samedi 21 avril 2018

Mon âme a soif

Ps 62
1 Psaume à David, quand il était dans le désert de Judas
2 Dieu, tu es mon Dieu,
je te cherche dès l'aube :
mon âme a soif de toi ;
après toi languit ma chair,
terre aride, altérée, sans eau.
3 Je t'ai contemplé au sanctuaire,
j'ai vu ta force et ta gloire.

Viens Esprit Saint, viens répondre à notre soif, viens nous combler de ton eau vive.

Psaume (attribué) à David, quand il était dans le désert de Judas : le titre est, comme toujours, une adjonction tardive, qui nous dit quelque chose de la lecture qui en était faite : l’identification de la communauté de Sion avec David, dans l’espoir d’avoir le sort glorieux de celui qui devint un roi puissant après avoir traversé les dangers : le contexte historique auquel il est fait allusion étant la fuite de David au désert de Judas pour échapper à la jalousie meurtrière de Saül.

Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l'aube : en quelques mots sont exprimés tant la foi en Dieu et en son Alliance : « Dieu, mon Dieu », que le désir qui habite l’âme. Ce psaume magnifique est chanté le dimanche à l’aube – à laudes – et donc proposé dans le cadre du mystère pascal que nous pouvons garder à l’esprit en le priant. A noter que le mot « aube » n’est pas présent dans le texte hébreu : le verbe traduit par « chercher » ou « désirer » est très proche du substantif « aurore », l’auteur a peut-être joué sur la proximité entre les deux mots, et les traducteurs ont essayé de le suivre ! Cela nous permet de méditer sur le sens attribué à la nuit, à l’aurore… Avec le même verbe, Esaïe (26,9) écrivait : « Mon âme t’a désiré pendant la nuit ».

mon âme a soif de toi ; après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau : le psaume commence donc par une triple expression du désir de Dieu : chercher… désirer… avoir soif. Par l’image qu’il dessine, par l’intensité du sentiment, ce verset nous est bien connu et nous accompagne sans doute souvent. Nous nous rappelons bien sûr le début du psaume 41 : « Comme languit une biche… » lequel nous plongeait déjà dans ce registre de la soif de Dieu. Soif de son aide, de son secours, soif de sa présence bienfaisante et de la communion avec lui.

 Je t'ai contemplé au sanctuaire, j'ai vu ta force et ta gloire : le problème des temps en hébreu nous joue souvent des tours ou nous laisse sur des hypothèses. C’est je crois le cas ici : certaines traductions comprennent la phrase au présent : « je suis venu te contempler au sanctuaire », ce qui préciserait la situation du psalmiste ou de l’assemblée en prière au Temple, célébrant la fidélité du Seigneur envers les siens.

Seigneur Dieu, tu as mis en nos cœurs ce désir brûlant de toi, ce désir toujours inassouvi qui nous tourne vers toi, qui aspire à la communion avec toi : je t’en prie, viens y répondre pour notre plus grande joie.

 

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