mercredi 26 août 2015

mis en réserve



 Par ces mêmes causes, le monde d’alors périt submergé par l’eau.
 Quant aux cieux et à la terre actuels par la même Parole, ils ont été mis en réserve pour le feu pour le jour du jugement et de la perdition des impies.
2 Pierre 3, 6-7

Viens Esprit de Jésus, viens éclairer nos cœurs sur la vie qu’ils doivent mener aujourd’hui.
Viens Esprit de Jésus, viens nous révéler ton visage d’amour.


Par ces mêmes causes, le monde d’alors périt submergé par l’eau.
Pierre poursuivant sa relecture des premiers chapitres de la Genèse, après avoir contemplé au départ de ces Ecrits la terre tirant son origine de l’acte créateur qui l’a séparée des eaux, comme d’une matrice, il regarde les récits du déluge avec Noé. L’eau matricielle donnant vie, devient ensuite eau de destruction. Ainsi la création n’est immuable, comme le prétendaient les détracteurs de Pierre. Elle est soumise aux conséquences de l’agissement de l’homme.

Quant aux cieux et à la terre actuels par la même Parole, ils ont été mis en réserve pour le feu pour le jour du jugement et de la perdition des impies.
Par cette mémoire biblique, Pierre invite à prendre conscience que de même que le monde d’alors n’était pas immuable, le monde d’aujourd’hui est tout autant soumis au changement. Ce qui était vu autrefois comme châtiment de Dieu, pour l’inconduite humaine (tel le déluge) peut être compris aujourd’hui, comme conséquence du comportement de l’homme. Dieu en sa parole nous avertit de notre responsabilité.

Seigneur, donne-nous de nous conduire d’une manière digne de la confiance que tu nous fais. Que ton projet d’amour confié entre nos mains, par ta grâce réussisse.


mardi 25 août 2015

Grâce à la Parole de Dieu



Tout d’abord, sachez-le, dans les derniers jours viendront avec raillerie des railleurs marchant selon leurs propres passions et disant : « Où est la promesse de son avènement ? En effet, depuis que les pères se sont endormis, tout demeure tel qu’au début de la création. » Il leur échappe en effet, ceux-ci le voulant, qu’il existait il y a très longtemps des cieux et une terre tirant origine de l’eau et gardant cohésion par l’eau, grâce à la Parole de Dieu.
2 Pierre 3, 3-5

Viens Esprit de Jésus, fais nous lire les signes des temps,
Viens Esprit de Jésus, donne-nous de reconnaître le temps où nous sommes.

Tout d’abord, sachez-le, dans les derniers jours
Les premières générations chrétiennes s’attendaient à un retour rapide de Jésus, victorieux sur la mort et sur le mal, à une proche fin du monde. Ils guettaient les derniers jours de ce monde. Il leur a fallu réaliser que non, une certaine durée était normale, que le Seigneur n’est pas en retard pour accomplir ses promesses…

viendront avec raillerie des railleurs marchant selon leurs propres passions
face au retard apparent, certains se moquent, et en tirent argument contre la foi chrétienne, contre l’annonce du retour du Christ.

et disant : « Où est la promesse de son avènement ?
Ils raillent, contemplant le monde présent, ils ne voient aucun signe de l’imminence du retour du Christ. Alors qu’en est-il de cette promesse d’un retour du Christ ?

En effet, depuis que les pères se sont endormis, tout demeure tel qu’au début de la création. »
Dans la mentalité de l’époque, plusieurs discours apocalyptiques circulaient, annonçant que la fin des temps serait marquée par des signes grandioses dans le ciel, on en trouve trace dans les écrits de Daniel, dans les discours apocalyptiques des Evangiles synoptiques, dans l’Apocalypse de Jean et dans plusieurs écrits apocryphes. Cette manière d’exprimer l’avènement de la fin de cette terre, et l’avènement d’un monde nouveau avait été prise au pied de la lettre, les sceptiques regardent le ciel, et disent : vous voyez rien n’a changé, vous vous trompez… le ciel est immuable !

