mercredi 11 juillet 2012

J'ai prié tes disciples

Voici : un esprit le saisit et tout à coup il crie, et il le secoue violemment et le fait écumer, et il ne s’écarte que difficilement de lui, le laissant tout brisé. J’ai prié tes disciples qu’ils le jettent dehors, mais ils n’ont pas pu.
Luc 9, 39-40

Viens Esprit de force
Viens Esprit de foi
Viens Esprit de vie

Voici : un esprit le saisit et tout à coup il crie, et il le secoue violemment et le fait écumer, et il ne s’écarte que difficilement de lui, le laissant tout brisé.
On a reconnu en cette description les symptômes d’une crise d’épilepsie. A l’époque, cela était interprété comme une possession démoniaque, comme l’emprise d’un esprit mauvais sur la personne atteinte. Un esprit s’empare de l’enfant, le fait se prendre de convulsions, crier, écumer, et puis enfin le quitte le laissant complètement brisé. On comprend la détresse du père devant un tel mal qui ronge son enfant. Un mal sans remède à son époque.

J’ai prié tes disciples qu’ils le jettent dehors, mais ils n’ont pas pu.
Tandis que Jésus était sur la montagne, avec Pierre, Jacques et Jean, le père désolé s’est adressé aux disciples de Jésus pour implorer une guérison présentée comme exorcisme. Mais ce fut un échec. La foi et la persévérance du père ne se relâchent pas pour autant. Si les disciples n’ont pu, il demande au maître.

Je regarde cette démarche emplie de foi au cœur même de la détresse. Je regarde cette compassion du père pour son enfant, qui le fait tout risquer pour rejoindre Jésus, pour lui demander un secours.

Seigneur, fais se lever en nos cœurs une telle compassion qui vient te confier toute détresse. Rends mon cœur solidaire de la détresse de mes frères et sœurs en humanité. Que ma journée soit tissée de sollicitude et de foi !

mardi 10 juillet 2012

Mon unique

Et il arriva le jour suivant, qu’étant descendus de la montagne, une foule nombreuse vient à sa rencontre. Et voici un homme de la foule s’écria disant : Maître, je te prie de jeter un regard sur mon fils, parce qu’il est mon unique.
    Luc 9, 37-38

Viens Esprit de Jésus, accompagne nos chemins de vie
Viens Esprit de Jésus, donne-nous au cœur des foules de vivre notre foi

Et il arriva le jour suivant, qu’étant descendus de la montagne,
Les minutes étoilées ont une fin ! Après ce temps de prière sur la montagne, après cette manifestation de la gloire de Dieu qui rayonne sur le visage de Jésus, après cet instant de fulgurance, Jésus et les trois disciples redescendent dans la plaine.

 une foule nombreuse vient à sa rencontre.
Et déjà une foule s’empresse…. A-t-elle guetté sa descente de la montagne ? A-t-elle attendu auprès des 9 autres apôtres le retour de Jésus ? Toujours est-il qu’elle est là… et que voyant Jésus descendre de la montagne avec Pierre, Jacques et Jean, elle se presse à sa rencontre. Une foule, un mouvement de masse,… que cherchent ces personnes ?

Et voici un homme de la foule s’écria
De cette foule, un homme se démarque. Ce n’est plus la masse qui se presse à la rencontre, mais un homme qui en émerge, qui accomplit une démarche personnelle,  il s’écrie. Il ne craint pas de se manifester…

 disant : Maître, je te prie de jeter un regard sur mon fils, parce qu’il est mon unique.
Maître : il reconnaît en Jésus un Maître, un de ces enseignants (rabbin de l’époque) quelqu’un qui dispose d’un pouvoir, d’une parole qui sort de l’ordinaire.
Je te prie de… c’est avec une demande instante que cet homme vient à Jésus. Une demande qui devient prière…
de jeter un regard sur mon fils, parce qu’il est mon unique.
Détresse d’un père, il vient présenter son fils à Jésus, détresse d’autant plus abyssale que c’est son unique. Chaque enfant est unique, précieux. Ici, on devine tout l’attachement à cet unique…

