samedi 9 janvier 2016

Comme un pain de deuil

Ch 9 
1 Israël, ne pousse pas la joie jusqu’au délire, comme les peuples,
pour avoir pratiqué la prostitution loin de ton Dieu
et pour en avoir aimé le salaire sur toutes les aires à blé.
2 L’aire et le pressoir ne les satisferont pas,
le vin nouveau trompera leur attente.
3 Ils ne pourront pas rester dans le pays du SEIGNEUR :
Ephraïm retournera en Egypte,
et en Assyrie ils mangeront une nourriture impure.
4 Ils ne verseront pas de vin en libation pour le SEIGNEUR,
leurs sacrifices ne lui plairont pas :
ce sera pour eux comme un pain de deuil,
tous ceux qui en mangent deviennent impurs,
– car leur pain assurera leur vie,
mais il n’entrera pas dans la Maison du SEIGNEUR.

Viens Esprit Saint, viens nous rendre attentifs aux signes afin que nous restions vigilants.

Israël, ne pousse pas la joie jusqu’au délire, comme les peuples, pour avoir pratiqué la prostitution loin de ton Dieu et pour en avoir aimé le salaire sur toutes les aires à blé : ces 4 premiers versets du chapitre 9 se rattachent directement à la description d’Israël à la fin du chapitre précédent, mais ici, Dieu s’adresse directement à Israël, et c’est pour lui crier de ne pas se réjouir. « Jusqu’au délire » traduit la TOB. Il y a donc une fausse joie, une exubérance outrageuse qui entraîne la déraison. Car de quoi se réjouissent-ils ? Ils ont pratiqué la prostitution, c’est-à-dire l’infidélité, à nouveau reprochée par le prophète. Ils ont pris plaisir au salaire (« impur » ajoute la BJ), celui des aires de blé : pourtant, il s’agit des biens de la terre… mais dont ils attribuent l’origine aux baals ; de plus, l’aire de blé est le lieu de fêtes immorales lors des récoltes (nous savons par le livre de Ruth que ce lieu est celui des rencontres, mais celle de Booz et de Ruth y est si respectueuse…)

L’aire et le pressoir ne les satisferont pas, le vin nouveau trompera leur attente :
ils ne sont pas affamés, ils ne sont pas assoiffés, ils ont même du vin nouveau… combien de gens n’ont-ils pas « tout » sauf le bonheur… car il leur manque de reconnaître où est précisément leur bonheur… de reconnaître d’où (de qui) vient le pain et le vin…

Ils ne pourront pas rester dans le pays du SEIGNEUR 
: suprême déchéance, à l’opposé de ce que chante le psalmiste : « je ne désire qu’une seule chose, habiter les parvis du Seigneur »…

Ephraïm retournera en Egypte, et en Assyrie ils mangeront une nourriture impure : non pas le territoire égyptien, même si nous avons vu que la tentation de compromission avec l’Egypte était bien réelle politiquement pour le petit peuple d’Israël entouré d’ennemis ; et parmi ces agresseurs (encore potentiels au temps d’Osée) il y a bien l’Assyrie. Voilà des terres d’exil, de déportation.

Ils ne verseront pas de vin en libation pour le SEIGNEUR, leurs sacrifices ne lui plairont pas :
le geste de libation est un geste de reconnaissance qu’ils n’accomplissent pas.

ce sera pour eux comme un pain de deuil, tous ceux qui en mangent deviennent impurs :
Ezechiel (24,17)  parlait déjà du pain d’affliction, de ce pain préparé spécialement pour le deuil.

car leur pain assurera leur vie, mais il n’entrera pas dans la Maison du SEIGNEUR :
ils ne veulent pas en offrir les prémices au Seigneur et lui-même n’en veut donc pas : ce pain-là leur permettra de vivre mais aura goût de cendre, ce ne sera pas un pain qui réjouit.

Seigneur Jésus, que ton Esprit veille en nous pour que nous ne nous trompions pas d’amour, de bonheur, que nous ne nous trompions pas sur l’origine de tous les biens, et spécialement ce pain et ce vin. Que notre regard se tourne vers toi et qu'il soit plein de reconnaissance.


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