 Il leur échappe en effet, ceux-ci le voulant,
Le défaut de mémoire des railleurs est un défaut volontaire… ils ne veulent pas se souvenir…

qu’il existait il y a très longtemps des cieux et une terre tirant origine de l’eau et gardant cohésion par l’eau, grâce à la Parole de Dieu.
Pierre donne alors ici une cosmologie fidèle à celle de son époque, où la compréhension de la Bible était encore assez littérale, et où les récits de l’origine étaient pris plus à la manière d’un discours scientifique sur les origines, alors qu’il s’agit d’un discours théologique, sans prétention scientifique. A la différence de la cosmologie grecque qui voyait les éléments comme éternels, le peuple hébreu, percevait l’univers comme créé par Dieu. La foi nous dit l’univers créé par Dieu, voulu par lui, mais elle se garde de dire comment. Dieu nous soutient dans l’être, nous donne vie. Mais la création a une part d’autonomie dans son développement, elle grandit sans être comme téléguidée…

Seigneur, béni sois-tu, toi qui nous soutiens en l’être. Béni sois-tu, toi qui nous a créés co-créateurs. Donne-nous d’assumer notre part dans l’œuvre de création. Seigneur, n’arrête pas l’œuvre de tes mains.

lundi 24 août 2015

Souvenez-vous



Mes bien-aimés, ceci est déjà la deuxième lettre que je vous écris. En celles-ci, je réveille en vous par le souvenir, la claire intelligence. Souvenez-vous des paroles dites à l’avance par les saints prophètes et du commandement des apôtres, celui du Seigneur et Sauveur.
2 Pierre 3, 1-2

Viens Esprit de Jésus, viens éclairer nos esprits, qu’ils accueillent ton message de vie et de salut.
Viens Esprit de Jésus, conduis nos pas sur les chemins de l’Evangile.

Mes bien-aimés, ceci est déjà la deuxième lettre que je vous écris.
Comme Jésus dans son discours d’adieu, en st Jean, Pierre s’adresse aux membres de la communauté chrétienne, en les appelant : « bien-aimés ». La révélation évangélique constitue l’humanité en une communauté nouvelle, fondée sur l’amour. Pierre leur rappelle que ce message est le deuxième qu’il leur adresse, comme un rappel, comme un encouragement.

En celles-ci, je réveille en vous par le souvenir, la claire intelligence.
Le rôle de la mémoire est important en vie spirituelle. Se rappeler d’où l’on vient, ce que l’on a entendu, fait,… les lumières reçues au long de l’existence… tout le Premier Testament est une relecture de l’histoire sainte du peuple avec son Dieu, et souvent Jésus a repris les Ecritures avec les siens, pour les lire en leur existence. Relire, se souvenir et mettre ensemble les paroles reçues, les expériences vécues, donne de comprendre les choses, en les mettant en perspective.

Souvenez-vous des paroles dites à l’avance par les saints prophètes et du commandement des apôtres, celui du Seigneur et Sauveur.
Les clés de lecture sont clairement offertes : les écritures du premier Testament, la Parole de Jésus transmise par les apôtres, et désignée par cette expression ; le commandement du Seigneur. Commandement de l’amour, commandement qui résume, rassemble tous les autres.

Seigneur, béni sois-tu pour les Ecritures, qu’elles soient lumière sur nos pas.

samedi 22 août 2015

Par la connaissance de notre Seigneur et Sauveur



Si en effet, ayant échappé aux souillures du monde par la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ, ils se laissent de nouveau entortiller  et dominés par elles, leur dernière situation est devenue pour eux pire que la première. En effet, mieux aurait été pour eux de ne pas avoir connu le chemin de la justice que l’ayant connu, de se détourner du saint commandement qui leur avait été transmis. Il leur est arrivé ce que dit le juste proverbe : le chien est retourné à son propre vomissement, et : la truie à peine lavée se vautre dans le bourbier.
2 Pierre 2, 20-22

Viens Esprit de Jésus, montre-nous le chemin de la fidélité à ton Evangile.
Viens Esprit de Jésus, conduis-nous vers le Père.

Si en effet, ayant échappé aux souillures du monde par la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ,
Voilà un verset à  bien comprendre pour ne pas sombrer dans le fanatisme, pour ne pas condamner tous ceux qui ne pensent pas, ne vivent pas comme nous. Le « monde » dont parle Pierre, n’est pas notre univers, notre humanité, comme tels. Mais bien l’univers en tant qu’il s’oppose à Dieu, à la vie qui est en lui. Les souillures du monde, nous pouvons les comprendre comme tout ce qui avilit l’humain, tout ce qui au lieu de l’élever, de le rendre toujours plus humain, plus heureux, le dégrade, le dénature. A cette dégradation, nous pouvons échapper par la connaissance de Jésus, Seigneur et Sauveur. Par sa vie, il nous montre l’humanité restaurée en sa beauté, une humanité de don de soi, une humanité de communion au Père, une vie d’amour, d’accueil,… la découverte de Jésus, tel qu’il a vécu en notre humanité, nous ouvre un chemin d’humanité qui nous rend à notre nature première, belle et bonne.

