dimanche 18 décembre 2016

Parlez au coeur

Es 40
2 Parlez au cœur de Jérusalem
et proclamez à son adresse
que sa corvée est remplie,
que son châtiment est accompli,
qu’elle a reçu de la main du SEIGNEUR
deux fois le prix de toutes ses fautes.

Viens Esprit Saint, viens nous rendre attentifs à la voix de celui qui parle à notre cœur et annonce notre libération.

Parlez au cœur de Jérusalem : « parler au cœur » ou « sur le cœur » est une belle expression que l’on retrouve plusieurs fois dans le premier testament et notamment associée au verbe réconforter. Nous savons que le cœur n’y désigne pas seulement le sentiment, mais tout l’être, avec sa volonté et son intelligence. Chez Osée (2, 16), nous avons lu ce verset splendide : « Je vais la séduire, je la conduirai au désert et je parlerai à son cœur », littéralement « sur le cœur », exprimant ainsi l’intimité de la relation.
Et c’est à Jérusalem qu’il faut parler : la cité sainte, la demeure de Dieu, la ville qui va être le pôle de ces chapitres, le lieu de tous les espoirs de retour. Mais « Jérusalem » - ou Sion - , c’est aussi le peuple de Dieu au temps d’Esaïe comme au temps d’aujourd’hui. Nous sommes son peuple !

et proclamez à son adresse : il y a une « proclamation » à faire, une parole déterminante à faire connaître à tous.

que sa corvée est remplie, que son châtiment est accompli : si, selon la lecture des événements au temps des prophètes, la déportation est une punition de Dieu pour l’infidélité d’Israël, on voit aussi qu’il y a un « après », un temps où se termine la sentence. Le mot traduit par châtiment désigne aussi bien la faute que la peine à subir en conséquence de la faute.

qu’elle a reçu de la main du SEIGNEUR deux fois le prix de toutes ses fautes : la traduction ne rend sans doute pas tout à fait bien l’idée ; pourtant il est vrai que la faute ne laisse pas Dieu indifférent, qu’elle l’atteint même en premier lieu ; que Dieu est un Père qui veut le bien de ses enfants, et qui peut donc les « corriger » (Ps 118, 18) ; reconnaître sa bienveillance, sa justice, sa miséricorde (Ps 116, 5) n’empêche pas de mesurer le poids de nos fautes. Pour mieux comprendre ce verset on peut aussi faire référence à la Loi (Ex 22) qui prescrivait une double compensation lorsqu’on était reconnu coupable d’avoir lésé quelqu’un.

En ce seul verset s’exprime toute la fidélité de Dieu qui prend l’homme au sérieux, mais qui ne le rejette jamais ; même après la faute, c’est encore lui qui vient dire que la page est tournée, qu’un chemin neuf est ouvert.

Seigneur Dieu, selon ta fidélité fais-moi revivre, enseigne-moi tes exigences : sois mon appui et je vivrai.


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