Es
40
1 Réconfortez, réconfortez mon peuple, dit
votre Dieu,
Viens Esprit Saint, viens ouvrir avec
nous ce nouveau livre, viens nous rendre attentifs à la voix du prophète.
Réconfortez : un ordre ouvre ce 40e
chapitre du livre d’Esaïe, un ordre bienveillant : réconfortez – ou consolez
- qui
semble être la suite d’une histoire plutôt qu’une amorce.
Pourtant ce 40e
chapitre ouvre la deuxième partie du livre d’Esaïe que nous allons lire en
lectio. L’œuvre désignée comme « livre d’Esaïe » est comme une
« bibliothèque prophétique » dont le grand prophète a pris part à
l’écriture de la première partie. Grâce à son activité politique, et vu
l’existence de recoupements très clairs avec le récit des Livres des Rois (2R
12 et ss), nous pouvons situer avec précision son activité au 8e
siècle. Esaïe est un personnage extraordinaire qui a exercé son activité de
prophète auprès des rois et du peuple durant une quarantaine d’années jusqu’au
moment où l’Assyrie est parvenue aux portes de Jérusalem.
La deuxième
partie - que nous allons lire - n’est pourtant pas de lui et cela pour une
raison évidente : les évènements rapportés (triomphe des Perses et
libération toute proche des Israélites exilés
à Babylone) date de la première moitié du 6e siècle. Le
« deuxième Esaïe » - prophète anonyme – parle donc, lui, non pas à
Jérusalem, mais au milieu du peuple exilé. Si les circonstances et le style
changent parfois, le même message prophétique soutient l’ensemble du livre d’Esaïe.
Nous allons y entrer en cette deuxième partie – aussi appelée livre de la
Consolation - qui convient sans doute mieux à notre lecture priante. Nous y
retrouverons ainsi tant de passages repris dans la liturgie.
réconfortez mon peuple : à Babylone, le peuple, son peuple, est donc en attente,
en souffrance, et il a traduit sa plainte dans les Psaumes ou dans les Lamentations.
Le prophète annonce que vient le temps de la consolation. Ce mot déjà répété à
l’ouverture de ce chapitre, reviendra 16 fois d’ici la fin du livre, c’est dire
que nous pouvons nous y arrêter. A qui ce pluriel s’adresse-t-il, en plus sans
doute du prophète lui-même ? Rien dans le texte ne le laisse entrevoir…
Difficile donc de ne pas se sentir interpeller.
dit votre Dieu : à l’opposé, celui qui parle est clairement
nommé : il parle, il va parler tout au long de ces chapitres par la voix
de son prophète, voix à laquelle se mêlera un concert d’autres voix, mais cette
ouverture souligne d’emblée que toutes ne seront l’écho que de celle de Dieu
lui-même.
Seigneur Dieu, en un mot nous recevons aujourd’hui une clé de la fraternité à laquelle tu nous
appelles chaque jour : consolez, réconfortez, soyez attentifs, entrez en
relation, tissez ces liens de fraternité qui sont pour chacun plus vitaux que
toutes les circonstances dans lesquelles il puisse être plongé. Donne-nous un cœur
qui sache réconforter, à l’exemple du tien.
1 commentaire:
Merci pour le choix de ce livre si "actuel" qui convient particulièrement bien à la Lectio. Je m'en réjouis. Philippe
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