jeudi 25 novembre 2010

Lumière... ténébres

Et la lumière luit dans les ténèbres
Et les ténèbres ne l’ont pas saisie.
                                              Jean 1,5

Viens Saint Esprit,
Du ciel, fais jaillir l’éclat de ta splendeur,
Viens lumière des cœurs

O Lumière bienheureuse
Viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tes amis.

Et la lumière luit…
Normal que la lumière luise… mais en même temps, il faut lui permettre de luire. Jésus nous dit dans le sermon sur la montagne qu’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau (Mt 5,15). La lumière luit, la lumière donne de voir, de saisir, de comprendre. La lumière révèle l’univers dans lequel nous sommes plongés.
La lumière luit dans les ténèbres
Les ténèbres, voici l’exact opposé de la lumière. C’est là que la lumière vient luire. La formule est simple, une affirmation nette, tranchée : La lumière luit dans les ténèbres. Si le Verbe est lumière, cette parole en sa simplicité, nous dit quelque chose de bouleversant. Dieu est lumière, il n’y a pas de ténèbres en lui, écrit Jean en sa première épître (1 Jn 1,5). Ainsi, le Verbe-Parole qui est Dieu, est lumière, sans la moindre trace de ténèbres, et il vient luire en la ténèbre. Quelle est cette ténèbre ? Celle de l’absence de vie ? d’un choix de mort ? Il vient dans ce qui est à l’extrême opposé de lui-même. Mystère de l’Incarnation. Ce n’est pas les ténèbres qui prennent place en la lumière, c’est la lumière qui vient luire en la ténèbre.
Et les ténèbres ne l’ont pas saisie, ne l’ont pas comprise, ne l’ont pas arrêtée, ne l’ont pas accueillie…
Les traductions varient, nous apportant une série de nuances. Cela peut relever d’un combat entre ténèbres et lumière, et la victoire est à la lumière, que les ténèbres n’ont pu saisir, comprendre, arrêter… Je peux aussi recevoir cette parole comme un aveu de refus de la ténèbre. Elle n’a pas accueilli la lumière qui venait luire en elle.
Aujourd’hui, je reçois cette parole comme une espérance : la lumière l’emporte sur les ténèbres, les ténèbres n’auront pas le dernier mot. Et j’en reçois l’invitation à confier toutes les zones d’ombre, de ténèbre de ma vie à cette lumière. J’en reçois l’invitation à ouvrir mes ténèbres pour accueillir la lumière qui vient.
Je reçois aussi cette parole, comme un constat : les ténèbres ne l’ont point comprise. Ce n’est pas à partir de notre ténèbre qu’il faut tenter de comprendre Dieu. Si nous pensons Dieu à partir de ce qui est ténèbres en nous, nous allons immanquablement le dessiner en être ténébreux… et reviennent toutes les fausses images de Dieu qui traînent en nos mémoires : un Dieu vengeur, menaçant, colérique… un Dieu qu’il faut redouter… les ténèbres ne l’ont pas compris.
Seigneur, viens mettre ta lumière en moi, que je puisse t’accueillir, te laisser vaincre tout ce qui en moi est ténèbre,
Viens Seigneur, par ta lumière, me révéler ton vrai visage de bonté, de splendeur.

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