jeudi 6 janvier 2011

Le Sanctuaire de son corps

Les Juifs lui dirent alors :
« En 46 ans ce Sanctuaire a été construit,
et toi en trois jours tu le relèveras ? »
Mais lui parlait du Sanctuaire de son corps.
Quand donc il fut relevé d’entre les morts,
ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela
Et ils crurent à l’Ecriture et à la parole que Jésus avait dite.
                                                                                  Jean 2, 20-22

Viens Esprit-Saint nous ouvrir le Livre,
et nous donner l’intelligence de son contenu.
Que la Parole prenne vie en nous, et fortifie notre foi.

En 46 ans, ce Sanctuaire a été construit, et toi, en trois jours tu le relèveras ?
Cette indication peut nous servir à dater un brin ce récit. La reconstruction du temple a commencé dans les années 20-19 avant Jésus Christ. 46 ans cela nous mène en 27-28.
On peut comprendre l’incrédulité, l‘étonnement des auditeurs de Jésus. Un homme seul pourrait-il accomplir en trois jours le labeur de toute une équipe durant tant d’années ? Ils ne doivent évidemment pas avoir envie d’essayer de détruire le Temple, pour vérifier le signe… J J J
La réponse de Jésus doit les laisser plus que dubitatifs…

Mais lui parlait du Sanctuaire de son corps…
Et voilà le premier d’une série de quiproquo de l’évangile de Jean.  Sous le couvert des mêmes mots, il est question de deux réalités différentes.
Le sanctuaire de son corps… tandis que nous méditons sur le mystère de l’Incarnation, cette expression nous dit avec force, combien Jésus en sa chair est présence de Dieu en notre terre. Saint Paul écrira : vous êtes le sanctuaire de Dieu (1 Co 3,16), votre corps est un sanctuaire du saint Esprit (6,19). Ainsi en notre humanité se poursuit le mystère de l’Incarnation.

Ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela : l’œuvre de mémoire est importante dans notre vie avec Dieu. Saint Luc dira plusieurs fois de Marie, qu’elle conservait les événements pour les méditer en son cœur.  Ce travail de mémoire donne d’entrer dans la compréhension de Dieu. Déjà au verset 17 dans ce même récit, il était rapporté que les disciples devant l’événement se rappelèrent un verset de l’Ecriture, qui leur explique ce qui se passe.

Et ils crurent à l’Ecriture et à la parole que Jésus avait dite.
Se rappelant les événements du passé, les lisant à la lumière du présent avec l’aide des Ecritures, les disciples entrent dans la foi. Foi en l’Ecriture qui donne les clés de lecture, foi en Jésus qui accomplit les promesses de l’Ecriture.
Saint Jérôme écrivait dans le prologue de son commentaire sur Isaïe: Ignorer les Ecritures, c’est ignorer le Christ.  Nous avons ici un beau témoignage de la croissance de la foi par le rapprochement des Ecritures à la vie du Christ.

Aujourd’hui, je reste avec deux grands axes de méditation :
-          La présence de Dieu depuis l’Incarnation est présence en l’homme, autant qu’en un temple de pierre… Vivre dans la conscience de cette présence en chacun. Quel profondeur d’existence en chaque être !
-          Le poids des Ecritures, l’invitation à les scruter toujours plus avant, car elles attestent du Christ, car elles ont pouvoir de fortifier notre foi.


Seigneur, tu te fais présence en chacun, béni sois-tu.
Seigneur, tu te révèles à travers les Ecritures, béni sois-tu.
Que cette double présence m’entraîne en une vie de foi, de révérence vis-à-vis de tout être, vis-à-vis de ta Parole, vis-à-vis de toi !

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