Ps 71, 14-16
Seigneur, tandis que je découvre la Parole que tu m’adresses
aujourd’hui, je veux m’ouvrir à ton Esprit, t’accueillir dans les profondeurs
de mon être… Eloigne de moi tout ce qui n’est pas Toi… Amen.
« 14 Il les rachète à l’oppression, à la
violence ;
Leur sang est d’un grand prix à ses yeux.
15 Qu’il vive ! On lui donnera l’or de Saba.
On priera sans relâche pour lui ;
Tous les jours, on le bénira.
16 Que la terre jusqu’au sommet des montagnes soit un champ
de blé :
Et ses épis onduleront comme la forêt du Liban !
Que la ville devienne florissante
Comme l’herbe sur la terre ! »
v. 14 « Il les
rachète à l’oppression, à la violence ; leur sang
est d’un grand prix à ses yeux »
Au verset 13, le psalmiste se prononçait sur l’attitude du
roi vis-à-vis du faible et du pauvre. En ce verset, ce sont les mêmes qui sont
l’objet de son agir. Le verbe employé est celui du « rachat » ;
quant à la situation problématique, elle est exprimée en termes
d’« oppression » et de « violence ». Le rachat est un terme
juridique dans la culture biblique. Pour éviter la perte du nom à cause de la
vente du patrimoine, le plus proche parent devait « racheter » un
membre de sa famille et, dans ce cas, épouser la veuve. C’est le sujet du livre
de Ruth : un champ est le contenu dudit rachat, auquel s’ajoute la femme
Ruth, car une femme sans enfant devait recevoir d’un homme une descendance :
« Le jour où tu acquiers le champ de la main de Noémi, tu acquiers aussi
Ruth la Moabite, la femme du défunt pour relever le nom du défunt sur son
patrimoine » (Rt 4, 5).
L’idée de sauver le peuple en difficulté, déjà présentée au
v. 13, se poursuit ici.
Bien plus, « leur sang est d’un grand prix à ses yeux ».
Puisque le sang est la vie, le roi est appelé au même respect de la vie de son
peuple. Ainsi, pour leur éviter oppression et violence, il doit mettre tout en
œuvre.
v. 15 « Qu’il
vive ! On lui donnera l’or de Saba. On priera sans relâche pour lui ;
tous les jours, on le bénira »
Plus fondamental que tout autre souhait, c’est un vœu de vie
que le psalmiste prononce pour le roi : « Qu’il vive ! »,
souhait qui rejoint ce qu’il énonçait plus haut : « Qu’il dure sous
le soleil et la lune de génération en génération ! » (v. 5).
Au souhait de la vie, le psalmiste ajoute celui de la
richesse : « On lui donnera l’or de Saba ». Cet or était réputé dans cette région, comme en
atteste la démarche de la reine de cette contrée : « Elle (la reine
de Saba) donna au roi Salomon cent vingt talents d'or, des aromates en très
grande quantité, et des pierres précieuses… » (1 R 10, 10).
En plus de la vie
et de la richesse, ce sont des prières qui soutiennent le règne d’un tel
roi : des prières et des bénédictions. Le psalmiste insiste sur
l’intensité et la fréquence de ces prières : « sans relâche » et
« tous les jours ».
Dans les temps bibliques,
il y a un lien étroit entre le pouvoir royal et le pouvoir spirituel. Le roi
étant considéré comme fils de Dieu, il s’ensuivait une série de rites pour se
maintenir en lien avec Lui. En guise d’exemple, rappelons l’ampleur des
sacrifices offerts par Salomon lors de son élection : « Dès que
Salomon eut fini d'adresser au Seigneur toute cette prière et cette
supplication, il se releva de devant l'autel du Seigneur où il s'était
agenouillé et, les mains tendues vers le ciel, debout, il bénit l'assemblée
d'Israël à haute voix… Le roi et tout Israël avec lui offrirent des sacrifices
devant le Seigneur. Salomon offrit en sacrifice - c'était des sacrifices de
paix qu'il offrait au Seigneur - vingt-deux mille têtes de gros bétail, cent
vingt mille têtes de petit bétail. C'est ainsi que le roi et tous les fils
d'Israël firent la dédicace de la Maison du Seigneur » (1 R 8,
54-55.62-63).
v. 16 :
« Que la terre jusqu’au sommet des montagnes soit un champ de blé :
Et ses épis onduleront comme la forêt du Liban ! Que la ville devienne
florissante comme l’herbe sur la terre ! »
En ce verset 16, c’est un avenir de prospérité qui est
annoncé : la terre comme un champ de blé, promesse d’une abondante
récolte ; des épis de blé aussi nombreux que la forêt du Liban, si célèbre
pour la qualité de ses bois ; une ville aussi large que ne l’est l’herbe
sur la terre.
Et nous ?
Tandis que nous recevons ces quelques versets pour nous
tenir proches de Dieu aujourd’hui, nous pouvons adresser une intention de
prière pour nos dirigeants, rois ou présidents et ministres, mais aussi les
responsables religieux de notre Eglise et de nos communautés. En ce jour, nous
pouvons « prier » pour eux, les « bénir », pour que
l’Esprit de Dieu guide leur service… et nous conduise à leur suite.
Afin que la vie de notre monde se laisse inspirer par Toi,
Seigneur, envoie ton Esprit !
Sr Marie-Jean
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