mercredi 5 juin 2013

Le supprimer

Lc 22
La fête des pains sans levain, qu'on appelle Pâque, approchait. Les grands prêtres et les scribes cherchaient la manière de le supprimer car ils craignaient le peuple.

Esprit saint, nous ouvrons aujourd’hui le récit de la passion de Jésus. A ta lumière, qu’il nous fasse davantage pénétrer dans le mystère d’amour qui va se vivre.

La fête des pains sans levain : elle remonte loin cette fête des pains sans levain, sans doute une ancienne fête rurale qui se célébrait au début de la moisson des orges. C’était un rite de renouvellement, de recommencement : on mangeait du pain fait de grains nouveaux, sans levain, c’est-à-dire sans rien qui vienne de l’ancienne récolte.

qu'on appelle Pâque : en adoptant cette fête après son entrée en Canaan, Israël lui confère une signification nouvelle en rapport avec la sortie d’Egypte et donc avec la Pâque. Mais Luc assimile les deux fêtes : soit il veut simplifier à l’intention de ses lecteurs de culture grecque, soit il n’est pas lui-même très familier avec les usages de Palestine…

la fête approchait : ce fait va tout accélérer (en deux chapitres Luc va décrire toute la passion et la mort de Jésus). Il y a urgence que tout s’achève avant la Pâque, cette Pâque juive qui sera symboliquement le terreau de la Pâques chrétienne.

Les grands prêtres et les scribes cherchaient la manière de supprimer Jésus : les plus grandes autorités religieuses (les pharisiens disparaissent) ont un souci : comment « supprimer » Jésus ! Ce mot est tranchant, cruel, et pourtant Luc y tient : il l’emploie une vingtaine de fois dans ses écrits. Supprimer Jésus ! L’éternel vivant ! Comme ce terme résonne étrangement à nos oreilles aujourd’hui, nous qui avons foi en Jésus ressuscité !
Mais, pour les scribes, leur opinion est faite, là n’est pas la question : c’est la manière qui les préoccupe !

car ils craignaient le peuple : qu’est-ce qui les inspire ? La peur !  Que visent-ils ? Ne pas provoquer de trouble. Cela fait longtemps qu’ils y réfléchissent (rappelons-nous en 19,48 ou en 20,19). Il est vrai que « tout le peuple venait à lui dès l’aurore », comme vient de le rappeler encore une fois l’évangéliste. Les chefs méprisent le peuple lorsqu’il suit Jésus mais ils ont peur aussi d’être submergés, de perdre leur pouvoir.

Seigneur Jésus, ils ont voulu te supprimer ! Rends-nous attentifs à ta présence en nos cœurs, rends-nous soucieux de te rendre présent à notre monde !

mardi 4 juin 2013

en tout temps

Luc 21, 28-38  reprise

Viens Esprit de Jésus, viens lire en moi l’Ecriture
Viens édifier ma vie sur la Parole.

Seigneur, tu nous invites à tenir debout, dans la prière et la confiance.

Dans tous les événements qui traversent nos vies, et parfois les bouleversent, enseigne-nous cette voie. Fais nous discerner ton appel à travers les événements du quotidien.

Que ton Esprit nous donne de discerner ce qui est juste, ce qui convient, en chaque instant de nos vies, afin de marcher librement comme tu as marché, de vivre dans l’union au Père, comme tu as vécu.

lundi 3 juin 2013

Pour l'écouter

Pendant le jour, il était dans le Temple à enseigner, mais les nuits, il sortait et passait la nuit sur le mont dit des oliviers. Et tout le peuple venait de bon matin à lui dans le Temple pour l’écouter.
Luc 21, 37-38

Viens Esprit, que j’accompagne Jésus dans ses allées et venues
Viens Esprit donne-moi un cœur de disciple
Donne-moi un cœur qui écoute.

Pendant le jour, il était dans le Temple à enseigner,
Saint Luc nous rassemble en deux versets le climat général, le cadre ordinaire de la vie de Jésus en ces jours à Jérusalem. En 19, 47-48 il nous avait déjà présenté ainsi Jésus enseignant dans le Temple. Ainsi par ces deux passages, il encadre toutes les paroles rapportées aux chapitres 20 et 21. L’enseignement de Jésus au Temple semble ainsi une activité ordinaire de Jésus. Au chapitre 19, Luc ajoutait l’animosité qui l’entourait : les grands-prêtres et les scribes cherchaient à le faire mourir. Ici il ne le rappelle plus, mais le chapitre 22 qui va s’ouvrir va développer ce point et montrer son aboutissement.

 mais les nuits, il sortait et passait la nuit sur le mont dit des oliviers.
Il sort de la ville pour la nuit, peut-être pour échapper à ceux qui le cherchent, à ceux qui en veulent à sa vie ? C’est de nuit effectivement qu’il sera arrêté. Le Mont des Oliviers est séparé de la ville par une vallée, de jour il offre une vue sur la ville. On peut y situer la lamentation de Jésus sur Jérusalem rapportée par Luc 19, 41. Toute la journée de Jésus semble ainsi consacrée à l’enseignement dans le Temple, la nuit au repos… ou à la prière.

