dimanche 5 juin 2016

Il bénit

Tb 14
14 Il mourut considéré à l’âge de cent dix-sept ans. 15 Il apprit, avant de mourir, la ruine de Ninive et il vit arriver en Médie les Ninivites déportés par Cyaxare, roi de Médie. Il bénit Dieu pour tout ce qu’il avait fait aux gens de Ninive et d’Assour. Il se réjouit avant de mourir du sort de Ninive, et il bénit le Seigneur Dieu pour les siècles des siècles. Amen.

Viens Esprit Saint, mets sur nos lèvres les mots de la bénédiction, qu’ils nous accompagnent tout au long des jours.

 Il mourut considéré à l’âge de cent dix-sept ans : les années filent dans le récit, et déjà nous voilà parvenus à la mort de Tobias. Lui aussi aura vécu de nombreuses années (3 de moins que son père…), lui aussi fut révéré.

Il apprit, avant de mourir, la ruine de Ninive et il vit arriver en Médie les Ninivites déportés par Cyaxare, roi de Médie. Il bénit Dieu pour tout ce qu’il avait fait aux gens de Ninive et d’Assour. Il se réjouit avant de mourir du sort de Ninive : Tobias se réjouit de la défaite des ennemis d’Israël, de la destruction de cette ville où furent déportés les juifs… voilà une réalité historique des peuples en guerre qui laisse un peu perplexe comme conclusion du livre…

et il bénit le Seigneur Dieu pour les siècles des siècles. Amen : permettons-nous de supposer que cette bénédiction ne vise pas spécialement la victoire mède… Mais que Tobias se tourne encore une fois vers son Dieu au moment de mourir pour reconnaître combien Dieu l’a accompagné tout au long de sa vie, l’a comblé de bienfaits et lui a permis de vivre dans la fidélité et ainsi de connaître le bonheur. Amen !


Seigneur Dieu, accorde-nous ta bénédiction, afin que nous puissions vivre de ta vie. Et permets-nous à notre tour de te bénir. Puisses-tu, à travers notre vie, transmettre ton alliance et tes promesses. Loué sois-tu ! Béni sois-tu !

samedi 4 juin 2016

Il hérita

Tb 14
12 Quand sa mère mourut, Tobias l’enterra avec son père. Puis il partit avec sa femme en Médie et il habita à Ecbatane auprès de son beau-père Ragouël. 13 Il entoura d’égards ses beaux-parents dans leur vieillesse. Il les enterra à Ecbatane de Médie, puis il hérita du patrimoine de Ragouël, comme de celui de son père Tobit.

Viens Esprit Saint, viens Esprit de sagesse, permets-nous, par ta parole, de recueillir notre héritage et d’en vivre.

Quand sa mère mourut, Tobias l’enterra avec son père : il honore ainsi ses parents tout en obéissant à la volonté de son père : la qualité des relations familiales soulignées tout au long du livre, trouve ici sa dernière expression.

Puis il partit avec sa femme en Médie et il habita à Ecbatane auprès de son beau-père Ragouël. Il entoura d’égards ses beaux-parents dans leur vieillesse : ainsi furent aussi exhaussées les prières de Ragouël et Edna qui attendaient de revoir leur fille et leurs petits-enfants (le texte court ajoute ici « et ses fils »), eux qui avaient si chaleureusement accueilli Tobias.

Il les enterra à Ecbatane de Médie, puis il hérita du patrimoine de Ragouël, comme de celui de son père Tobit : enfants uniques tous deux, tous les biens de leurs parents leur reviennent. Ils peuvent donc continuer à vivre dans le bien-être, avec cette « richesse » si présente aux différentes étapes de notre histoire. Grâce aux discours de Tobit, nous avons compris qu’il ne s’agit pas d’une possession égoïste ou qui engendre un pouvoir sur qui que ce soit. La richesse est plutôt vue comme une conséquence de la bonne conduite, et notamment de la pratique de l’aumône : Tobit aussi a pu vivre « dans l’abondance ».
Mais ces héritages sont aussi d’ordre spirituel et moral. Le livre de Tobit est vraiment le livre de la transmission au sein de la famille d’un héritage de foi, de valeurs, de pratiques.

