mardi 5 février 2013

De la reconnaissance



Luc 17
9 A-t-il de la reconnaissance envers ce serviteur parce qu'il a fait ce qui lui était ordonné ?

Esprit Saint, fais que nous soyons tout à l’écoute de la Parole afin de pouvoir réaliser ce à quoi elle nous incite.

A-t-il de la reconnaissance envers ce serviteur : Jésus est toujours dans l’ordre de la constatation à partir de la propre expérience de ces interlocuteurs. Non, ils ne remercient pas un serviteur qui fait son boulot…
Voilà qui ne correspond sans doute pas à notre idéal, mais là n’est pas la question. Pourtant le mot employé est intéressant. Il peut se traduire – à partir du grec – d’une multitude de façons, et le sens de récompense, s’il existe, est loin d’être le sens premier. Le mot, à la base, signifie « grâce ». Mais aussi respect, égards, faveur, et il forme des expressions comme « faire plaisir », « rendre service » « par amour »… Voilà donc ce qui pourrait être ressenti, vu du point de vue du maître…
Car comment se comporte notre Maître à nous ? Tout autrement ! Non seulement – à l’opposé de celui du récit – il fait mettre à table ses serviteurs !! Mais c’est lui qui met la tenue de service et passe à table pour les servir !! (12,37)

parce qu'il a fait ce qui lui était ordonné ? du côté serviteur, c’est mission accomplie : il a reçu des ordres, il a fait ce qu’on lui disait. Si je ne me trompe pas, cela s’appelle l’obéissance… notre serviteur a donc la satisfaction du travail accompli : le grain pousse, les bêtes croissent, il a apporté sa part à l’œuvre commune.

Seigneur Jésus, tu nous fais la grâce de pouvoir collaborer à ta création, d’apporter chaque jour notre part à l’œuvre du Royaume. Nous te remercions pour cette confiance que tu mets en nous. Donne-nous de te contempler pour apprendre de toi à être de vrais serviteurs.

lundi 4 février 2013

Mets-toi en tenue


Luc 17
7 « Lequel d'entre vous, s'il a un serviteur qui laboure ou qui garde les bêtes, lui dira à son retour des champs : “Va vite te mettre à table” ? 8 Est-ce qu'il ne lui dira pas plutôt : “Prépare-moi de quoi dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et boive ; et après tu mangeras et tu boiras à ton tour” ?

Esprit Saint,
remplis nos vies de tes dons,
fais de nous des artisans de ta paix et de ta justice,
fais de nous de bons ouvriers.

Lequel d'entre vous : Jésus continue à parler aux disciples, à les interpeller personnellement. Cela aurait pu être une parabole comme les autres : « Un maître avait un serviteur qui revenait des champs… ». Non, l’entrée ici est directe et chacun doit se sentir visé : lequel ?

s'il a un serviteur qui laboure ou qui garde les bêtes : on vient de discuter de foi et de « miracles » et voici que Jésus enchaîne sur le plus quotidien, sur le travail de chaque jour : labourer, soigner les bêtes… Il s’agit du quotidien de leur travail, mais aussi et surtout du quotidien de leur foi, du quotidien de notre vie de croyants.

 lui dira à son retour des champs :  “Va vite te mettre à table” ?  le maître est à la maison, il attend le serviteur au retour de son travail ; Jésus, selon son habitude, observe ses contemporains et les renvoie à leur propre expérience.

Est-ce qu'il ne lui dira pas plutôt : “Prépare-moi de quoi dîner : quelle est la place du « serviteur » ? Non pas celle d’être servi mais de servir

mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et boive : la tenue de service ! Comme elle nous est chère, cette tenue, depuis que Jésus la revêtit pour laver les pieds de ses apôtres… Il y a une tenue à revêtir pour se mettre au service du maître et donc de ses frères. Une tenue à revêtir pour être prêts : « restez en tenue de travail » avait-il déjà recommandé (12,35).

et après tu mangeras et tu boiras à ton tour” ? Nous recevons en son temps ce dont nous avons besoin… ne vous tracassez pas, disait aussi Jésus.


Seigneur Jésus, c’est au cœur de notre quotidien que tu nous appelles à vivre notre foi, à nous comporter selon notre condition de disciples. Donne-moi un cœur qui déborde de courage et d'audace, donne-moi un cœur capable d'aimer.

dimanche 3 février 2013

Une graine


Luc 17
6 Le Seigneur dit : « Si vraiment vous aviez de la foi gros comme une graine de moutarde, vous diriez à ce sycomore : “Déracine-toi et va te planter dans la mer”, et il vous obéirait.

Esprit Saint,
éclaire pour nous chaque parole de Jésus,
ouvres-y nos intelligences,
inspire nos actes.


