Un feu, je suis venu jeter sur la terre, et comme je voudrais qu’il
soit déjà allumé ! D’un baptême, j’ai à être baptisé et combien je suis
pressé qu’il soit accompli. Pensez-vous que je suis venu donner la paix sur la
terre ? Pas du tout ! Je vous le dis, au contraire, la
division ! Ils seront en effet dès maintenant cinq dans une maison, divisés :
trois contre deux et deux contre trois. Ils seront divisés père contre fils et
fils contre père, mère contre fille et fille contre mère, belle-mère contre
belle-fille et belle fille contre belle-mère.
Luc 12, 49-53
Viens Esprit de Jésus, viens
ouvrir en nous un accueil inconditionnel à sa venue
Viens Esprit de Jésus, viens
nous baptiser de ce même feu, que nous brûlions d’amour.
Un feu, je suis venu jeter
sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé !
Quel est ce feu ? le feu peut être un danger, un châtiment, il
peut réchauffer, éclairer. Si je regarde
l’utilisation du mot feu dans l’évangile de Luc, il paraît avec ces divers
sens. Mais il est difficile de voir Jésus se réjouir, désirer qu’un feu de
châtiment fonde sur la terre. Le feu est aussi associé chez Luc à l’Esprit
(dans l’annonce du baptême dans l’esprit et le feu ; à la Pentecôte).
Alors je vois le grand désir de Jésus de nous donner son Esprit, de voir nos
cœurs embrasés de cet Esprit, qui serait le signe de l’accomplissement de sa
mission ! Si tous nous brûlons du feu de l’Esprit, n’est-ce pas que le
Royaume est là !
Jésus dit : « je suis venu »… dans les paraboles
précédentes, il paraît de celui qui vient ! C’est bien une manière de
nommer le Messie sauveur ! Le don de l’Esprit, est un geste sauveur !
D’un baptême, j’ai à être
baptisé et combien je suis pressé qu’il soit accompli.
Après le feu, l’eau ! Le terme traduit ici par
« pressé » peut aussi être traduit par « angoissé ». Le
baptême c’est l’engloutissement par les eaux. Le baptême chrétien, est passage
par l’eau comme symbole de la participation à la mort du Christ, pour avoir
part à sa vie. Jésus annonce comme un passage obligé la mort qui le guette, qui
va l’engloutir… il est pressé, angoissé que cette heure vienne. Ce cri est
comme un prélude de l’angoisse de Gethsémani ! Face à l’inéluctable, Jésus
a hâte qu’il s’accomplisse, que le salut soit réalisé.
Pensez-vous que je suis venu donner la paix
sur la terre ?
Le Messie attendu était nommé par Isaïe, prince de la paix ! On
attend de lui qu’il instaure un royaume de paix.
Pas du tout ! Je vous
le dis, au contraire, la division !
Mais la paix du Royaume ne s’installera pas sans l’épreuve préalable…
Si le Royaume est offert, si le salut est offert, encore faut-il qu’il soit
accueilli ! Les réactions diverses et variées au message de Jésus peuvent
causer des divisions. Certains accueillent, d’autres refusent. Certains
croient, d’autres non. Nous sommes invités à choisir librement d’adhérer ou non
au message de Jésus, à le vivre au quotidien. Refuser le mal, choisir le bien
en toute circonstance. La division n’est pas voulue pour elle-même, elle
paraît comme une conséquence. Elle est parfois nécessaire pour que chacun se mette debout, devienne lui-même !
Ils seront en effet dès maintenant cinq dans
une maison, divisés : trois contre deux et deux contre trois. Ils seront
divisés père contre fils et fils contre père, mère contre fille et fille contre
mère, belle-mère contre belle-fille et belle fille contre belle-mère.
Voilà les liens les plus proches, qui sont mis à mal. Jésus n’annonce
pas les querelles familiales comme nécessaires, indispensables. Il constate que
l’annonce de l’Evangile peut aller jusqu’à provoquer des dissensions dans les
familles, selon l’accueil que lui font les uns et les autres.
La paix chrétienne est une paix pascale, une paix passée au creuset de
la mort, pour connaître la vie ! Le premier mot du Ressuscité aux siens
est « la paix soit avec vous » ! La paix est un don
pascal !
Seigneur, embrase-nous du feu de ton amour. Que ton Esprit habite nos
cœurs. Seigneur partage-nous ton baptême, qu’il nous soit donné de vivre avec
toi chaque instant de notre quotidien.
Seigneur, que ton Esprit nous fasse discerner à chaque instant ton
appel, et que nous y soyons fidèles, aussi rude soit le chemin.
Seigneur, toi seul tu es notre paix. Sois en nos cœurs celui qui apaise
et rassure tandis que sévit la tempête ! Tu es la vie, par-delà toute
mort, conduis-nous à toi !