vendredi 4 juillet 2025

Liturgie de la Parole 13e vendredi TO-I

« Le Seigneur passe ».

Méditation

À première vue, il n’y a pas de lien entre les lectures de ce jour. La première lecture ressemble un peu à un conte de fée qui pourrait se terminer par « ils furent heureux et ils eurent beaucoup d’enfants » … mais en réalité, ce n’est pas si simple. L’évangile nous parle de l’appel de Matthieu et de l’épisode qui suit, où Jésus est à table dans la maison. Le fil rouge qui nous guide résonne dans le chant que nous venons de chanter : « le Seigneur passe ».
Le Seigneur passe, dans la vie d’Abraham et de Sarah, dans la vie d’Isaac et de Rébecca. Le Seigneur passe discrètement, par les bons et loyaux services du serviteur d’Abraham. Et de ce long récit, nous n’avons entendu que le début et la fin, pour montrer comment Isaac se console de la mort de sa mère en trouvant une femme qui accepte de partager sa vie. Cela paraît simple, mais les versets manquants qui occupent presque deux pages entières de la Bible, montrent que les motifs de Rébecca ne sont peut-être pas si purs que cela. Le Seigneur passe dans nos vies humaines, faites de beaux et de petits côtés, il passe et il laisse une trace pour que la vie continue.
Le Seigneur passe dans la vie de Matthieu. Dans l’évangile de Mt, cela tient en un seul verset. Matthieu a réellement saisi au bond le passage de Jésus dans sa vie : et cela a tout changé pour lui. D’assis, il est passé à la position debout. Jésus lui a dit un seul mot : suis-moi » ou plus exactement : « accompagne-moi », c’est-à-dire « marche avec moi », risque le chemin, l’incertitude, l’aventure… Comme Abraham autrefois, Matthieu s’engage sur un chemin dont il ne sait pas où il le mènera. Il s’engage dans la confiance en celui qui a dit, juste avant : « le fils de l’homme a le pouvoir, sur terre de pardonner les péchés ».
Le Seigneur passe dans la vie des pharisiens, dans la vie de ceux qui ont consacré leur vie à méditer sur l’œuvre de Dieu et sa Torah. Dans la vie de ceux qui se situent du côté des « justes », et non des pécheurs (du moins ils le pensent). Il passe en les provoquant un peu, en les interpellant sur le domaine où ils sont maîtres, l’Écriture. Le prophète Osée : « je veux la miséricorde, non le sacrifice ». Et il ajoute : « je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs ». Pourquoi vous en offusquer ? Serait-ce parce que, inconsciemment, vous êtes un peu jaloux de l’attention que je leur accorde ? Et cela voudrait-il dire qu’en fait, vous aimeriez que je vienne aussi manger chez vous ? Serait-ce que vous reconnaissez en moi le Messie, même si vous mettez dans ce titre un autre contenu que moi ?
Le Seigneur passe dans nos vies. La plupart du temps, il passe discrètement et nous ne le remarquons qu’après-coup, de dos, quand il est passé. Peut-être nous dit-il : « accompagne-moi ». Marche avec moi et découvre, au fur et à mesure du chemin, le pardon et la guérison que je t’apporte. La vie.
Le Seigneur passe : ouvriras-tu quand frappe l’inconnu ? Veux-tu le fuir et refuser d’être l’or au creuset ? Le Seigneur passe : attendras-tu un autre rendez-vous ? Pourquoi tarder, prends avec lui le chemin de la vie !

sr Marie -Raphaël le 4 juillet 2025


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