dimanche 25 décembre 2016

Les nations

Es 40
15 Voici que les nations sont comme une goutte tombant d’un seau !
Elles comptent comme poussière sur la balance.
Voici les îles : comme de la poudre il les soulève.
16 Le Liban ne suffirait pas pour la flambée
et ses bêtes ne suffiraient pas pour l’holocauste.
17 Toutes les nations sont devant lui comme rien ;
elles comptent pour lui comme néant et nullité.


Viens Esprit Saint, en ce jour où nous contemplons notre Sauveur dans la crèche, viens nous révéler la puissance de son amour.


Voici que les nations sont comme une goutte tombant d’un seau : l’auteur vient de démontrer avec force la puissance et la sagesse de Dieu, face à la création tout entière puis face à l’homme. Maintenant, dans le même style poétique et symbolique, il veut démontrer cette puissance en comparaison de la « nullité » des nations. Voici donc les nations comparées à une goutte d’eau… tombant d’un seau ! La « Sagesse » (Sg 11,22) reprendra plus tard cette image mais ce sera… une goutte de rosée matinale tombant sur le sol…

Elles comptent comme poussière sur la balance : insistance avec une autre image, que l’on retrouve elle aussi çà et là dans la Bible – et d’ailleurs dans diverses mythologies -  « en montant sur la balance, à eux tous, ils pèsent moins qu’un souffle » (Ps 62,10) et de nouveau la Sagesse (11,22) « le monde entier est devant toi comme le poids infime retiré des plateaux ». Heureusement cela n’entraine ni mépris ni désintérêt de la part de notre Dieu ! Car si le texte en reste là, celui de la Sagesse, lui, ajoute bien à propos : « tu as pitié de tous » « tu aimes tous les êtres » ; bien sûr, 5 siècles séparent ces deux livres.

Voici les îles : comme de la poudre il les soulève : pourquoi les îles ? Certes Israël n’est pas un peuple insulaire et il n’a aucune expérience d’expédition dans les îles… Elles restent donc des régions mystérieuses et représentent ainsi au mieux les peuples les plus lointains. Elles reviendront d’ailleurs encore une dizaine de fois dans le livre d’Esaïe.

Le Liban ne suffirait pas pour la flambée et ses bêtes ne suffiraient pas pour l’holocauste : pour montrer la grandeur de Dieu, l’auteur a fait appel au ciel et à la terre, à la mer et à ses îles, il ne manquait plus que la flore et la faune que voici. Là où chacun sait combien elles sont les plus riches, c’est au Liban… qui lui-même paraît dès lors quantité négligeable.

Toutes les nations sont devant lui comme rien ; elles comptent pour lui comme néant et nullité : les mots sont rudes et répétés : rien, néant, nullité… et cette fois l’idée n’est pas seulement une comparaison de puissance mais d’un jugement : « elles comptent pour rien », est-ce la croyance de l’auteur ou bien se laisse-t-il emporter dans son désir de rassurer le peuple en démontrant la toute-puissance de son Dieu ?  Il est bon pour nous d’entendre alors la Sagesse : Tu aimes tous les êtres ».


Seigneur Jésus, en ce jour de Noël, c’est devant un petit enfant fragile et vulnérable que nous nous penchons. Où est-elle ta puissance, roi des Nations ? Révèle-nous l’infini de cet amour qui t’a fait rejoindre tes frères les hommes en partageant leur humanité même. Béni sois-tu, toi le Dieu si proche.

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