vendredi 11 février 2011

une foule de malades

Seigneur, quand tu mets en l’homme ton Esprit Saint, tu illumines son cœur et tu l’instruis. Rends-nous dociles à ton Esprit pour apprécier ce qui est juste.

Jn 5

1. Après cela et à l'occasion d'une fête juive, Jésus monta à Jérusalem : Ce qui apparaît comme des indications précises de temps, de circonstance et de lieu semble au contraire un peu étrange… Après « cela » - après la guérison opérée à Cana - Jésus revient déjà à Jérusalem… ? Cela s’appelle faire des aller et retour… Une fête juive… mais laquelle : la fête des Tentes, ou Pentecôte (celle des Juifs) comme affirment certains exégètes (puisque nous sommes après la Pâque) ? Pour compliquer encore, certains manuscrits traduisent LA fête juive, donc la Pâque… une année aurait-elle déjà passé…? Et si tout cela n’est pas important, pourquoi Jean donne-t-il ces précisions ? La TOB propose une autre explication : le chapitre 5 aurait « déménagé » et devrait en fait se trouver entre 7,14 et 7,15.

2. Or il existe à Jérusalem, près de la porte des Brebis, une piscine qui s'appelle en hébreu Bethzatha : Voilà Jésus revenu à Jérusalem où il aura à nouveau à se confronter « aux Juifs », mais cette fois, ce n’est pas au Temple que Jésus se rend mais bien aux abords d’une piscine…

Elle possède cinq portiques, 3sous lesquels gisaient une foule de malades, aveugles, boiteux, impotents. [... 4] Voilà donc où Jésus se rend : au milieu des souffrants, énumérés par Jean. Personne ne le connaît, sinon ils se seraient précipités pour le supplier de les guérir. Son passage parmi eux ne fait pas de remous… alors qu’ils attendent le « miracle » de l’agitation de l’eau qui peut les guérir (c’est ce qu’explique le verset 4 dans certains manuscrits). Je m’imagine cette foule de malheureux qui regardent en quelque sorte dans la mauvaise direction : ils sont fascinés par l‘eau de la piscine et ne soupçonne pas la présence au milieu d’eux du seul vrai sauveur… Notre humanité n’est-elle pas si souvent une immense foule qui cherche le salut là où il n’est pas, qui l’attend du côté où il ne viendra pas.

5 Il y avait là un homme infirme depuis trente-huit ans. Nous passons tout à coup de la foule à un homme. Il est infirme, comme tous les autres en quelque sorte. Ce qui l’en distingue, c’est la durée de son infirmité : 38 ans… Je fais le lien avec cet autre récit (Lc 13,10), celui d’une femme guérie elle aussi un jour de sabbat, elle aussi infirme depuis longtemps : 18 ans… Et Jésus argumentait d’ailleurs de cette longue durée pour justifier son geste, comme si sa compassion était à la mesure de la longue souffrance endurée. Ou comme si leur longue patience devait débaucher sur leur libération.


Seigneur, je crois que tu es présent au cœur de la foule de tous les hommes, que tu connais toutes nos infirmités. Que toutes les fausses promesses de salut de nous leurrent pas : toi seul peut nous faire vivre.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

"Après cela"
Jésus n'arrête jamais, sa vie est un mouvement perpétuel... même le jour du sabbat !
Jésus arrive à la piscine de Jérusalem de façon très anonyme puisque personne ne semble le connaître ou le reconnaître. D'ailleurs, qu'est-ce qu'un bien potant vient faire là?
En effet, ce n'est pas une piscine olympique ou des athlètes, en pleine santé, sont là pour faire des exploits, mais c'est une piscine "réservée" aux plus démunis, aux faibles, aux pauvres, aux malades, aux exclus, aux intouchables... Jésus serait-il aussi malade ? Malade de nos maladies et de nos souffrances !
Est-ce que, comme lui, je vais m'ouvrir aux peines et aux attentes des hommes d'aujourd'hui?
La différence entre ceux qui comprennent et ceux qui ne comprennent pas, c'est le mouvement. Je ne comprend que si je m'engage; les autres, ils attendent pour voir ! L'expérience "d'être avec" donne le mouvement mais c'est seulement quand on s'attache à son âme.
Pas de curiosité malsaine, de voyeurisme et d'attentisme sinon, passez votre chemin il n'y a rien à voir !
La vrai pauvreté des pauvres, c'est que personne n'ait besoin de leur amitié ! Jésus est là, dans l'anonymat, mais à l'intérieur, il travaille à notre insu.
"Ce qui est faible dans le monde, ce qui est méprisé dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi!" (St Paul)
"Ils attendaient le bouillonnement de l'eau"
Quand va-t-il nous sortir de la paralysie, nous guérir de nos infirmités ?
Raymond