Esther répondit au roi:
«Qu'on accorde aux Juifs de procéder pareillement demain, de façon à pendre les
dix fils de Haman.» Il permit qu'il en soit ainsi, et, pour les Juifs de la
ville, il promulgua un édit afin qu'ils pendent les corps des fils de Haman. Les
Juifs de Suse se rassemblèrent donc le quatorze adar; ils tuèrent trois cents
hommes, sans se livrer à aucun pillage.
Esther grec 9,
13-15
Viens Esprit de Jésus, sois force et douceur en nos cœurs,
viens Esprit de vérité, sois lumière et paix en nos vies.
Esther répondit au roi: «Qu'on accorde aux Juifs de
procéder pareillement demain, de façon à pendre les dix fils de Haman.»
Esther ne semble
pas encore rassurée, elle en rajoute à sa demande. Les dix fils d’Haman sont
morts, elle demande à ce qu’on pende les corps. Volonté d’exposer le châtiment,
volonté d’exemplarité, qu’à l’avenir on se souvienne ce qu’il en coûte de s’en
prendre au peuple juif. Si on prend ce texte au sens propre, nous sommes
quelques peu effarés de cette cruauté. Mais elle est si présente en notre
terre, que nous ne pouvons que reconnaître l’instinct cruel qui peut se tapir
en nos cœurs, et surgir lorsque la peur domine et fait perdre raison. On peut
aussi lire au sens figuré, et se dire, lorsque le mal a dominé en moi, n’est-ce
pas bon de suspendre à ma vue, ce qui l’a causé, les racines qui en moi l’ont
provoqué… n’est-ce pas bon de regarder ce qui est germe de mal pour l’identifier,
et refuser clairement de le suivre ?
Il permit qu'il en
soit ainsi, et, pour les Juifs de la ville, il promulgua un édit afin qu'ils
pendent les corps des fils de Haman.
Le roi continue a
accéder aux demandes de la reine Esther, il veut lui faire retrouver la paix. Le
peuple juif exécute, et pend les corps des fils d’Haman. Triste et étrange
spectacle… mais si on continue dans la ligne figurée, ne faut-il pas sortir les
cadavres des placards de nos vies, pour vivre en vérité et liberté. Ne faut-il
pas le courage de la vérité…
Les Juifs de Suse se rassemblèrent donc le quatorze adar;
ils tuèrent trois cents hommes, sans se livrer à aucun pillage.
Cette fois, la
vengeance semble s’apaiser, on ne pille plus. Et au lieu de 500 hommes c’est
300… Un assouvissement semble apparaître… ouf ! mais cela nous fait froid
dans le dos, ces purges font trop penser à tant de massacres tout au long de l’histoire
jusqu’à aujourd’hui. Mais s’il était question des pensées de nos cœurs… qu’il
faut parfois balancer par-dessus alors quelle joie si après peu de temps, elles
sont déjà moins nombreuses, si elles s’apaisent au point de ne plus faire un
tel fatras à livrer au pillage…
Seigneur, toute
cette violence nous rend malade, mais qu’elle éclaire nos cœurs sur toutes les
racines de violence en nous, qu’elle éclaire nos cœurs sur la lutte à mener
encore et toujours pour extirper ces racines, jusqu’au bout.
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