Le Seigneur dit : les apôtres viennent de demander à leur Seigneur d’augmenter leur foi. Voilà une demande bien légitime… Et pourtant, la réponse de Jésus semble totalement décalée… au lieu de réaliser leur attente, c’est comme s’il répondait à une question… qu’ils n’ont pas posée. A moins que la réponse qu'il donne ainsi ne mette précisément en relief l'inadéquation de la demande…

Si vraiment vous aviez de la foi gros comme une graine de moutarde : Dans la bible, le grain de moutarde c'est la plus petite des graines potagères que l'on connaisse. Voilà donc qui peut résonner comme un reproche : vous n’avez même pas cette foi minuscule… « Homme de peu de foi » dira-t-il ainsi à Pierre, pris cette fois-là en flagrant délit de doute. Au contraire, ici, les apôtres font déjà preuve de foi en demandant à Jésus d’augmenter celle-ci… En comparant la foi à une graine, Jésus approuve leur espérance, mais il apporte aussi une rectification. Si la foi est comme une graine, elle comporte en elle-même sa propre capacité à grandir et à porter du fruit. C'est une bonne idée de vouloir développer leur foi, mais pas en attendant qu'un autre le fasse pour eux. Quand on a une graine dans la main, comment faire pour qu'elle grandisse ?

vous diriez à ce sycomore : après la plus minuscule des graines, voici le plus grand des arbres. On l’appelle aussi le figuier des Pharaons, son fruit est immangeable mais son tronc est solide et ses branches immenses.

“Déracine-toi et va te planter dans la mer” : peut-être la foi que les disciples appellent de leurs vœux est-elle justement une foi qui permette de faire des miracles tel que déraciner un sycomore pour qu'il aille se planter dans la mer…

et il vous obéirait : dans un sens, Jésus approuve ainsi les disciples, mais la question est de mobiliser leur foi, ou plutôt de laisser Dieu agir en eux grâce à leur petite foi.
Nous avons donc déjà ce pouvoir prodigieux en nous, et comme les apôtres, nous manquons souvent de confiance. Oui, le Seigneur peut augmenter notre foi, mais pas sans nous !

Seigneur, tu as planté en nos cœurs la graine de la foi ; enseigne-nous comment la laisser croître, non pour faire des miracles, mais pour y puiser la lumière et la force nécessaires à nos travaux, à nos rencontres de chaque jour.

samedi 2 février 2013

Au Seigneur


Luc 17
5 Les apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi. »

Esprit Saint, 
toi qui fais toutes choses nouvelles,
viens encore accomplir tes merveilles aujourd’hui.

Les apôtres dirent au Seigneur : voilà qui pourrait sembler un récit chaotique… mais, même si les idées sautent sans transition de l’une à l’autre, la suite logique est perceptible : d’abord une mise en garde sur le danger de faire chuter l’autre, puis la repentance et le pardon. Tout cela adressé à l’ensemble des disciples. Ce sont maintenant les apôtres qui réagissent : eux qui sont plus désireux de mettre en pratique ce que Jésus leur enseigne, eux qui sont plus proches et osent toutes sortes de demandes. Et pourtant, ici, d’un coup, il ne s’agit pas de parler « à Jésus » mais bien « au Seigneur ».

Augmente en nous la foi : ils viennent d’entendre une voie qui leur semble (comme à nous sans doute) tout à fait impossible : pardonner à l’infini. Alors, quelle est la solution ? Les apôtres réagissent au quart de tour : ils pensent que la clé est une question de foi. Très bien. Mais comment faire pour développer sa foi ? N'est-ce pas repousser le problème, le rendre encore plus difficile ? Les apôtres ont alors une idée : ils demandent au Seigneur, donc à Dieu lui-même, d'augmenter leur foi. Si le Seigneur développe leur foi, ils seront plus forts, leur amour, leur connaissance du bien, et leur motivation pour faire le bien grandiront, et ils seront alors capables de pardonner sept fois dans la même journée. Voilà une belle demande que nous reprenons souvent pour nous-mêmes. Et ils rejoignent sans doute ainsi le désir de Jésus qui s’est si souvent réjoui de rencontrer la foi dans celui ou celle qu’il rencontrait…
  
Seigneur Jésus, dans notre fragilité,  nous nous tournons vers toi comme les apôtres, car « le faible s’abandonne à toi » (Ps 10). Prête-nous une oreille attentive !

vendredi 1 février 2013

Tu lui pardonneras


Luc 17
4 Et si sept fois le jour il t'offense et que sept fois il revienne à toi en disant : “Je me repens”, tu lui pardonneras. »

Esprit de pardon, donne-nous force et patience face à toutes nos faiblesses.

Et si sept fois le jour : pas question de limite ou de calcul : sept fois le même jour, a bien dit Jésus ! Une fois, d’accord, deux, éventuellement, … mais sept… ! Ce qui est impossible à l’homme…

il t'offense : ce n’est pas d’une maladresse ou d’une distraction dont il s’agit, mais d’une véritable offense : on est blessé, atteint, il y a quelque chose de touché en soi…

 et que sept fois il revienne à toi : c’est l’autre qui « revient » comme un certain fils que nous connaissons bien. Revenir, c’est un déplacement, c’est surtout une attitude quand on revient « à quelqu’un ». L’offensé n’a pas réagi, pas d’injonction, pas de vengeance, on pourrait dire qu’il subit mais surtout qu’il attend.

en disant : “Je me repens” : le sens du retour est exprimé : se repentir est un verbe fort : c’est reconnaître une faute, la regretter, avec le désir de n’y plus retomber, de la réparer…

tu lui pardonneras : voilà ce que Jésus attend, tout simplement. Il nous demande de voir le frère qui est revenu et d’écouter son repentir. Non pas de regarder notre blessure et encore moins de mettre une limite à notre accueil. C’est simple, logique… et tellement au-dessus de ce qui nous semble possible.

Seigneur Jésus, le pardon est la marque de l’amour, et d’autant plus quand il s’agit d’amour fraternel. Tu nous en as montré l’exemple. Toi qui nous invites à dire chaque jour « comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés », tu peux nous donner cette force. Nous t’en prions !