samedi 15 octobre 2016

Il criait

Esther (grec) 4
1 Apprenant les faits, Mardochée déchira ses habits, se revêtit d’un sac, répandit sur lui de la cendre et, se précipitant à travers la grand-rue de la ville, il criait d’une voix forte : « On supprime une nation innocente ! » 2 Puis il alla jusqu’à la porte royale et il se tint là ; car il ne lui était pas permis d’entrer dans la cour, couvert d’un sac et de cendre.
3 Or en chaque province où les lettres avaient été promulguées, c’était des lamentations, des coups sur la poitrine, un grand deuil pour les Juifs, qui s’étendirent sur le sac et la cendre.
4 Les demoiselles d’honneur et les eunuques de la reine vinrent la mettre au courant. En entendant ce qui se passait, elle fut bouleversée. Puis elle envoya des vêtements pour que Mardochée s’habille et enlève son sac. Mais il n’y consentit pas. 5 Alors Esther appela Hakhrathaïos, son eunuque qui se tenait à sa disposition, et elle l’envoya prendre pour elle des informations exactes auprès de Mardochée.

Viens Esprit Saint, viens nous rendre attentifs à la parole, donne-nous de comprendre quel chemin elle nous montre.

Apprenant les faits, Mardochée déchira ses habits, se revêtit d’un sac, répandit sur lui de la cendre et, se précipitant à travers la grand-rue de la ville, il criait d’une voix forte : On supprime une nation innocente ! : Mardochée est aussi un grand de la cour, c’est même le deuxième après Haman. Mais il est juif, et à ce titre visé par le décret d’extermination. Par les signes de deuil et de douleurs, il manifeste son angoisse personnelle, mais très vite aussi celle de sa nation : il sort, il se précipite, il parcourt l’artère principale de la ville, il crie. C’est le même cri que celui des dragons (A, 5) : Mardochée est comme ce dragon qui, dans son songe, appelait la nation juste au combat. On pressent à ce moment que le salut pourrait venir de Mardochée.

Puis il alla jusqu’à la porte royale et il se tint là ; car il ne lui était pas permis d’entrer dans la cour, couvert d’un sac et de cendre : par son deuil, Mardochée s’est rendu impur, il ne peut donc pénétrer dans la cour royale, mais il se tient là, au plus près des évènements, au plus près du roi, au plus près d’Esther.

Or en chaque province où les lettres avaient été promulguées, c’était des lamentations, des coups sur la poitrine, un grand deuil pour les Juifs, qui s’étendirent sur le sac et la cendre : ce verset semble plutôt être la suite logique de 3, 15 où on décrivait le bouleversement à Suse, puis on aurait logiquement pu étendre aux nations. De toute façon, cette alternance, du plus personnel à l’universel, garde son intérêt.

Les demoiselles d’honneur et les eunuques de la reine vinrent la mettre au courant. En entendant ce qui se passait, elle fut bouleversée : nous revenons immédiatement à Suse, et cette fois chez Esther. A son tour, elle est « bouleversée ».

Puis elle envoya des vêtements pour que Mardochée s’habille et enlève son sac. Mais il n’y consentit pas : ainsi, au milieu de l’annonce de ce désastre, en femme attentive, elle pense d’abord à aider Mardochée ; sans doute espère-t-elle aussi lui permettre ainsi l’accès au palais et donc à sa personne… ? Il n’y consent pas : ce serait renoncer à l’expression de son opposition, et surtout mettre Esther en danger.

Alors Esther appela Hakhrathaïos, son eunuque qui se tenait à sa disposition, et elle l’envoya prendre pour elle des informations exactes auprès de Mardochée : elle va donc devoir fonctionner par personne interposée car, toute reine qu’elle soit, elle ne semble pas au courant de ce qui se passe exactement.


Seigneur Jésus, donne-nous de nous sentir concernés par ce que vivent nos frères en humanité, de nous opposer à la mesure de nos moyens à toute injustice.

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