ils se laissent de nouveau entortiller  et dominés par elles, leur dernière situation est devenue pour eux pire que la première.
Mais il n’y a nulle contrainte dans la vie selon l’Esprit de l’Evangile, nul cadenas, chacune demeure libre de poursuivre le chemin ou de le renier. La vie chrétienne est vie heureuse, elle n’est pas pour autant vie facile. Elle nous demande de renoncer à l’esclavage de l’égoïsme, de la convoitise sous toutes ses formes, etc. Nous le savons, nous sommes fragiles, faibles, il nous faut la force de la grâce, l’aide de l’Esprit pour poursuivre le chemin et discerner en tout moment, le geste, la parole juste. Après avoir connu des moments de lumière auprès de Jésus, l’obscurité peut en paraître plus redoutable.

En effet, mieux aurait été pour eux de ne pas avoir connu le chemin de la justice que l’ayant connu, de se détourner du saint commandement qui leur avait été transmis.
On ne peut reprocher à qui n’a pas connu le chemin du don de soi, de ne pas l’avoir emprunté, mais on peut s’affliger de voir que soi-même ou d‘autres l’ayant découvert, l’abandonnions à un moment ou l’autre. Nul jugement là, seulement de la tristesse, de la désolation… Le chemin de vie découvert peut être abandonné aussi vite, soit parce qu’on le quitte, soit parce qu’on le tord….

 Il leur est arrivé ce que dit le juste proverbe : le chien est retourné à son propre vomissement, et : la truie à peine lavée se vautre dans le bourbier.
Pierre conclut par deux proverbes populaires, qui parlent d’eux-mêmes. Le premier se trouve dans le livre des Proverbes (Pv 26,11). Il n’est pas facile de se dégager de nos travers, de nos mauvais plis, et la victoire d’un jour, peut devenir défaite le lendemain. Y a-t-il de quoi se décourager ? si nous étions seuls, livrés à nous-mêmes, oui. Mais nous ne sommes pas seuls, l’Esprit de Jésus habite en nous, et la communauté chrétienne nous aide.

Seigneur, éclaire-moi sur le chemin à prendre aujourd’hui, sur les détachements à opérer aujourd’hui, pour que ma vie annonce ton Evangile, pour que ma vie soit évangile.

vendredi 21 août 2015

Fontaines sans eau



2P 2, 9-19


Le texte (traduction de la Bible de Jérusalem) :
« 9 C'est que le Seigneur sait délivrer de l'épreuve les hommes pieux et garder les hommes impies pour les châtier au jour du Jugement,
 10 surtout ceux qui, par convoitise impure, suivent la chair et méprisent la Seigneurie. Audacieux, arrogants, ils ne craignent pas de blasphémer les Gloires,
 11 alors que les Anges, quoique supérieurs en force et en puissance, ne portent pas contre elles devant le Seigneur de jugement calomnieux.
 12 Mais eux sont comme des animaux sans raison, voués par nature à être pris et détruits ; blasphémant ce qu'ils ignorent, de la même destruction ils seront détruits eux aussi,
 13 subissant l'injustice comme salaire de l'injustice. Ils estiment délices la volupté du jour, hommes souillés et flétris, ils mettent leur volupté à vous tromper, en faisant bonne chère avec vous.
 14 Ils ont les yeux pleins d'adultère et insatiables de péché, ils allèchent les âmes mal affermies, ils ont le cœur exercé à la cupidité, êtres maudits !
 15 Après avoir quitté la voie droite, ils se sont égarés en suivant la voie de Balaam, fils de Bosor, qui chérit un salaire d'injustice
 16 mais qui fut repris de son méfait. Une monture sans voix, avec une voix humaine, arrêta la démence du prophète.
 17 Ce sont des fontaines sans eau et des nuages poussés par un tourbillon ; l'obscurité des ténèbres leur est réservée.
 18 Avec des discours gonflés de vide, ils allèchent, par les désirs charnels, par les débauches, ceux qui venaient à peine de fuir les gens qui passent leur vie dans l'égarement.
 19 Ils leur promettent la liberté, mais ils sont eux-mêmes esclaves de la corruption, car on est esclave de ce qui vous domine »

