dimanche 12 février 2012

Il enferma Jean

19 Mais Hérode le tétrarque, qu'il blâmait au sujet d'Hérodiade, la femme de son frère, et de tous les forfaits qu'il avait commis, 20 ajouta encore ceci à tout le reste : il enferma Jean en prison.

Esprit Saint, que la Parole soit une lampe sur notre route pour nous y faire marcher selon notre appel.


Tout oppose Hérode et Jean.

Hérode Antipas ! Quel personnage complexe... Luc nous le définit à partir de ses forfaits. Pourtant Marc raconte qu’Hérode protégeait Jean, sachant que c’était un homme juste et saint, et qu’il l’écoutait volontiers (Mc 6, 20). Voilà un homme divisé qui agit en contradiction avec sa conviction… « Il enferma Jean », à l’origine, voulait-il l’empêcher de parler ou au contraire le protéger et se réserver les paroles du prophète ?

Jean ne lançait pas seulement des invectives aux foules, baptisant ceux qui venaient à lui ; son désir de préparer le chemin pour le Messie le pousse à interpeller le tétrarque en personne pour lui faire des reproches risqués ! Jean a eu, pour lui-même comme pour les autres, un comportement sans compromis et, à l’opposé d’Hérode, en parfaite logique avec sa mission.

C’est sur cet épisode que Luc referme les récits sur Jean. Il a le souci de distinguer le temps de Jean de celui de Jésus en concluant chaque fois un épisode de l’histoire de Jean avant de revenir chronologiquement en arrière pour reprendre celle de Jésus. Il l’a fait pour la naissance (1,56), pour la jeunesse (1,80), et maintenant il rapporte l’emprisonnement définitif de Jean avant le baptême de Jésus. Luc ne rapporte pas explicitement de rencontres entre Jean et Jésus ; il souligne ainsi la spécificité de chacune de leur mission.

Cet éclairage est complété par l’apport de Matthieu qui nous dit (4,12) : « Ayant appris que Jean avait été livré, Jésus se retira en Galilée ». « Livré » comme Jésus le sera. Et Jésus « se retire » comme on le fait face à une menace, celle qu’il partage avec Jean. Leur destinée à chacun est à la fois unique et marquée d’aspects qui les unissent… comme chacune des nôtres finalement…


Seigneur, tu as frémi en apprenant l’emprisonnement de Jean et, comme ton précurseur, tu as continué ta route sans faiblir. Donne-nous cette audace de suivre ton exemple au travers de tous les obstacles que nous rencontrons ou que nous craignons de rencontrer.

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