Es 40
12
Qui a jaugé dans sa paume les eaux de la mer,
dans
son empan toisé les cieux,
tassé
dans un boisseau l’argile de la terre,
pesé
les montagnes sur une bascule
et
les collines sur une balance ?
13
Qui a toisé l’esprit du SEIGNEUR
et
lui a indiqué l’homme de son dessein ?
14
De qui donc a-t-il pris conseil, qui puisse l’éclairer,
lui
enseigner la voie du jugement,
lui
enseigner la science
et
lui indiquer le chemin de l’intelligence ?
Viens Esprit Saint, viens nous enseigner,
nous montrer le chemin d’ l’intelligence.
Qui a jaugé dans sa
paume les eaux de la mer, dans son empan toisé les cieux, tassé dans un
boisseau l’argile de la terre, pesé les montagnes sur une bascule et les
collines sur une balance ? Esaïe veut rassurer le peuple, lui montrer quel
est ce Dieu dans lequel il a mis sa foi. Très poétiquement, il fait à nouveau
appel au symbolisme de la nature, on pourrait même dire de l’univers. Par sa
voix, Dieu lance un défi à ceux qui osent lui faire des reproches. Créateur et
maître du monde, Dieu peut tout : briser les oppresseurs et relever les
opprimés. Dans le livre de Job, c’est pendant des chapitres entiers (38 – 39 –
40) que Dieu lance ainsi des défis au pauvre Job qui reconnaîtra l’existence de
tant de mystères qui le confondent.
Qui a toisé l’esprit
du SEIGNEUR et lui a indiqué l’homme de son dessein ? Dieu est nous
seulement puissant, il est aussi sage : et sur ce terrain-là non plus
personne ne le surpasse. Après les symboles, voici la relation à Dieu qui est
directement l’enjeu du questionnement.
De qui donc a-t-il
pris conseil, qui puisse l’éclairer : cette question-là aussi
restera toujours présente : « qui a été son conseiller ? » dira
Paul (Rm 11,35) en la reprenant aussi de Job (15,8)
lui enseigner la voie
du jugement, lui enseigner la science et lui indiquer le chemin de
l’intelligence ? « Est-ce à Dieu qu’on enseignera la
science ? » demandait aussi déjà Job (21,22). L’homme a de tous temps
la tentation de se comparer à Dieu, d’acquérir une sorte de toute-puissance.
Seigneur Dieu, tu nous offres d’avoir part à ta propre
vie ; non pas d’entrer en compétition avec toi, mais, tout au contraire,
de recevoir l’être et l’existence de tes mains afin que nous devenions de plus
en plus à ton image. Nous te rendons grâce pour ce projet que tu as sur chaque
Homme.
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