« Fais que j'entende au matin ton amour, car je compte sur toi »
Jn 5
6Jésus le vit couché et, apprenant qu'il était dans cet état depuis longtemps déjà, lui dit : « Veux-tu guérir ? » 7L'infirme lui répondit : « Seigneur, je n'ai personne pour me plonger dans la piscine au moment où l'eau commence à s'agiter ; et, le temps d'y aller, un autre descend avant moi. »
Jésus l’a vu ! Cela ne nous étonne pas… et pourtant je ne me lasse pas de contempler ce regard de Jésus. L’homme est couché, au ras du sol, serré entre les autres, il est immobile, rien pour attirer l’attention ! Il n’appelle pas, ne supplie pas tant il est résigné. Jésus l’a vu et a dû questionner, peut-être l’homme lui-même. Frappé par la longue durée de son infirmité, il lui pose la plus incroyable des questions : "Veux-tu guérir?"
Jésus veut établir le contact, entrer en relation, ne pas imposer quoi que ce soit, et pour cela il commence si souvent par questionner, par demander. Mais parfois, ses questions, c’est vraiment n’importe quoi. L’aveugle au bord de la route de Jéricho (Lc 18, 41) hurlait "pitié", pourtant Jésus lui pose à peu près la même question : "Que veux-tu que je fasse pour toi ?" Mais l’aveugle, lui, exprimait une supplique, exprimait sa foi. Notre paralytique ne demande rien. Il dit "Je n’ai personne". Un autre paralytique (Mc 2, 3), celui qui est passé par le toit de la maison de Capharnaüm, était mieux entouré : il était amené par "des gens" et porté par quatre hommes : cela en fait du monde.
Dire "je n’ai personne" au milieu d’une foule… n’est-ce pas cette immense solitude désespérée qui a attiré le regard de Jésus ?
Combien nos foules ne cachent-elles pas de désespérance ? Si notre regard pouvait s’aiguiser pour percevoir des personnes, chaque personne. Si notre relation pouvait devenir assez fine pour percevoir les vrais désirs : « Veux-tu ? »
Seigneur, j’entends aussi la question que tu me poses : "Veux-tu guérir ?" Et tout-à-coup cette question ne me semble plus du tout saugrenue ; la réponse ne me semble pas évidente, ni immédiate, ni entière… est-ce que je veux, au plus profond, m’en remettre totalement à toi pour que tu me guérisses ?
1 commentaire:
Jésus a vu qu'au bout de 38 ans il y avait encore l'envie de guérir, le refus de mourir, le désir de vivre. St Jean ne nous dit pas que Jésus est pris aux entrailles mais son expérience d'aimer c'est "Je ne veux pas que tu disparaisses", est-ce que tu veux guérir ? Peux-tu croire que ta vie m'est indispensable ?
Alors, si c'est pas ça être pris aux entrailles, qu'est-ce que c'est ?
Et puis il a cette parole de désespoir :"Seigneur, je n'ai personne pour me jeter dans la piscine quand l'eau vient à être agité; et, le temps que j'y aille, un autre descend avant moi."
Il est bien conscient qu'il ne peut rien de lui-même mais son désespoir c'est qu'il n'y ait personne, qu'il n'y ait pas un homme pour le mettre dans le bouillonnement. Il faut le bouillonnement de Dieu. Jésus a vu l'empressement dans les yeux de cet homme qui n'accepte pas de mourir.
Et moi, qui suis-je ? Toi, Jésus, tu m'apprends combien ma vie est bonne, pas seulement pour les autres mais aussi pour moi.
Raymond
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