samedi 6 août 2016

Je me souviens

Jon 2
8 Alors que je suis à bout de souffle,
je me souviens et je dis : « SEIGNEUR ».
Et ma prière parvient jusqu’à toi,
jusqu’à ton temple saint.

Viens Esprit Saint, viens toujours nous montrer les traces de Dieu en nos vies, viens nous rappeler toutes ces circonstances où nous l’avons reconnu.
  
Alors que je suis à bout de souffle : Jonas sent sa vie qui s’en va, il n’a plus qu’un reste de souffle qu’il consacre à crier vers son Dieu ; ce cri se retrouve souvent dans les psaumes, associé, comme ici, au souvenir : Je suis à bout de souffle, … je me répète l’œuvre de tes mains… » Ps 143, 4-5

je me souviens: se souvenir, faire mémoire, se rappeler toutes les bontés de Dieu, toute notre histoire commune avec lui. « Je me souviens » dit simplement Jonas, et cela est une affirmation forte, une affirmation qui sauve.

et je dis : SEIGNEUR : plus littéralement, « je prononce le nom », avec toute la puissance du « nom ». Il s’agit vraiment d’une profession de foi.

Et ma prière parvient jusqu’à toi, jusqu’à ton temple saint : magnifique certitude : Dieu entend sa prière, alors qu’il s’adresse à lui des profondeurs, quasi du royaume de la mort. Le contraste entre la situation de Jonas et sa confiance est significatif du fond de l’être du prophète.

Seigneur Dieu, permet-nous de proclamer ton nom très saint, de nous adresser à toi avec cette conviction que tu nous entends, toi qui es un Dieu proche et aimant.


vendredi 5 août 2016

A la gorge

Jon 2
6 Les eaux m’arrivent à la gorge
tandis que les flots de l’abîme m’encerclent ;
les algues sont entrelacées autour de ma tête.
7 Je suis descendu jusqu’à la matrice des montagnes ;
à jamais les verrous du pays – de la Mort – sont tirés sur moi.
Mais de la Fosse tu m’as fait remonter vivant,
ô SEIGNEUR, mon Dieu !

Viens Esprit Saint, viens nous rejoindre jusque là où nous sommes descendus, viens mettre sur nos lèvres la parole de confiance.
  
Les eaux m’arrivent à la gorge tandis que les flots de l’abîme m’encerclent ; les algues sont entrelacées autour de ma tête : quel tableau ! On comprend qu’il ait inspiré tant d’artistes : le sujet en vaut la peine ! Jonas crie sa peur avec toutes les images de la mer… Il est au bord de l’engloutissement… « L’abîme », désignant la masse informe des eaux primordiales, était présent à l’origine du monde, mais aussi lors du déluge.

Je suis descendu jusqu’à la matrice des montagnes : il a atteint le tréfonds des mers et de lui-même…
  
à jamais les verrous du pays – de la Mort – sont tirés sur moi : le « pays sans retour » comme le désignaient les Babyloniens, eux qui se le représentaient comme une ville  verrouillée. Jonas parle comme s’il était déjà au royaume des morts.
  
Mais de la Fosse tu m’as fait remonter vivant, ô SEIGNEUR, mon Dieu : il se voit à la fois déjà mort et en même temps sauvé par son Dieu : il proclame même que le Seigneur l’a déjà fait remonter de la fosse. Comment mieux exprimer sa confiance, sa certitude d’être sauvé ?

Seigneur Jésus, aucune situation n’est désespérée à tes yeux car tout est possible pour toi. Permets-nous de croire avec force que, chaque jour, tu nous apportes la vie, tu nous attires à toi pour nous sauver.



jeudi 4 août 2016

Je continue à regarder

Jon 2
4 Tu m’as jeté dans le gouffre au cœur des mers
où le courant m’encercle ;
toutes tes vagues et tes lames
déferlent sur moi.
5 Si bien que je me dis : Je suis chassé de devant tes yeux.
Mais pourtant je continue à regarder vers ton temple saint.

Viens Esprit Saint, viens toi-même prier en nos cœurs, viens nous apporter les mots, les cris de la prière.


Tu m’as jeté dans le gouffre au cœur des mers : comme toujours dans les psaumes, les sentiments sont librement exprimés devant le Seigneur (ce qui étonne d’ailleurs plus d’un lecteur). Les psaumes sont des paroles vraies qui seules peuvent toucher Dieu. Jonas commence par décrire sa situation, reconnaître son histoire, y voir l’intervention de ce Dieu auquel il va s’adresser longuement.

où le courant m’encercle : on voit l’image d’un tourbillon marin au cœur duquel l’homme est emporté dans les profondeurs…

toutes tes vagues et tes lames déferlent sur moi : il se sent encerclé, assailli par ces eaux qui ont toujours représenté un abîme de menace, de danger, de mort. « En se brisant et en roulant, toutes tes vagues ont passé sur moi » (PS 42, 8)

Si bien que je me dis : Je suis chassé de devant tes yeux : Jonas a voulu à tous prix fuir loin de la présence du Seigneur, et maintenant il renverse quelque peu la situation, se lamentant d’avoir été chassé… « Les yeux » expriment précisément la présence, en l’occurrence la présence attentive de Dieu.

