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Parlez au cœur de Jérusalem
et
proclamez à son adresse
que
sa corvée est remplie,
que
son châtiment est accompli,
qu’elle
a reçu de la main du SEIGNEUR
deux
fois le prix de toutes ses fautes.
Viens Esprit Saint, viens nous rendre
attentifs à la voix de celui qui parle à notre cœur et annonce notre
libération.
Parlez au cœur de Jérusalem : « parler
au cœur » ou « sur le cœur » est une belle expression que l’on retrouve
plusieurs fois dans le premier testament et notamment associée au verbe
réconforter. Nous savons que le cœur n’y désigne pas seulement le sentiment,
mais tout l’être, avec sa volonté et son intelligence. Chez Osée (2, 16), nous
avons lu ce verset splendide : « Je vais la séduire, je la conduirai
au désert et je parlerai à son cœur », littéralement « sur le cœur »,
exprimant ainsi l’intimité de la relation.
Et c’est à
Jérusalem qu’il faut parler : la cité sainte, la demeure de Dieu, la ville
qui va être le pôle de ces chapitres, le lieu de tous les espoirs de retour.
Mais « Jérusalem » - ou Sion - , c’est aussi le peuple de Dieu au
temps d’Esaïe comme au temps d’aujourd’hui. Nous sommes son peuple !
et proclamez à son adresse : il y a
une « proclamation » à faire, une parole déterminante à faire
connaître à tous.
que sa corvée est remplie, que son châtiment
est accompli : si, selon la lecture des événements au temps des
prophètes, la déportation est une punition de Dieu pour l’infidélité d’Israël, on
voit aussi qu’il y a un « après », un temps où se termine la
sentence. Le mot traduit par châtiment désigne aussi bien la faute que la peine à subir
en conséquence de la faute.
qu’elle a reçu de la main du SEIGNEUR deux
fois le prix de toutes ses fautes : la traduction ne rend sans doute
pas tout à fait bien l’idée ; pourtant il est vrai que la faute ne laisse
pas Dieu indifférent, qu’elle l’atteint même en premier lieu ; que Dieu
est un Père qui veut le bien de ses enfants, et qui peut donc les « corriger »
(Ps 118, 18) ; reconnaître sa bienveillance, sa justice, sa miséricorde
(Ps 116, 5) n’empêche pas de mesurer le poids de nos fautes. Pour mieux
comprendre ce verset on peut aussi faire référence à la Loi (Ex 22) qui
prescrivait une double compensation lorsqu’on était reconnu coupable d’avoir
lésé quelqu’un.
En ce seul
verset s’exprime toute la fidélité de Dieu qui prend l’homme au sérieux, mais
qui ne le rejette jamais ; même après la faute, c’est encore lui qui vient
dire que la page est tournée, qu’un chemin neuf est ouvert.
Seigneur
Dieu, selon ta fidélité fais-moi revivre, enseigne-moi tes exigences :
sois mon appui et je vivrai.
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