Seigneur Jésus, en toi nous sommes tous fils et filles du Père, en toi nous croyons que « Dieu nous donnera l'héritage qu'il réserve à ses enfants » (Ga 4,7). Nous te rendons grâce pour cette bonté.

vendredi 3 juin 2016

Vois, mon enfant

Tb 14
10 Vois, mon enfant, tout ce que Nadan a fait à son père adoptif Ahikar : ne l’a-t-il pas fait descendre vivant, au cœur de la terre ? Mais Dieu a rendu l’infamie sous les yeux de la victime : Ahikar est ressorti à la lumière tandis que Nadan est entré dans les ténèbres éternelles, car il avait cherché à tuer Ahikar. Parce qu’il avait fait l’aumône, Ahikar est sorti du piège mortel que lui avait tendu Nadan, mais Nadan est tombé dans le filet mortel qui a causé sa perte. 11 Ainsi donc, mes enfants, voyez ce que produit l’aumône et ce que produit l’iniquité – celle-ci produit la mort. Mais voici que la vie m’abandonne. » Ils le mirent sur son lit, et il mourut. Et il fut enterré avec magnificence.


Viens Esprit Saint, donne-nous de relire les exemples de ceux qui nous ont précédés dans la foi, donne-nous de marcher sur leurs traces à la lumière de ta parole.


Vois, mon enfant, tout ce que Nadan a fait à son père adoptif Ahikar : revoici donc Ahikar, neveu de Tobit, mais à l’origine héros assyrien d’une œuvre écrite en Mésopotamie, sans doute vers le 7e siècle. Le nom d’Ahikar est apparu depuis le début du livre de Tobit, mais voici que celui-ci va rappeler à Tobias le nœud de ce « roman » avec l’attitude de Nadan.


ne l’a-t-il pas fait descendre vivant, au cœur de la terre ? Mais Dieu a rendu l’infamie sous les yeux de la victime : Ahikar est ressorti à la lumière tandis que Nadan est entré dans les ténèbres éternelles, car il avait cherché à tuer Ahikar : mais il le fait de façon simplement évocatrice puisque tous (la famille de Tobit comme les lecteurs du livre) connaissent parfaitement ce récit. Si nous voulons « entendre » cette référence comme eux, il suffit d’ouvrir internet ou d’aller à la librairie : de nombreux éditeurs ont édité « Histoire et sagesse d’Ahikar l’Assyrien » dès la découverte en 1905 d’un manuscrit de ce texte datant du 5e siècle AC.

Parce qu’il avait fait l’aumône, Ahikar est sorti du piège mortel que lui avait tendu Nadan, mais Nadan est tombé dans le filet mortel qui a causé sa perte : si le récit attribue la réhabilitation d’Ahikar à sa sagesse, Tobit, lui, l’attribue à sa pratique de l’aumône. Il rejoint ainsi sa propre pratique de l’aumône et ses conseils à ce propos, mais sans doute cette pratique elle-même résume-t-elle toutes les attitudes issues de cette sagesse.

Ainsi donc, mes enfants, voyez ce que produit l’aumône et ce que produit l’iniquité – celle-ci produit la mort : que Tobit ait consacré son tout dernier souffle à rappeler une histoire et à répéter une énième fois l’importance de l’aumône rend peut-être la place du narrateur un peu trop présente, mais nous montre aussi à l’évidence son objectif dans l’écriture de ce livre.

Mais voici que la vie m’abandonne. » Ils le mirent sur son lit, et il mourut. Et il fut enterré avec magnificence : redite du verset 2 après cette prolongation, mais nous le « voyons » ici entouré des siens qui lui rendent un hommage plein de respect et de reconnaissance de ce qu’il a été durant toute sa vie.


Seigneur Dieu, rappelle-nous que toute sagesse vient du Seigneur (Si 1,1),  et inspire-nous la sagesse qui guide nos pas.

jeudi 2 juin 2016

Servez Dieu

Tb 14
8-9 Et maintenant, mes enfants, voici mes instructions : servez Dieu en vérité et faites ce qui lui est agréable. Qu’il soit ordonné à vos enfants de pratiquer la justice et l’aumône, de se souvenir de Dieu et de bénir son Nom en toute occasion, en vérité et de toute leur force. Quant à toi, mon enfant, quitte Ninive, ne reste pas ici. Lorsque tu auras enterré ta mère auprès de moi, ne passe pas une nuit de plus sur le territoire de cette ville. Car je le vois, il y a en elle beaucoup d’iniquité et il s’y commet mainte perfidie, sans que personne n’ait honte.

Viens Esprit Saint, que ta parole nous montre chaque jour le chemin du service, de la justice et du partage.