Mais pourtant je continue à regarder vers ton temple saint : ambivalence des sentiments de Jonas, oscillant entre désespoir et confiance. Une autre version dit « comment regarder ? », nuançant encore son attitude. Oui, Jonas, au moment où tout se dérobe, a ce désir de « regarder vers le temple », autrement dit d’adresser sa prière à son Dieu, de lancer un cri vers son sauveur.

Seigneur Jésus, accorde-nous de toujours nous tourner vers toi, quelles que soient les situations dans lesquelles nous sommes plongés. Donne-nous de toujours te regarder comme celui qui nous sauve.




mercredi 3 août 2016

J'appelle au secours

Jon 2
2 Des entrailles du poisson, il pria le SEIGNEUR, son Dieu.
3 Il dit : Dans l’angoisse qui m’étreint, j’implore le SEIGNEUR :
il me répond ;
du ventre de la Mort, j’appelle au secours :
tu entends ma voix.

Viens Esprit Saint, viens inspirer notre prière, notre appel de ce jour.

Des entrailles du poisson, il pria le SEIGNEUR, son Dieu : quand Jonas était au fond du bateau, il dormait pendant que les autres priaient chacun leur dieu. Maintenant, du fond de la "baleine", c’est Jonas qui prie car entre-temps il a reconnu son erreur, ses errements.
L’auteur insiste : il prie son Dieu, et son Dieu, c’est le Seigneur. Cette prière est semblable à un psaume : elle en a le rythme et le vocabulaire. L’insertion de ce psaume est postérieure à la rédaction du livre, il y fut ajouté ultérieurement, sans doute pour souligner la portée religieuse de l’aventure de Jonas.
  
Il dit : Dans l’angoisse qui m’étreint, j’implore le SEIGNEUR : dans cette sorte de mise à l’écart, Jonas est seul avec lui-même, seul avec son angoisse, et il se tourne (enfin) vers Dieu après avoir tant cherché à s’en détourner, à aller loin de sa présence.
  
il me répond : autant Dieu a agi avec immédiateté pour déclencher ou apaiser la tempête, autant il va répondre à Jonas à peine celui-ci a-t-il amorcé sa prière. En tous cas, Jonas est maintenant certain que Dieu, non seulement l’écoute, mais déjà va lui répondre.

du ventre de la Mort, j’appelle au secours : le ventre du poisson est comme le séjour des morts, ces profondeurs si redoutées d’où toute vie est absente. Nous entendons résonner le psaume 130 (et bien d’autres) : « des profondeurs je crie vers toi ».
  
tu entends ma voix : nouvelle affirmation de confiance : aussi profond que soit « tombé » Jonas, sa voix parvient aux oreilles de son créateur.

Seigneur Jésus, fais que rien ne nous arrête jamais de nous tourner vers toi avec confiance !


mardi 2 août 2016

Jonas demeura

Jon 2
1 Alors le SEIGNEUR dépêcha un grand poisson pour engloutir Jonas. Et Jonas demeura dans les entrailles du poisson, trois jours et trois nuits.

Viens Esprit Saint, que cette parole nous aide à « demeurer », et qu’en la méditant nous nous tournions toujours davantage vers la vie.

Alors le SEIGNEUR dépêcha un grand poisson pour engloutir Jonas : Dieu continue d’être à l’œuvre et la phrase suggère qu’il le fait avec immédiateté et efficacité : « alors il dépêcha… ». Après s’être servi du vent et de la mer pour arrêter la fuite de son prophète, il se sert maintenant d’un poisson pour le sauver. Il le « chargea de mission » selon la traduction littérale. Mission du poisson… au service de la mission de Jonas…

Et Jonas demeura dans les entrailles du poisson, trois jours et trois nuits : voilà qui rassure le lecteur et met directement en évidence la bienveillance de Dieu. Nous connaissons trop l’histoire de la baleine et sa fin heureuse. Il nous faudrait pourtant rester un peu auprès de Jonas. Lui, après avoir été « englouti », il « demeure ». Chacun des verbes est significatif. Nous sommes aussi habitués aux « trois jours », mais il ne nous faut pas manipuler l’histoire : les 3 jours n’étaient pas synonyme de résurrection (d’ailleurs impensable à ce moment-là). Le 3e jour n’était certes pas le surlendemain, mais le moment où Dieu donne la vie aux morts. Il y a donc « simplement » et dès l’abord, comme une promesse de vie pour Jonas. Car, cette fois, il n’a pas d’autre solution que de se laisser faire…


Seigneur Jésus, accompagne-nous jusqu’aux profondeurs, ces lieux, ces temps, où parfois il fait bien sombre, mais où tu nous permets un nouveau regard, une nouvelle espérance au-delà des « trois jours ».