samedi 17 décembre 2016

Dit votre Dieu

Es 40
1 Réconfortez, réconfortez mon peuple, dit votre Dieu,

Viens Esprit Saint, viens ouvrir avec nous ce nouveau livre, viens nous rendre attentifs à la voix du prophète.

Réconfortez : un ordre ouvre ce 40e chapitre du livre d’Esaïe, un ordre bienveillant : réconfortez – ou consolez -  qui semble être la suite d’une histoire plutôt qu’une amorce.

Pourtant ce 40e chapitre ouvre la deuxième partie du livre d’Esaïe que nous allons lire en lectio. L’œuvre désignée comme « livre d’Esaïe » est comme une « bibliothèque prophétique » dont le grand prophète a pris part à l’écriture de la première partie. Grâce à son activité politique, et vu l’existence de recoupements très clairs avec le récit des Livres des Rois (2R 12 et ss), nous pouvons situer avec précision son activité au 8e siècle. Esaïe est un personnage extraordinaire qui a exercé son activité de prophète auprès des rois et du peuple durant une quarantaine d’années jusqu’au moment où l’Assyrie est parvenue aux portes de Jérusalem.

La deuxième partie - que nous allons lire - n’est pourtant pas de lui et cela pour une raison évidente : les évènements rapportés (triomphe des Perses et libération toute proche des Israélites exilés  à Babylone) date de la première moitié du 6e siècle. Le « deuxième Esaïe » - prophète anonyme – parle donc, lui, non pas à Jérusalem, mais au milieu du peuple exilé. Si les circonstances et le style changent parfois, le même message prophétique soutient l’ensemble du livre d’Esaïe. Nous allons y entrer en cette deuxième partie – aussi appelée livre de la Consolation - qui convient sans doute mieux à notre lecture priante. Nous y retrouverons ainsi tant de passages repris dans la liturgie.

réconfortez mon peuple : à Babylone, le peuple, son peuple, est donc en attente, en souffrance, et il a traduit sa plainte dans les Psaumes ou dans les Lamentations. Le prophète annonce que vient le temps de la consolation. Ce mot déjà répété à l’ouverture de ce chapitre, reviendra 16 fois d’ici la fin du livre, c’est dire que nous pouvons nous y arrêter. A qui ce pluriel s’adresse-t-il, en plus sans doute du prophète lui-même ? Rien dans le texte ne le laisse entrevoir… Difficile donc de ne pas se sentir interpeller.

dit votre Dieu : à l’opposé, celui qui parle est clairement nommé : il parle, il va parler tout au long de ces chapitres par la voix de son prophète, voix à laquelle se mêlera un concert d’autres voix, mais cette ouverture souligne d’emblée que toutes ne seront l’écho que de celle de Dieu lui-même.

Seigneur Dieu, en un mot nous recevons aujourd’hui une clé de la fraternité à laquelle tu nous appelles chaque jour : consolez, réconfortez, soyez attentifs, entrez en relation, tissez ces liens de fraternité qui sont pour chacun plus vitaux que toutes les circonstances dans lesquelles il puisse être plongé. Donne-nous un cœur qui sache réconforter, à l’exemple du tien.




1 commentaire:

Philippe a dit…

Merci pour le choix de ce livre si "actuel" qui convient particulièrement bien à la Lectio. Je m'en réjouis. Philippe