Et tout le peuple venait de bon matin à lui dans le Temple pour l’écouter.
A côté des chefs qui cherchent à faire périr Jésus, Luc se plait à rappeler la présence du peuple qui est suspendu aux lèvres de Jésus (cf 19, 48).
Il vient « de bon matin », on aurait pu traduire « dès l’aurore ». Ainsi Jésus ne perd pas un instant, il y a urgence pour lui à annoncer le Royaume. Autour de Jésus se constitue le peuple nouveau. Bien sûr il connaîtra la dispersion lors de la croix. Mais il est là en germe. Ce peuple désire entendre une parole, il est là de bon matin. Il désire une présence, il vient à Jésus.

Seigneur, creuse en moi en tel désir d’entendre ta parole dès l’aurore, pour en vivre. Creuse en moi le désir de vivre en ta présence tout au long du jour.

dimanche 2 juin 2013

Soyez vigilants

Soyez vigilants et priez en tout temps afin que vous ayez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver et de rester debout devant le Fils de l’homme.
Luc 21,36

Viens Esprit, viens prier en nous
Viens Esprit, viens nous tenir en éveil.

Soyez vigilants
Jésus revient à nouveau sur le thème de la veille, de l’éveil. Ses disciples doivent des êtres conscients, responsables, attentifs.

et priez en tout temps
Ce n’est pas la première fois dans cet évangile que nous sommes exhortés à la prière perpétuelle. On peut se dire que c’est impossible. Si nous limitons notre conception de la prière, à des attitudes, à des paroles précises, il est effectivement impossible de prier en tout temps. Mais si la prière est une attitude globale de l’être, une vie en relation avec le Père, le Fils et l’Esprit. Une vie habitée par eux, alors la prière perpétuelle, devient un art de vivre, en communion, avec notre Dieu Trinité, quelle que soit notre activité. Et cette communion passera tantôt par un temps de prière, tantôt par un temps de travail en simple présence, sans paroles, ni prière récitée, tantôt par des rencontres, habitées…

afin que vous ayez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver
Loin de tout fatalisme devant « ce qui doit arriver » Jésus nous indique un chemin dans la confiance. La force nous est donnée, si seulement nous vivons en sa présence, dans une prière inlassable. Il ne nous épargne pas les épreuves, mais nous donne de les traverser, de tenir tout simplement, tout humblement.

et de rester debout devant le Fils de l’homme.
Et sa venue annoncée dans la gloire ne sera pas écrasante. La gloire de Dieu c’est son amour. Cet amour accueilli donne à chacun de tenir debout devant lui. Ce que notre nature ne nous permet pas, son amour nous le donne.

Seigneur, donne-moi de vivre en cette confiance ! La confiance de l’amour. Donne-moi de vivre sans cesse en la prière qu’est l’humble présence à toi en toute circonstance.

samedi 1 juin 2013

Prenez garde à vous-mêmes

Prenez garde à vous-mêmes, de peur que vos cœurs ne s’alourdissent dans l’excès de boisson et l’ivrognerie, et les soucis de la vie, et que ne fonde sur vous à l’improviste ce jour-là. Comme un filet, il surviendra en effet sur tous les habitants de la terre entière.
Luc 21, 34-35

Viens Esprit de vigilance
Viens tenir mon cœur en éveil.

Prenez garde à vous-mêmes,
L’appel à la vigilance est fréquent dans les Ecritures. Il nous est demandé de vivre « éveillés », conscients. La vraie liberté à laquelle nous appelle l’Evangile demande la présence à soi et aux autres, la présence au réel. Nous ne pouvons nous contenter de nous laisser vivre, emportés par le courant des événements. Nous avons à poser des choix,… cela ne veut pas dire à être tendus, inquiets,…

de peur que vos cœurs ne s’alourdissent dans l’excès de boisson et l’ivrognerie, et les soucis de la vie,
Qu’est ce qui peut nuire à notre « éveil », à notre vigilance ? l’excès qui anéantit notre conscience. L’excès de boisson, de soucis, ou tout autre excès… qui enivre, qui nous grise, ou nous étouffe.

et que ne fonde sur vous à l’improviste ce jour-là.
Ce grand jour de la venue du Seigneur, si nous sommes « endormis », « alourdis par l’excès »… nous ne le verrons pas venir, il nous surprendra. Jésus nous laisse ainsi sous-entendre que pour qui vit en conscience, ce jour n’arrive pas à l’improviste, il ne surprend pas. Viendrait-il comme un fruit mûr ? Il nous faut apprendre à lire les signes. Apprendre à lire et relire nos vies, les événements du quotidien, pour y lire les traces de Dieu, son invitation, le chemin à prendre, pour le prendre consciemment, en toute liberté.

Comme un filet, il surviendra en effet sur tous les habitants de la terre entière.
Le jour du Seigneur viendra. Il viendra pour tous, Inutile de fuir ailleurs, en pensant y échapper. Il viendra pour chacun, et c’est bonne nouvelle. Il faut nous préparer à cette rencontre, qui sera rencontre d’amour si nous le choisissons ainsi.

Seigneur, tiens moi en éveil au long du jour, pour que je vive la vie que tu m’as donnée, comme une offrande, comme un chemin, une route vers toi.