Es 40
15
Voici que les nations sont comme une goutte tombant d’un seau !
Elles
comptent comme poussière sur la balance.
Voici
les îles : comme de la poudre il les soulève.
16
Le Liban ne suffirait pas pour la flambée
et
ses bêtes ne suffiraient pas pour l’holocauste.
17
Toutes les nations sont devant lui comme rien ;
elles
comptent pour lui comme néant et nullité.
Viens Esprit Saint, en ce jour où nous
contemplons notre Sauveur dans la crèche, viens nous révéler la puissance de
son amour.
Voici que les nations sont comme une goutte
tombant d’un seau : l’auteur vient de démontrer avec force la
puissance et la sagesse de Dieu, face à la création tout entière puis face à l’homme.
Maintenant, dans le même style poétique et symbolique, il veut démontrer cette
puissance en comparaison de la « nullité » des nations. Voici donc
les nations comparées à une goutte d’eau… tombant d’un seau ! La « Sagesse »
(Sg 11,22) reprendra plus tard cette image mais ce sera… une goutte de rosée
matinale tombant sur le sol…
Elles comptent comme poussière sur la
balance : insistance avec une autre image, que l’on retrouve elle
aussi çà et là dans la Bible – et d’ailleurs dans diverses mythologies - « en montant sur la balance, à eux tous, ils
pèsent moins qu’un souffle » (Ps 62,10) et de nouveau la Sagesse
(11,22) « le monde entier est devant
toi comme le poids infime retiré des plateaux ». Heureusement cela n’entraine
ni mépris ni désintérêt de la part de notre Dieu ! Car si le texte en
reste là, celui de la Sagesse, lui, ajoute bien à propos : « tu as pitié de tous » « tu aimes tous les êtres » ;
bien sûr, 5 siècles séparent ces deux livres.
Voici les îles : comme de la poudre il les
soulève : pourquoi les îles ? Certes Israël n’est pas un peuple
insulaire et il n’a aucune expérience d’expédition dans les îles… Elles restent
donc des régions mystérieuses et représentent ainsi au mieux les peuples les plus
lointains. Elles reviendront d’ailleurs encore une dizaine de fois dans le
livre d’Esaïe.
Le Liban ne suffirait pas pour la flambée et
ses bêtes ne suffiraient pas pour l’holocauste : pour montrer la
grandeur de Dieu, l’auteur a fait appel au ciel et à la terre, à la mer et à
ses îles, il ne manquait plus que la flore et la faune que voici. Là où chacun
sait combien elles sont les plus riches, c’est au Liban… qui lui-même paraît
dès lors quantité négligeable.
Toutes les nations sont devant lui comme
rien ; elles comptent pour lui comme néant et nullité : les mots sont
rudes et répétés : rien, néant, nullité… et cette fois l’idée n’est pas
seulement une comparaison de puissance mais d’un jugement : « elles comptent pour rien »,
est-ce la croyance de l’auteur ou bien se laisse-t-il emporter dans son désir
de rassurer le peuple en démontrant la toute-puissance de son Dieu ? Il est bon pour nous d’entendre alors la Sagesse :
Tu aimes tous les êtres ».
Seigneur
Jésus, en ce jour de Noël, c’est devant un petit enfant fragile et vulnérable
que nous nous penchons. Où est-elle ta puissance, roi des Nations ?
Révèle-nous l’infini de cet amour qui t’a fait rejoindre tes frères les hommes
en partageant leur humanité même. Béni sois-tu, toi le Dieu si proche.
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