J’entends ce cri, je l’écoute, je le porte en mon cœur. Ne sommes-nous pas souvent comme cette foule, dont se démarque soudain un être qui clame sa souffrance ? J’ai le choix, j’entends, partage, soutiens… je porte avec lui son cri vers Jésus. D’autres jours, c’est mon cri qui vient, c’est moi qui émerge de la foule pour appeler vers Jésus…
Apprends-moi Seigneur à te présenter nos vies, nos demandes…

lundi 9 juillet 2012

En prière

Reprise Luc 9, 18-36

Viens Esprit de Dieu,
Viens ouvrir pour nous les Ecritures, que nous en vivions
Viens Esprit de Dieu,
Viens nous révéler le mystère d’amour dont tu nous entoures

C’est dans un mouvement de prière que Jésus interroge ses disciples : Pour vous qui suis-je ? C’est dans un mouvement de prière qu’il est transfiguré sur la montagne, que la voix du Père retentit : Celui-ci est mon Fils, mon élu…

C’’est dans la communion du Fils au Père que se dévoile son être profond, et c’est en cette communion que Jésus nous invite : si quelqu’un veut me suivre… qu’il m’accompagne !

Jésus prends moi en ta prière, en ta vie.
Jésus apprends-moi à t’accompagner, en tout instant.

dimanche 8 juillet 2012

Jésus seul

Et une voix vint de la nuée disant : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai élu, écoutez le ! » Et tandis que la voix eut retenti, Jésus se trouva seul. Et eux se turent et ne dirent à personne, en ces jours-là,  rien de ce qu’ils avaient vu.  
     Luc 9, 35-36

Viens Esprit de Jésus, chante son nom en nos existences
Viens Esprit de Jésus, habite le silence de nos profondeurs

Et une voix vint de la nuée
Comme en Exode, la manifestation de la nuée est complétée par une voix révélatrice. Voix du Seigneur dans le tonnerre et l’éclair, avec Moïse sur le Sinaï ; voix d’un fin silence avec Elie sur l’Horeb ; voix claire et intelligible sur le Tabor. Vois qui désigne Jésus, le reconnaît, le propose à la foi de ceux qui accueille cette révélation. Les témoins de ce jour, et nous qui y avons part à travers cette lectio.

 disant : « Celui-ci est mon Fils,
C’est bien le Père qui parle, il atteste que Jésus est son Fils. Comme il l’avait dit au jour du baptême de Jésus par Jean au Jourdain. Le Père reconnaît son Fils en Jésus.

 celui que j’ai élu,
Cette note propre à l’évangile de Luc, nous atteste que non seulement Jésus est le fils, mais qu’il est élu, choisi, désigné pour une mission bien précise. On retrouve en filigrane derrière cette élection, le visage du Serviteur, tel que Isaïe l’avait chanté : Is 42, 1 etc. Jésus est le Fils, il est aussi, celui qui est choisi, envoyé !

Écoutez-le ! »
Au baptême la voix s’adressait à Jésus lui-même, ici elle s’adresse aux disciples témoins de ce moment, et à tous ceux qui liront cette page et l’accueilleront. Ecouter : au sens fort du terme, écouter pour en vivre, écouter pour ajuster sa vie à la parole entendue !

 Et tandis que la voix eut retenti, Jésus se trouva seul.
Révélation d’un moment, mais qui restera gravée au cœur, qui soutiendra au long du chemin à venir. Jésus se trouve seul. Il partage l’intimité divine, mais il est en même temps pleinement homme, faisant route parmi les hommes. Des disciples l’accompagnent, mais que comprennent-ils de ce qu’il a à vivre ? Ainsi en est-il de chacun, chacune, il y a une solitude liée à notre condition d’être unique. Une profonde communion n’empêche pas en même temps une profonde solitude, où se vit la liberté de choisir sa route, d’assumer son quotidien…

La manifestation du Père, l’éclat de lumière, la présence de Moïse et d’Elie, n’ont duré qu’un instant, mais ces instants de lumière se sont gravés dans les cœurs, et donneront force au moment de l’épreuve. Minutes étoilées de nos existences, aurait dit Maurice Zundel.

