Abraham votre père, exulta à la pensée de voir mon jour,
Et il vit, et il s’est réjoui.
Les Juifs lui dirent alors : « Tu n’as pas encore 50 ans et tu as vu Abraham ? »
Jésus leur dit : « Amen, amen, je vous le dis,
avant qu’Abraham exista, je suis ».
Ils ramassèrent alors des pierres, pour les jeter sur lui.
Mais Jésus se cacha et sortit du temple.
Jean 8, 56-59
Viens Esprit réjouis-nous par ta présence,
Viens Esprit de Dieu, introduis-nous en la connaissance du Père et du Fils
Que ton amour brûle nos cœurs
Abraham votre père exulta…
Abraham peut-il avoir vu le jour de Jésus ? on comprend que la réaction ne va pas se faire attendre, face à de tels propos… Si les jours envisagés ici, sont des jours calendriers… le diagnostic peut être rapidement posé : Jésus a perdu la tête (cf Mc 3,21). Mais s’il s’agit de comprendre que dans la promesse divine qui lui fut adressée, Abraham a vu plus loin que le bout de son nez, Abraham a entrevu le projet de salut divin. Il a compris l’alliance éternelle de Dieu avec les humains. Alors oui, il a vu le jour de Jésus, et on comprend que cette vision l’a comblé de joie !
Tu n’as pas encore 50 ans et tu as vu Abraham ?
Jésus disait : Abraham a vu mon jour… Ses adversaires entendent : Jésus a vu Abraham… Quand on ne veut pas entendre, on n’entend pas ! Evidemment pour eux, Abraham est « notre père Abraham »…. Tandis que ce Jésus… on ne sait trop qu’en penser, et il est de plus en plus gênant. Ce retournement de voir semble vouloir recentrer la théologie sur Abraham, plutôt que sur Jésus…
Avant qu’Abraham exista, je suis…
Jésus a compris la manœuvre, et la déjoue… Il resitue Abraham dans l’histoire du salut. Abraham est héritier des promesses divines, et ceux qui croiront à sa suite, les partageront. Mais bien plus grand qu’Abraham est l’auteur des promesses. Et Jésus, Fils de Dieu de toute éternité, est dans l’existence absolument. Il a un jour pris visage d’homme, mais il était de toute éternité auprès du Père comme le chante le prologue, dès les premiers versets de l’Évangile.
De plus, Jésus ici utilise pour lui-même la formule « je suis », qui est le nom de Dieu par excellence, ce nom révélé à Moïse au buisson ardent (Ex 3). Dire « je suis », c’est bien dire « je suis Dieu ».
Les adversaires de Jésus ne s’y trompent pas, ils comprennent cette affirmation de divinité comme véritable blasphème, devant lequel il n’y a plus à discuter, il ne reste plus qu’à exécuter !
Ils ramassèrent des pierres, pour les jeter sur lui… Mais Jésus se cacha et sortit du temple.
J’aime contempler Jésus évitant ces pierres. On dit trop vite qu’il est allé à la mort volontairement, ces lignes témoignent combien il ne l’a pas cherchée, et il n’a plus pu la contourner que lorsque la seule manière de l’éviter était de renier son message. Auparavant, il s’en va comme librement laissant là ses adversaires, avec leurs pierres…
Béni sois-tu Seigneur, pour ton courage dans l’adversité. Béni sois-tu pour ton amour de la vie, qui l’importe et te fait fuir plutôt que de jouer les martyrs. Béni sois-tu Seigneur, pour ta parole libre, nette, sans concession. Tu te tiens là debout, tu affrontes sans arrogance, sans effronterie, mais tu redis inlassablement le message de salut du Père. Jamais tu ne renies un seul iota de ce que tu as dit, jamais tu ne cherches à taire la vérité, mais tu la présentes humblement, sans l’asséner à qui refuse d’entendre.
Donne-nous d'exulter découvrant ton amour plus fort que la mort.
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