Prière (suggérée par Enzo Bianchi) :
« Notre Dieu, Père de la Lumière, tu as envoyé dans le monde ton Fils, Parole faite chair, pour te manifester à nous, les hommes.
Envoie maintenant sur moi ton Esprit Saint, afin que je puisse rencontrer Jésus-Christ dans cette Parole qui vient de toi ; afin que je la connaisse plus profondément et que, en la connaissant, je l’aime plus intensément pour parvenir ainsi à la béatitude du Royaume. Amen »

Lecture verset par verset :
Rappelons que la seconde épître de Pierre est destinée à des judéo-chrétiens en milieu païen.
Le début de l’extrait nous met devant les yeux deux types d’hommes : ceux qui, hommes droits, sont arrachés à l’épreuve et des injustes, châtiés au jour du jugement.

(v. 9) « C'est que le Seigneur sait délivrer de l'épreuve les hommes pieux et garder les hommes impies pour les châtier au jour du Jugement »
Ce verset 9 est la conclusion de ce qui précède. St Pierre y évoquait deux hommes sauvés par Dieu : Noé, « héraut de justice » et Lot, « le juste ». L’un et l’autre apparaissent dans la Genèse[1] : « Lot face à Sodome et Gomorrhe joue le même rôle que Noé face au déluge : il illustre la volonté de Dieu de sauver de l’épreuve les hommes droits ».
La conclusion de Pierre, quoique traditionnelle, est rassurante : Dieu est un Dieu sauveur[2]. L’épreuve dont il est question ne désigne vraisemblablement pas un événement ponctuel, mais la confrontation au mal et à l’injustice, dont les deux justes, Noé et Lot, furent préservés.
En lien avec cette épreuve, nous pouvons citer le verset du Notre-Père : « Ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal » (Mt 6, 13).
Il en va de même pour nous : si nous sommes capables de rester fidèles, c’est grâce à l’aide de Dieu !

Les versets suivants développent la description de cette deuxième catégorie d’hommes, celle des injustes, des « faux docteurs ». Et Pierre n’est pas peu prolixe :
(v. 10a) « ceux qui, par convoitise impure, suivent la chair et méprisent la Seigneurie… »
Les premiers reproches que Pierre leur adresse sont leur soumission à la chair (leur maître est le sexe) et leur mépris de la « Seigneurie » (c’est-à-dire de Dieu).
Ainsi, ils montrent qu’ils ont choisi un autre maître : non Dieu mais le plaisir charnel.

(v. 10b) « … audacieux, arrogants, ils ne craignent pas de blasphémer les Gloires »
Les reproches ici évoqués sont la suffisance et le mépris.
Les « Gloires » dont il est fait mention, semblent être « une catégorie de mauvais anges, d’anges déchus, condamnés par le jugement de Dieu »[3].
L’attitude que Pierre dénonce est de se mettre au-dessus des anges, au-dessus de Dieu.

(v. 11) « alors que les Anges, quoique supérieurs en force et en puissance, ne portent pas contre elles devant le Seigneur de jugement calomnieux »
Dans la même ligne que le verset précédent, Pierre dénonce les agissements des faux docteurs : ils prononcent des jugements, ce qui est l’apanage de Dieu et, peut-être aussi, nient l’existence des anges.

(v. 12) « Mais eux sont comme des animaux sans raison, voués par nature à être pris et détruits ; blasphémant ce qu'ils ignorent, de la même destruction ils seront détruits eux aussi »
En ce verset, Pierre les compare aux animaux qui n’ont pas de raison, soumis à leur instinct.
Bien plus, leur destruction est annoncée : destinés à être chassés et tués par les hommes, ils n’accéderont pas à la vie éternelle, mais à l’anéantissement.

(v. 13a) « subissant l'injustice comme salaire de l'injustice… »
Comme une sorte de conclusion, le mal commis sera leur salaire.

(v. 13b-14) « Ils estiment délices la volupté du jour, hommes souillés et flétris, ils mettent leur volupté à vous tromper, en faisant bonne chère avec vous. Ils ont les yeux pleins d'adultère et insatiables de péché, ils allèchent les âmes mal affermies, ils ont le cœur exercé à la cupidité, êtres maudits ! »
La polémique contre les faux docteurs se poursuit : l’attaque vise le goût du plaisir, surtout sexuel, et la convoitise de l’argent.
En appelant leurs repas « volupté du jour », ils s’opposent aux mœurs orientales où le repas principal se prenait le soir. Faire bonne chère en plein jour manifeste une liberté provocatrice par rapport aux lois communes…
Ajoutons que ces hérétiques entraînent avec eux des membres de la communauté, destinataires de cette lettre (« en faisant bonne chère avec vous »), qu’ils se plaisent à tromper.
Au verset 14, l’Apôtre renforce la double critique : la dépravation sexuelle et la cupidité.
L’expression « âmes mal affermies » désigne des personnes fragiles spirituellement, peu sûres de leur foi, probablement des nouveaux convertis.

