Ps 76
6 Je pense aux jours d'autrefois,
aux années de jadis ;
7 la nuit, je me souviens de mon chant,
je médite en mon cœur,
et mon esprit s'interroge.
8 Le Seigneur ne fera-t-il que rejeter,
ne sera-t-il jamais plus favorable ?
9 Son amour a-t-il donc disparu ?
S'est-elle
éteinte, d'âge en âge, la parole ?
Dans sa détresse le
priant se souvient, fait mémoire des jours d'autrefois : il se rappelle
les interventions de Dieu dans l'histoire de son peuple, dans son histoire personnelle.
Il nous est bon de garder en notre cœur le souvenir des actions de Dieu, de ces
moment où nous avons eu conscience de sa
présence, de son intervention, de sa protection (une épreuve qui, avec le
recul, a été source de fécondité dans ma vie, un accident qui aurait pu être
terrible et dont nous sortons indemnes, une situation bloquée qui se dénoue
etc.) de les noter au besoin, pour s'y raccrocher, pour nourrir notre
espérance, pour les redire au Seigneur...
La nuit, les
événements, les paroles, les chants remontent en notre cœur, surtout si nous
n'arrivons pas à dormir, cela nous « travaille ». À la suite du
psalmiste laissons-les remonter, transformons-les en prière, les présentant
tout simplement au Seigneur. Offrons-lui nos questionnements.
Les questions des
versets 8 et 9 n'en font qu'une et sont fondamentales : c’est le doute
lancinant du croyant en détresse : celui en qui il a mis sa foi, sa
confiance l'a-t-il abandonné ? Son amour dont on nous a parlé, qu'en
est-il aujourd'hui ? La force de sa parole s'est-elle amenuisée au fil du
temps ? Est-ce de l'histoire ancienne qui ne me concerne pas ? Ne
craignons pas de faire nôtre cette interrogation poignante, en notre nom et /ou
au nom de ceux qui sont dans ces situations.
Mais laissons aussi
Saint Paul nous dire au nom de sa foi, de sa confiance en son Dieu :
« J’en ai la certitude : ni la mort
ni la vie, ni les anges ni les Principautés célestes, ni le présent ni
l’avenir, ni les Puissances, ni les hauteurs, ni les abîmes, ni aucune autre
créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ
Jésus notre Seigneur. » (Romains 8, 38-39 voir tout le passage versets 31 à 39). Saint Paul
sait ce qu'est l'épreuve, il a voulu en être délivré, l'a demandé par trois
fois au Seigneur et a entendu cette réponse: « Ma grâce te suffit, car ma
puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse » (2 Corinthiens 12,9)
Seigneur dans les jours heureux, dans les jours gris, dans les jours
noirs, apprends-moi à me souvenir de ton action dans ma vie, dans celle des
personnes qui m'entourent, dans celle de l'Église et du monde. Que cela m'aide
à vivre mon quotidien avec toi, à dire tout, mes joies et mes cris de
révolte ! À t'interroger sur ton absence et ton indifférence apparentes. À
accepter que ton amour ait choisi de respecter les libertés, de ne forcer ni
les événements, ni le cours de la nature. Tu n'as pas de baguette magique, mais
tu es présent au fond de notre cœur. Aide-nous à ne pas t'étouffer en nous
(voir Etty Hillesum), mais à te laisser jaillir du fond de notre cœur.
Sœur Marie-Christine
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