dimanche 13 février 2011

Et aussitôt

Esprit Saint, en ce matin, je te demande de me mettre en marche, me conduire, me guider sur ma route.


Jn 5

8Jésus lui dit : « Lève-toi, prends ton grabat et marche. » 9Et aussitôt l'homme fut guéri ; il prit son grabat, il marchait.

Deux versets, deux phrases qui se répètent quasi mot pour mot… Comment mieux dire la Parole efficace : " la parole qui sort de ma bouche ne retourne point à moi sans effet, sans avoir exécuté ma volonté et accompli mes desseins. " (Es 55, 11). Juste un petit mot entre les deux séquences : « aussitôt ». Jean n’abuse pas de cet adverbe, il ne le met pas dans tous les récits comme Marc, ce aussitôt prend ici toute sa valeur : pas de délai pour suivre le Maître ( « laisse les morts enterrer leurs morts » Mt 8, 22 ), pas de délai non plus dans la Parole et l’action de Jésus.

Cet empressement se retrouve autant dans les Ecritures que dans les écrits des Saints. Je pense à Claire d’Assise qui écrivait " Cours, légère et joyeuse" et bien sûr à Benoît qui, dans le prologue de la Règle, invite à courir et qui emploie si souvent les expressions "sans délai", "sans retard".

Ainsi, c’est bien sans délai que le Christ veut notre réponse, comme c’est sans délai qu’il nous vient en aide.

Si je retourne au récit du paralytique de Capharnaüm (Mc 2, 11-12), je constate une belle similitude : « Je te dis : lève-toi, prends ton brancard et va dans ta maison. L'homme se leva, il prit aussitôt son brancard et il sortit. » On retrouve les trois étapes, le aussitôt, la répétition de la séquence. Pourtant Jean n’a pas tellement l’habitude de copier les Synoptiques ! Et toujours ce grabat : à se demander pourquoi il était tellement important qu’il l’emporte… On lui attribue divers symboles (sa maladie, ses péchés, sa croix.. ??); il va surtout être la cause de bien des ennuis ! Mais l’homme s’exécute comme si cela s’imposait à lui, il ne dit plus rien, il ne se retourne même pas pour voir le visage de celui qui l’a remis sur ses pieds, il marche.


J’aime cette sobriété du récit de guérison ; Jean ne donne aucun détail mais tout est dit. D’autres fois, Jésus indiquait un but : rentre chez toi, va te montrer aux prêtres… Ici, rien. L’important est seulement de se mettre debout, avec toute son histoire (ce fameux grabat) et de marcher. Heureusement, Jésus lui-même est le Chemin, sinon, vers où pourrions-nous marcher ?


Donne-moi de croire, Seigneur, que ta Parole fait ce qu’elle dit. Et donne-moi donc de l’accueillir pleinement pour pouvoir marcher sur ma route.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

La révélation, elle ne peut s'accomplir que dans les actes.
Dieu franchit toutes les distances, même à notre insu ! Il nous faut simplement collaborer.
Cet homme a compris que ce surgissement intérieur qui le met debout ne vient pas de lui ou d'un "traumaturge" quelconque, mais de quelqu'un qu'il ne connaît pas...
Raymond