(v. 15-16) « Après avoir quitté la voie droite, ils se sont égarés en suivant la voie de Balaam, fils de Bosor, qui chérit un salaire d'injustice, mais qui fut repris de son méfait. Une monture sans voix, avec une voix humaine, arrêta la démence du prophète »
Pour concrétiser l’accusation de cupidité, Pierre cite un personnage du Premier Testament : Balaam, fils de Bosor ou de Béor. C’est un prophète qui, dans le livre des Nombres, fut mandaté par Balak, le roi de Moab, pour maudire Israël. Il existe plusieurs traditions, plus ou moins élogieuses de Balaam, mais l’interprétation juive en a fait le type de l’adversaire d’Israël, cupide et idolâtre.
Quant à son ânesse, elle souligne la bêtise du prophète, puisqu’adoptant une voix humaine, c’est elle qui ouvre les yeux du prophète.

(v. 17) « Ce sont des fontaines sans eau et des nuages poussés par un tourbillon ; l'obscurité des ténèbres leur est réservée »
A présent, c’est le reproche de la stérilité, comme une « fontaine sans eau » et de l’improductivité, comme « un nuage poussé par un tourbillon », dont on espère la pluie, mais qui déçoit également.

(v. 18-19) « Avec des discours gonflés de vide, ils allèchent, par les désirs charnels, par les débauches, ceux qui venaient à peine de fuir les gens qui passent leur vie dans l'égarement. Ils leur promettent la liberté, mais ils sont eux-mêmes esclaves de la corruption, car on est esclave de ce qui vous domine »
Enfin, ces derniers versets stigmatisent la vacuité des discours des faux docteurs. Pierre les fustige d’autant plus qu’ils réussissent à enrôler certains croyants, probablement des néophytes. Il y a tromperie car on leur promet « la liberté », entendons la liberté sexuelle et, sous couvert de liberté, on les asservit… Selon la deuxième épître de Pierre, cette liberté révèle plutôt un « asservissement aux forces instinctives mortifères »[4].

Dans son épître, Pierre nous propose un double portrait : deux types d’hommes contrastés, d’un côté, ceux que Dieu peut « délivrer de l'épreuve » et, de l’autre, « châtier au jour du Jugement ». Le thème des deux voies, comme image de notre liberté, est fréquente dans la Bible. Nous, lecteurs du 21e siècle, nous pouvons nous poser la question de la liberté, puisque Jésus nous y invite : « Si donc le Fils vous libère, vous serez réellement libres » (Jn 8, 36).
Il nous confronte à notre liberté, mais aussi à notre responsabilité… Mais de quelle liberté s’agit-il ? Qui souhaitons-nous servir ? De qui désirons-nous être les disciples ?


Prière :
Seigneur, par cette lettre datée du 1er siècle, tu t’adresses à chacun de nous…
Tu nous interpelles, tu nous poses question, tu nous invites à la vigilance. Oserons-nous faire le pari de la foi, le saut de la confiance, pour te suivre ? Car « le Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un modèle afin que vous suiviez ses traces » (1P 2, 21).
Pour que nous écoutions ta voix et suivions tes chemins, envoie, Seigneur, ton Esprit !




[1] Gn 9 pour Noé ; Gn 19 pour Lot. Notons que Lot n’est pas présenté comme « juste » dans la Gn, mais dans le livre de la Sagesse (10, 6).
[2] Cfr Ps 33, 7 : « Un pauvre crie. Le Seigneur entend. Il le sauve de toutes ses angoisses ».
[3] Même emploi en 2, 4 : « Car si Dieu n'a pas épargné les Anges qui avaient péché, mais les a mis dans le Tartare et livrés aux abîmes de ténèbres, où ils sont réservés pour le Jugement… ».
[4] Pour aller plus loin, voir le commentaire suivant : Er. FUCHS – P. REYMOND, La deuxième épître de Pierre2, Genève, Labor et Fides, 1988. Je m’en suis largement inspirée pour ce partage.