Et eux se turent et ne dirent à personne, en ces jours-là,  rien de ce qu’ils avaient vu.  
La révélation fut bouleversante, l’expérience forte, mais qu’en dire ? Chez Matthieu et Marc, Jésus enjoint aux disciples témoins de la transfiguration de garder le silence à propos de ce qu’ils ont vu, jusqu’à la résurrection. Ici, aucune mention de cette demande de Jésus. Il semblerait que les disciples d’eux-mêmes sont pressés au silence… que dire de ce qui dépasse à ce point le simple entendement ? Comment mettre des mots sur une telle expérience ? Ils ne dirent rien sur le moment, ce n’est que dans l’intelligence de la résurrection qu’ils parleront, que tout s’éclairera pour eux. Comme Marie, sans doute, ils garderont ces événements dans leur cœur, les méditeront longuement…

Seigneur, tu nous donnes ainsi des minutes étoilées, au long de notre existence. Grave les en nos cœurs, et donne-nous en les méditant de découvrir un peu de ton visage de lumière, un peu de ta communion d’amour au Père, un peu de ton plan divin de salut pour tous les hommes.

samedi 7 juillet 2012

La nuée

Tandis qu’il disait cela, une nuée survint, elle les couvrit de son ombre. Ils eurent peur tandis qu’ils entraient dans la nuée.
    Luc 9, 34

Viens Esprit de Dieu, Esprit d’amour du Père et du Fils.
Viens Esprit de feu, prends nous sous ton ombre.

Tandis qu’il disait cela, une nuée survint,
La nuée dans l’Exode accompagnait le peuple en marche. Elle était signe de la présence du Seigneur, il traçait ainsi la route, ou s’interposait entre le peuple et l’armée du Pharaon. Nuée de jour, colonne de feu de nuit. La nuée couvrait la montagne du Sinaï tandis que le Seigneur y venait à la rencontre de Moïse, elle couvrit le temple lorsque Salomon en fit la dédicace.  (Exode 14, 20 ;  16, 10 ; 19,9 ; 1 Rois, 8,10). Dans ses discours annonçant la fin de ce monde, l’ouverture du monde nouveau, Jésus reprend ce vocabulaire, cette image de la nuée : le Fils de l’homme viendra dans la nuée avec les anges (Lc 21,27).

elle les couvrit de son ombre.
Non seulement la nuée enveloppe Jésus, mais voici qu’elle prend les trois disciples sous son ombre. Comme l’ange avait annoncé à Marie, que l’Esprit la prendrait sous son ombre, ainsi, maintenant les trois disciples témoins de la transfiguration sont pris sous l’ombre de la nuée, comme enveloppé en ce mystère de la divinité de Jésus. Ainsi alors que Pierre offrait de bâtir une tente pour Jésus, une pour Elie, une pour Moïse, Dieu répond, en faisant lui-même une « tente », celle de sa présence, dont il entoure, enveloppe non seulement son Fils mais ceux qui ont bien voulu l’accompagner. S’il faut reprendre la route, il faut la reprendre tout en demeurant en cette présence, en cet amour.

 Ils eurent peur tandis qu’ils entraient dans la nuée.
Qui ne serait saisi de crainte en une telle manifestation ? Non point une peur face à un danger, mais un saisissement de tout l’être devant le déploiement de la vie divine sous leurs yeux, en leur cœur, un saisissement de tout l’être au contact du monde divin. Qui suis-je pour avoir part à un tel mystère ? Et pourtant Dieu nous y invite, et pourtant tel est le désir profond de notre Dieu… se donner à nous sans réserve, nous accueillir en lui, absolument…

Seigneur, aujourd’hui, je demeure en cet émerveillement de ta présence en nos vies, de ton invitation à être en toi. Viens Seigneur, accomplis ton œuvre, non point en raison d’un quelconque mérite de ma part, mais seulement parce que tu le désires. Exauce en nous ton désir !