, ces pacifications intérieures qui s’opèrent sur le passage de Jésus. Le signe du Royaume, c’est plus encore cette alliance entre la foi des hommes et l’action de Dieu dans leur vie. La foi, n’est-ce pas précisément cela : laisser Dieu agir dans ma vie ? Il ne force jamais la porte, mais quand il trouve une porte ouverte, il est lui-même comme surpris de voir la grâce à l’œuvre.

Ce qui se passe au passage de Jésus et dont nous parle l’évangile, c’est la réalisation de la promesse formulée au nom de Dieu par le prophète Isaïe. Cette promesse va très loin : Les sourds entendent et les aveugles sortent de l’obscurité. Les humbles se réjouissent dans le Seigneur (on pense à la première béatitude), les tyrans et les moqueurs, ceux qui s’empressent à mal faire et faussent les débats du tribunal, ceux qui portent de faux témoignages… tous ceux-là sont mis hors d’état de nuire. Les esprits égarés découvrent l’intelligence et les récalcitrants acceptent qu’on les instruise.

Seigneur, donne-moi l’intelligence de ce texte. Que tout ce qui, en moi, a connivence avec le mal, la moquerie, le mensonge ou le faux témoignage, soit purifié par ta grâce. Que ma part aveugle sorte des ténèbres pour consentir à ta lumière. Que ta joie me dépouille de la fausse sécurité de mes richesses. Alors oui, encore un peu, très peu de temps, et le Liban se changera en verger et le verger deviendra une forêt.

 Prière

La joie de Dieu ne passe pas, qui change tout en espérance. Seigneur, fais-nous goûter ta joie : la joie des humbles qui discernent ta présence en tout lieu où se tissent la fraternité, la justice, la paix. À la manière de François-Xavier, fais de nous des messagers inlassables de ton espérance, afin de hâter la venue de ton Règne dans tous les cœurs. Toi qui.

jeudi 2 décembre 2021

Liturgie de la Parole, 1e jeudi d'Avent

  (sœur Marie-Christine) 

Introduction :

Bonjour et bienvenue à cette célébration qui nous réunit en Église pour fonder notre vie sur le roc qu’est la Parole, sur le Rocher qu’est le Christ.

Le milieu du cantique d’Isaïe qui nous est offert en est le cœur, et lui donne sens : «  Immuable en ton dessein, tu préserves la paix, la paix de qui s’appuie sur toi. Prenez appui sur le Seigneur, à jamais, sur lui, le Seigneur, le Roc éternel. »

Dans l’évangile nous avons en parallèle à Isaïe la parabole de la maison construite sur le roc ou sur le sable.

Sur quoi, ou plutôt sur qui, construisons-nous notre vie ?

Prions tout d’abord les psaumes en communion avec toute l’Église et le monde entier.

Méditation 

Que nous dit Jésus ? « Ce n’est pas en me disant : “Seigneur, Seigneur !” qu’on entrera dans le royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux. Ainsi, celui qui entend les paroles que je dis là et les met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a construit sa maison sur le roc

Jésus nous au dit ''pour entrer dans le Royaume, il ne faut pas se payer de mots, mais entendre et mettre en pratique''.

Déjà dans le Deutéronome le Seigneur disait par la bouche de Moïse : la parole est « tout près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, pour que tu la mettes en pratique » (Deutéronome 30,14).

Entendre, mieux écouter, c’est-à-dire entendre et adhérer par le cœur et par les actes à ce que nos oreilles ont reçu. Mais entendre quoi ? « Les paroles que je dis là » : tout ce qui précède, le sermon sur la montagne. Il y a de quoi entendre et encore plus faire ! Et ce n’est pas un programme de tout repos !

Jésus l’a résumé, mais cela n’en est pas plus facile pour autant ! « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. » (Matthieu 22,37-40)

C’est presque impossible ! Nous pouvons dire avec Pierre et les disciples « mais qui donc peut être sauvé ? » ‘’Qui peut entrer dans le Royaume du Père ?’’ Jésus posera sur regard sur nous et nous dira comme à eux « pour les hommes, c’est impossible, mais pour Dieu, tout est possible » (cf. Matthieu 19, 23-26) D’ailleurs, Dieu ne veut-il pas « que tous les hommes soient sauvés » (1 Timothée 2,4)

Isaïe disait au Seigneur et nous invitait : « Immuable en ton dessein, tu préserves la paix, la paix de qui s’appuie sur toi. Prenez appui sur le Seigneur, à jamais, sur lui, le Seigneur, le Roc éternel. »

Il veut pour nous la paix profonde du cœur, la vie. Si vous désirons prendre appui sur lui, fonder notre vie sur lui, le Roc éternel ; si nous essayons au long des jours de vivre selon ce que nous percevons à ce moment-là de sa volonté, de marcher sur le chemin de l’amour, il ne nous lâcherons pas.

La pluie pourra tomber, les torrents dévaler, les vents souffler et s’ abattre sur nous, nous souffrirons, nous serons ébranlés, secoués, nous pourrons même tomber, mais nous ne nous écroulerons pas, notre solidité ne sera pas en nous mais en lui.

Et si nous nous sommes écroulés, ne craignons pas : Dieu veut non la mort, mais la vie (Ezéchiel 18,32), non le malheur, mais la paix (Jérémie 29,11).

