Ps 15, 9-11
« Mon
cœur exulte, mon âme est en fête,
Ma
chair elle-même repose en confiance :
Tu
ne peux m’abandonner à la mort
Ni
laisser ton ami voir la corruption.
Tu m'apprends le chemin de la vie :
Tu m'apprends le chemin de la vie :
Devant ta face, débordement de joie !
A ta droite, éternité de
délices ! »
La
joie du psalmiste, aperçue dans la confiance qu’il vouait à son Dieu, éclate
dans ces derniers versets et en constitue le point d’orgue.
« Mon
cœur exulte, mon âme est en fête, ma chair elle-même repose en confiance »
Ces
trois termes – cœur, âme, chair – constituent la personne humaine : c’est
l’être tout entier du psalmiste qui se réjouit en son Dieu et repose en
confiance.
Un
être « unifié » fait écho à l’intuition du monachisme. Telle est une
explication possible de l’étymologie des termes « moine, moniale,
monastique, monachisme » : la racine est monos, c’est-à-dire « un ». Le moine/ la moniale est
quelqu’un qui fait un avec lui-même.
A
la suite du psalmiste, n’avons-nous pas tous l’aspiration, le désir d’être en
quelque sorte « moine » ou « moniale » ?
« Tu
ne peux m’abandonner à la mort ni laisser ton ami voir la corruption »
En
ce verset, le psalmiste nous dévoile le fondement de sa confiance, de son
exultation, de sa joie.
Le
Dieu qu’il a appelé Seigneur, se révèle effectivement Sauveur : libérateur
de la mort et de la corruption.
Si
la Résurrection d’entre les morts est une croyance qui s’est répandue grâce à
des livres tardifs de l’Ancien Testament, quelques versets glanés çà et là
l’annoncent. Ce verset en fait partie.
L’attachement
de Dieu pour sa créature, l’amitié qu’il peut éprouver à son égard ne concorde
pas, ne peut supporter que Dieu livre au néant, au non-sens, à l’absence, à
l’abandon, ceux qui se fient à Lui.
Comme
le dit la citation : « Aimer quelqu’un, c’est lui dire ‘Tu ne mourras
pas’ ».
Remarquons
le passage de la 3e à la 2e personne du singulier :
« Le Seigneur est à ma droite : je
suis inébranlable… Tu ne peux
m’abandonner à la mort »
La
relation se fait plus personnelle, plus intime, plus forte.
Dieu
n’est plus un être dont on parle, même pour célébrer sa louange ou vanter ses
exploits.
Dieu
est celui auquel on s’adresse face à face,
comme à un ami.
A
la manière de Moïse : « Le
Seigneur parlait à Moïse, face à face, comme on se parle d'homme à homme »
(Ex 33, 11).
« Tu
m’apprends le chemin de la vie : devant ta face, débordement de
joie !
A
ta droite, éternité de délices ! »
Le
point final est à la louange de ce compagnonnage avec Dieu.
Un
Dieu guide qui non seulement n’abandonne pas à la mort, mais indique le chemin
de vie.
Chemin
de vie et de bonheur, en Sa présence. Chemin qui ne finira jamais.
Seigneur,
je te rends grâces de la Vie que tu suscites en moi, en nous, chaque matin.
Parce
que cette Vie-là est plus forte que toute mort, Seigneur-Sauveur, béni
sois-tu !
Sr Marie-Jean
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