Et maintenant, mes enfants, voici mes instructions : rien de plus clair pour signifier que l’on passe à un autre sujet : ici s’amorce la partie éthique, Tobit – au seuil de sa mort – va redire une ultime fois comment se comporter. Au chapitre 4, Tobit imaginait la mort proche. Maintenant elle est bien là, mais il peut communiquer ses instructions, non plus à Tobias seul mais aussi à ses petits-enfants.

servez Dieu en vérité et faites ce qui lui est agréable : le but est de se souvenir de Dieu, de le servir, de lui être agréable.

Qu’il soit ordonné à vos enfants de pratiquer la justice et l’aumône, de se souvenir de Dieu et de bénir son Nom en toute occasion, en vérité et de toute leur force : résumé de toutes les règles de vie que Tobit a voulu vivre et qu’il veut transmettre. Il le veut d’ailleurs avec vigueur puisqu’il le voit avec la force d’un ordre, et cela vis-à-vis de leur descendance.

Quant à toi, mon enfant, quitte Ninive, ne reste pas ici. Lorsque tu auras enterré ta mère auprès de moi, ne passe pas une nuit de plus sur le territoire de cette ville. Car je le vois, il y a en elle beaucoup d’iniquité et il s’y commet mainte perfidie, sans que personne n’ait honte : Tobit répète l’ordre de partir qui a ouvert ce discours. Mais cette fois il tient compte d'Anna: il avait dit à Tobias en parlant de sa mère dans un très beau verset (4,4)  « ne l’abandonne à aucun jour de sa vie ». Tobias va donc veiller sur sa mère jusqu’à son dernier jour et accomplir le désir de Tobit qu’elle soit enterrée auprès de lui. Puis il doit partir au plus vite, et cela à cause de l’iniquité qui règne à Ninive. Il va expliquer cela.


De toi, Seigneur, je désire le salut, et ta loi fait mes délices, que je puisse vivre pour te louer ! (Ps 119)

mercredi 1 juin 2016

De la terre entière

Tb 14
6 Tous, dans toutes les nations de la terre entière, reviendront et craindront Dieu en toute vérité. Tous abandonneront leurs idoles trompeuses qui les faisaient s’égarer dans leur erreur et ils béniront le Dieu des siècles dans la justice. 7 Tous les fils d’Israël qui seront sauvés en ces jours-là, pour s’être souvenus de Dieu en vérité, se rassembleront et viendront à Jérusalem. Ils habiteront pour toujours en sûreté sur la terre d’Abraham, qui leur sera donnée. Ceux qui aiment Dieu en vérité seront dans la joie, mais ceux qui commettent le péché et l’iniquité disparaîtront de la terre.


Viens Esprit Saint, répands ta parole, qu’elle parcourt la terre, qu’elle la féconde.


Tous, dans toutes les nations de la terre entière, reviendront et craindront Dieu en toute vérité. Tous abandonneront leurs idoles trompeuses qui les faisaient s’égarer dans leur erreur et ils béniront le Dieu des siècles dans la justice : une fois encore, le discours, qui considérait d’abord Israël, s’élargit au maximum avec une insistance très nette puisque répétée trois fois en suivant : « tous – toutes les nations – la terre entière ». Tous donc « reviendront », non pas bien sûr à Jérusalem, le même terme étant cette fois appliqué au « retour » vers Dieu. Retour qui signifie conversion, abandon des idoles, car ceux-là ne connaissaient pas le Dieu du ciel et ne se sont donc jamais tournés vers lui.

Tous les fils d’Israël qui seront sauvés en ces jours-là, pour s’être souvenus de Dieu en vérité, se rassembleront et viendront à Jérusalem. Ils habiteront pour toujours en sûreté sur la terre d’Abraham, qui leur sera donnée : la « vision » de Tobit se conclut malgré tout sur le sort des fils d’Israël, qu’il voit rassemblés sur la terre de leur ancêtre, vivant en sécurité pour toujours.

Ceux qui aiment Dieu en vérité seront dans la joie, mais ceux qui commettent le péché et l’iniquité disparaîtront de la terre : joie promise à ceux qui aiment Dieu, telle est la promesse ultime qu’annonce Tobit en conclusion de cette prophétie.


Seigneur Jésus, donne-nous d’adhérer à ta promesse d’alliance, à ton projet de salut pour tous les peuples. Donne-nous d’y apporter notre pierre afin que nous soyons tous réunis dans ta joie.