Sachons-le, croyons-le « rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur. » (Romains 8,39)

Introduction au Notre Père :

« Mieux vaut s’appuyer sur le Seigneur que de compter sur les hommes ! » (Psaume 117,8) Prenons appui sur le Seigneur et chantons avec tous les chrétiens, la prière que Jésus nous a donnée…

Prière d’envoi 

Comme prière d'envoi je vous propose de dire ensemble une partie du psaume 17 :

2   Je t’aime, Seigneur, ma force :

Seigneur, mon roc, ma forteresse,

3   Dieu mon libérateur, le rocher qui m’abrite,

mon bouclier, mon fort, mon arme de victoire !

4   Louange à Dieu ! +

Quand je fais appel au Seigneur, *

je suis sauvé de tous mes ennemis.

19 Au jour de ma défaite ils m’attendaient,

mais j’avais le Seigneur pour appui.

20 Et lui m’a dégagé, mis au large,

il m’a libéré, car il m’aime.

Lui qui vit et règne avec toi dans l'unité du Saint-Esprit, Dieu pour les siècles des siècles. Amen

mercredi 1 décembre 2021

Liturgie de la Parole, 1er mercredi de l'Avent

 (sœur Marie-Jean)

Introduction

Nous voici rassemblés en communauté, en Eglise.

En ce premier mercredi d’Avent, les lectures nous balisent un chemin de circonstance, car elles nous parlent de salut.

Variations sur un même thème entre les trois lectures qui nous sont proposées, mais un thème qui répond à l’attente, au désir, à l’aspiration de notre monde…

Dans sa prophétie, Isaïe offre une parole qui peut rejoindre les hommes et femmes de notre temps : disparition du « voile de deuil… du linceul… de la mort… Le Seigneur Dieu essuiera les larmes sur tous les visages, et par toute la terre il effacera l’humiliation de son peuple »

Le psaume graduel atteste du même salut : « Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi… »

Et dans l’évangile, Jésus incarne ce salut lorsqu’il déclare : « Je suis saisi de compassion pour cette foule, car depuis trois jours déjà ils restent auprès de moi, et n’ont rien à manger… »

La question nous est posée : nous qui sommes bénéficiaires d’un tel salut, comment le concrétiserons-nous aujourd’hui, dans notre vie personnelle, nos communautés, notre monde ?

Ecoutons ce que Dieu veut nous dire…

 Méditation

Dans l’évangile que nous avons écouté, je suis interpellée par un aspect qui me semble révélateur.

L’évangéliste Matthieu écrit : « Jésus arriva près de la mer de Galilée. Il gravit la montagne et là, il s’assit… »

De là-haut, il voit les foules de personnes en carence, en attente, en espérance d’un salut : « boiteux, aveugles, estropiés, muets »

Jésus les guérit et est pris de compassion envers cette foule…

Ce qui permet à Jésus d’accéder à un tel sentiment est la prise de distance indiquée au début de la péricope : « Il gravit la montagne et là, il s’assit… »

Nous qui sommes disciples de Jésus, nous désirons lui ressembler, être porteurs de son regard et de ses gestes de salut.

Jésus est caractérisé par sa compassion.

Il est le seul dans l’Evangile à l’éprouver.

Or, la compassion se distingue de la pitié, de la charité, de la miséricorde ou de l’empathie.

La compassion dont Jésus est porteur est un don : on est ému aux entrailles.

C’est une voix passive en grec : cette expérience nous est donnée. On ne peut pas la provoquer.

Comme dit Lytta Basset, l’expérience est donnée, « mais chacun peut préparer le terrain »[1].

Cette expérience est précieuse, car elle nous fait atteindre nos profondeurs, notre être unique. Elle nous permet de partager à autrui notre moi profond, l’étincelle de divinité qui demeure au plus profond de nous-même.

Comme l’exprime encore Lytta Basset, la compassion est « l’accomplissement de tout l’humain, la brusque éclosion de ce que l’on a de meilleur au fond de soi ».

Pour l’atteindre, Jésus a préparé le terrain en gravissant la montagne.

Et nous ? Quelle distance allons-nous prendre ?

Tel est le sens du temps d’Avent qui nous est offert en ce début d’année liturgique : temps de retraite pour les personnes engagées dans les « œuvres sociales », temps prochain de retraite pour la Communauté des sœurs.

Que faisons-nous de ce temps privilégié où Dieu se fait désirer ?

Un temps où Dieu désire se donner au creux du cœur pour nous ouvrir à cette émotion, cette sortie de nous-mêmes, source de salut pour tous les hommes.

Accueillons Sa Grâce, à l’œuvre, aujourd’hui…

Temps de silence

Notre Père

Oraison

Seigneur, ta relation au Père te conduit à la compassion, source de guérison et de salut pour tes contemporains. Aujourd’hui, nous nous tournons vers Toi. Conduis-nous sur la montagne avec toi, en ce lieu où nous recevrons de Toi ce que tu veux nous offrir, pour le salut de nos frères et sœurs. Nous te le demandons par Jésus-Christ, ton Fils ressuscité, qui règnes avec Toi et le Saint-Esprit, un seul Dieu pour les siècles des siècles.



[1] L. Basset, Une joie insolite : l’ouverture des entrailles, dans L. Basset dir., S’ouvrir à la compassion, Paris, Albin Michel, 2009, p. 59-83.