jeudi 24 avril 2025

 Liturgie de la Parole Jeudi de Pâques

      

Méditation: VICTOIRE DE LA VIE !

     

Le Seigneur Jésus a été piétiné par la mort, mais, en retour, il a frayé un chemin qui écrase la mort. Il s’est soumis à la mort et il l’a subie volontairement pour la détruire malgré elle. Car notre Seigneur est sorti en portant sa croix, sur l’ordre de la mort. Mais il a crié sur la croix et il a tiré les morts des enfers, quoique la mort s’y refusât.
Dans le corps qu’il avait, la mort l’a fait mourir ; et c’est par les mêmes armes qu’il a remporté la victoire sur la mort. Sa divinité, se dissimulant sous l’humanité, s’est ainsi approchée de la mort qui l’a tuée, et celle-ci est morte ; la mort a tué la vie naturelle, mais la vie surnaturelle à son tour a tué la mort.
Parce que la mort n’aurait pas pu le dévorer s’il n’avait pas eu de corps, parce que l’enfer n’aurait pas pu l’engloutir s’il n’avait pas eu de chair, il est venu jusqu’à la Vierge afin d’y trouver le char qui le porterait aux enfers. Après avoir pris un corps, il est entré aux enfers, il leur a arraché les trésors qu’ils contenaient et les a dispersés.
Il est donc venu jusqu’à Ève, la mère de tous les vivants. Elle était la vigne dont la mort avait ouvert la clôture, et dont elle goûta le fruit. Ainsi Ève, la mère de tous les vivants était-elle devenue source de mort pour tous les vivants.
Mais un surgeon a levé : Marie, la vigne nouvelle, a remplacé Ève, la vigne antique. Le Christ, la Vie nouvelle, a fait en elle sa demeure. Ainsi, lorsque la mort conduisant son troupeau viendrait comme d’habitude, sans méfiance, avec ses fruits mortels, la Vie qui détruit la mort serait cachée dans la Vigne nouvelle. Et lui, lorsque la mort l’eut englouti, sans rien craindre, il délivra la vie, et avec elle la multitude des hommes.
Il est le glorieux fils du charpentier qui, sur le char de sa croix, vint au-dessus de la gueule vorace des enfers et transféra le genre humain dans la demeure de la vie. Et parce que le genre humain était tombé dans les enfers, à cause de l’arbre du paradis, c’est par l’arbre de la croix qu’il passa dans la demeure de la vie. Sur ce bois-là avait donc été greffée l’amertume ; mais sur celui-ci fut greffée la douceur, pour que nous reconnaissions en lui le chef auquel ne résiste nulle créature.
Gloire à toi qui as jeté ta croix comme un pont au-dessus de la mort, afin que les hommes passent de la région de la mort vers la région de la vie !
Gloire à toi qui as revêtu le corps de l’Adam mortel, et en as fait la source de la vie pour tous les mortels !
Oui, tu vis ! Car tes meurtriers se sont comportés envers ta vie comme des semeurs : ils ont semé ta vie dans les profondeurs de la terre comme on sème le blé, pour qu’il lève lui-même et fasse lever avec lui beaucoup de grains.
Venez, faisons de notre amour comme un encensoir immense et universel, prodiguons cantiques et prières à celui qui a fait de sa croix un encensoir à la Divinité, et qui, par son sang, nous a tous comblés de richesses.

      

SAINT ÉPHREM (4e siècle) Homélie de Notre-Seigneur, 3-4. 9 (cité par le Lectionnaire de Cîteaux 2025-6)

     

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