Liturgie de la Parole Mardi Saint      

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Nous sommes aux portes du Triduum…
Le temps n’est plus à l’appel au désert, à la conversion. Les cendres du mercredi ont été dispersées pour nourrir et féconder la terre. Nous avons tenté de vivre le désert, de nous laisser dépouiller de ce qui encombrait notre chemin vers Dieu. Pour revenir à notre création initiale : j’étais encore dans le sein de ma mère, quand le Seigneur m’a appelé, dit le prophète Isaïe aujourd’hui. C’est vrai de nous aussi. J’étais encore dans le sein de ma mère, quand le Seigneur m’a appelé,
Oui, il nous faut le désert pour qu’enfin cette Parole puisse se graver en nos cœurs, pour qu’enfin nous puissions être tellement en Christ, que ces jours saints soient jours de révélation, de salut et même de ravissement ! Car c’est bien le plus grand amour que nous sommes invités à contempler, à recevoir. Le serviteur de Dieu, dans le prophète Isaïe, découvre avec émerveillement : Oui, j’ai du prix aux yeux du Seigneur, c’est mon Dieu qui est ma force.
Accueillons cette parole au plus profond, c’est pour Jésus d’abord qu’elle est dite, mais il vit en nous plus que nous-mêmes : c’est pour nous qu’aujourd’hui elle est dite !  Oui, j’ai du prix aux yeux du Seigneur, c’est mon Dieu qui est ma force ! Puissions l’écouter au long des jours saints,  qu’elle soit notre chant au matin de Pâques. Oui, j’ai du prix aux yeux du Seigneur, c’est mon Dieu qui est ma force ! Alors le salut de notre Dieu parviendra jusqu’aux extrémités la terre, jusqu’aux extrémités de nos cœurs.

Méditation après l’Evangile

Judas, Pierre, les disciples…
je suis Judas, je suis Pierre, je suis parmi ces froussards qui ont fui...
je trahis,je renie, j’abandonne,  …
pas de quoi être fière ! Juste bon pour apprendre l’humilité !

Ces 40 jours de carême ont démontré une fois de plus que « Je n’y arrive pas » ! Je chute encore et encore ! Mes résolutions, mes élans ont jonché le sol derrière moi… Sans moi vous ne pouvez rien faire nous dit Jésus.
La source de nos efforts ne peut venir de nous-mêmes, elle vient de l’amour que Dieu nous porte, elle est réponse à cet amour fou ! Oui, j’ai du prix aux yeux du Seigneur, c’est mon Dieu qui est ma force.
Alors en ces jours saints, sachons à qui nous nous remettons, à qui nous ouvrons la porte de nos cœurs. Comme le disait sr M Gertrude, et l’évangile nous le rappelle, les jours saints, il y en a un qui rôde… cherchant qui dévorer. Dès que Judas lui ouvrit, Satan s’engouffra et ce fut nuit en son cœur.
Alors en ces jours, tournons nos regards vers Jésus, sans plus aucun retour sur nous, contemplons l’amour qui se donne jusqu’à l’extrême Qu’il soit notre ravissement ! Et nous répondrons amour pour amour.
L’évangile aujourd’hui nous donne à contempler l’amour de Jésus pour les disciples.  Un amour lucide. Jésus sait que les siens, ses élus, ne vont pas tenir dans la tempête ! Que pour eux l’opposition, la violence sera trop forte. Et cela ne le décourage pas ! Que du contraire. Il prend le repas avec eux. Il partage son pain, à celui qui va le renier, à celui qui va le trahir, à ceux qui, pris de panique, vont s’enfuir. Jésus aime sans limite, mais de tout coeur. Il aime encore et toujours. Comme l’écrit Christian de Chergé, il m’a aimé jusqu’à l’extrême, l’extrême de Lui, l’extrême de moi !
Jésus aujourd’hui nous glisse au creux du cœur : je sais ta faiblesse,et ton désir tout à la fois. Je sais ton découragement et tes élans parfois sans lendemain. Je sais ta noirceur et ton espérance… Donne tout cela ! Lève les yeux, regarde l’amour livré pour toi ! Que cela te suffise, aujourd’hui, demain et toujours.

Invitation au notre Père

Le Père lui-même nous aime et nous invite ! Alors avec les mots de Jésus prions-le :

sr Myrèse (15 avril 2025,)