jeudi 17 février 2011

Mon Père travaille

Quand le Père et le Fils agissent, l’Esprit est présent. Qu’Il me donne de contempler un tel mystère.

Jn 5

16Dès lors, les Juifs s'en prirent à Jésus qui avait fait cela un jour de sabbat. 17Mais Jésus leur répondit : « Mon Père, jusqu'à présent, est à l'œuvre et moi aussi je suis à l'œuvre. » 18Dès lors, les Juifs n'en cherchaient que davantage à le faire périr, car non seulement il violait le sabbat, mais encore il appelait Dieu son propre Père, se faisant ainsi l'égal de Dieu.

Le scénario est bouclé : Jésus guérit un homme qui le dénonce aux Juifs, ceux-ci l’accusent, et il peut remplir la tâche pour lequel il est venu en ce monde : nous révéler son Père.

Les Juifs s’en prennent à Jésus qui a transgressé les préceptes concernant le respect du sabbat.

La réponse de Jésus est surprenante de sobriété. Pas d’invectives, pas de discours "anti-pharisiens". Juste une courte affirmation qui vient d’ailleurs, qui - de nouveau - déplace complètement le propos « permis/interdit ».

Le Père est toujours à l’œuvre : pas de repos du 7e jour ! (bonjour le créationnisme).

Oh, les Pharisiens savent bien que Dieu, au 7e jour, ne s’assied pas « sur le rebord du monde » pour contempler son œuvre, et que l’invention du sabbat est plus un fait cultuel et social qu’autre chose. On aurait même presque pu en discuter longuement sur les parvis du Temple.

Mais Jésus a dit « Mon Père » puis « Moi aussi ». Voilà qui le condamne.

Alors les Juifs cherchent davantage à le faire périr. Pourquoi « davantage » ? Jean ne nous a pas encore parlé de cette conspiration contre Jésus… C’est là qu’il faut sans doute se souvenir de l’hypothèse d’un déplacement du chapitre 5. Si on le replace après le chapitre 6, cela devient plus logique : voir par exemple au chapitre 6 les versets 41 ou 52 qui font état des récriminations des Juifs lors du « discours sur le pain de vie », autre objet de « scandale ».


« Mon Père travaille sans cesse » disent certaines traductions et c’est bien le sens littéral du verbe grec employé. Voilà qui rend bien important notre propre travail. "Labora" dira St Benoît. Car notre travail n’est-il pas de poursuivre l’œuvre créatrice du Père, d’y collaborer ?

Puissions-nous laisser Dieu être librement à l’œuvre en ce monde à travers nous.

Aucun commentaire: