jeudi 5 avril 2012

Ce qui n'est pas permis

Lc 6

1 Or, un second sabbat du premier mois, comme il traversait des champs de blé, ses disciples arrachaient des épis, les frottaient dans leurs mains et les mangeaient. 2Quelques Pharisiens dirent : "Pourquoi faites-vous ce qui n'est pas permis le jour du sabbat ?"



Esprit Saint, fais que cette Parole nous éclaire, nous aide à discerner le juste chemin au cœur des actions de ce jour.



Or :petit mot lien qui indique que nous restons dans le même registre : les controverses initiées par les Pharisiens contre Jésus par disciples interposés.


un second sabbat du premier mois : cette indication temporelle précise est propre à Luc et souligne que l’évènement se déroule à l’approche de la moisson ; on pouvait s’en douter bien sûr, mais cela renvoie à l’interdiction de manger du "grain nouveau" avant d’en apporter les prémices en offrande au jour prescrit. (Lv 23,14)

comme il traversait des champs de blé : image bucolique de Jésus marchant avec ses disciples… sauf que les Pharisiens ont l’air de les suivre à la trace. Et Luc sous-entend sans doute une précision importante donnée par Matthieu (12,1) : "ses disciples eurent faim" ! Tiens, n’est-ce pas les mêmes qui viennent d’être accusés de "manger et de boire" ? (5,33)


ses disciples arrachaient des épis, les frottaient dans leurs mains et les mangeaient : Luc apporte à cette simple action force détails qui la rendent si vivante à nos yeux. Les disciples n’agissent pas en catimini, ils n’imitent pas non plus leur maître, ils ont l’air très à l’aise avec "la Loi" qu’ils transgressent… auraient-ils déjà compris comment Jésus se situe vis-à-vis de la Loi ?

Quelques Pharisiens dirent : Chez Luc, les Pharisiens s’adressent de nouveau directement aux disciples…


« Pourquoi faites-vous ce qui n'est pas permis le jour du sabbat ? » … et ils le font sous forme de question, ce qui obligerait en quelque sorte les disciples à entrer dans le débat. Mais qu’est-ce qui n’est pas permis ? Le vol ? Non. Le fait de manger les grains ? Sans doute puisque la fête de l’offrande de la "première gerbe" n’a pas encore eu lieu. Mais surtout bien sûr le fameux "travail" : le fait d’arracher les épis était considéré comme une moisson ! Et la loi de Moïse précisait que le 7e jour devait être chômé "même en période de moisson".


Seigneur, que selon ta parole et ton exemple, nous apprenions à discerner quelle est la vraie loi, ta loi d’amour, et, qu’avec ton aide, elle soit notre référence tout au long de notre quotidien.

1 commentaire:

Raymond a dit…

Avec "les grains de blé" et "le vin nouveau" Saint-Luc reste dans le registre du familier pour Jésus.
Pour Jésus, entrer en contact avec le quotidien, ce qui fait la vie de ses congénères, c'est donner une dimension totalement humaine à ce qu'Il est appelé à diviniser, à transcender lors du dernier repas pour le partage de sa vie.
Le prétexte de la loi du "permis - pas permis" est dérision quand il conduit à supprimer la vie d'un homme de manière aussi abjecte !
Le temps de la vendange et la moisson nous révélera la profusion de l'Amour donné librement.
Aujourd'hui, vendredi Saint, c'est dans nos larmes que Tu es révélé. Difficile de croire à Ta présence au coeur de nos souffrances !
Raymond