samedi 2 juin 2012

Jésus ordonnait

Lc 8
28 A la vue de Jésus, il se jeta à ses pieds en poussant des cris et dit d'une voix forte : « Que me veux-tu, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut ? Je t'en prie, ne me tourmente pas. » 29 Jésus ordonnait en effet à l'esprit impur de sortir de cet homme. Car bien des fois il s'était emparé de lui ; on le liait, pour le garder, avec des chaînes et des entraves ; mais il brisait ses liens et il était poussé par le démon vers les lieux déserts.
 
Esprit Saint, au travers de cette parole, fais croître en moi la connaissance de Jésus, Fils du Dieu Très-Haut.

A la vue de Jésus, il se jeta à ses pieds en poussant des cris et dit d'une voix forte : violence de la scène : cris, vociférations, apparence de l’homme… Pourtant il ne menace pas mais supplie, par terre, aux pieds de Jésus. Il reconnaît ainsi immédiatement qui est le maître. La scène est pratiquement la même que celle décrite dans la synagogue de Capharnaüm (4,33) où les apparences sont sans doute plus dignes, mais les cris identiques.

Que me veux-tu ? « Qu’y a-t-il entre toi et moi », expression biblique pour repousser une intervention inopportune. Elle marque une distance, un refus.

Jésus, Fils du Dieu Très-Haut ? Tellement étranges ces sortes de professions de foi dans la bouche des démons… D’habitude Jésus leur impose silence, comme dans la synagogue (4,35)  (voir aussi Mc 3,12), préservant le secret sur sa personne. Ici, ce n’est pas le cas, peut-être parce que la déclaration n’est pas aussi publique, les seuls témoins semblant être les apôtres.

Je t'en prie, ne me tourmente pas : impressionnant, cette prière du démon à Jésus…

Jésus ordonnait en effet à l'esprit impur de sortir de cet homme : Jésus, lui, voit devant lui un homme prisonnier, complètement sous l’emprise du démon, et son seul souci est de le libérer.
 
Car bien des fois il s'était emparé de lui ; on le liait, pour le garder, avec des chaînes et des entraves : car la vie même de l’homme est en danger, et il menace aussi son entourage qui tente de le maîtriser, de le protéger, et de s’en protéger, en usant d’autres liens. L’homme est autant enchaîné par les démons que par les hommes.

mais il brisait ses liens et il était poussé par le démon vers les lieux déserts : le désert, dans la Bible,  est souvent le refuge des démons : Jésus lui-même en a fait l’expérience lorsqu’il y fut tenté. La force de celui-ci est grande, veut souligner Luc en montrant que les liens des hommes ne lui résistent pas.

  
Seigneur Jésus, toi qui es venu libérer tous les hommes, ton seul souci est de rendre sa dignité au malheureux. Tu te confrontes au mal, tu es vainqueur du mal, tu es notre Sauveur. Libère-nous de toutes nos entraves !

vendredi 1 juin 2012

A sa rencontre

Lc 8
26 Ils abordèrent au pays des Gergéséniens qui est en face de la Galilée. 27 Comme il descendait à terre, vint à sa rencontre un homme de la ville qui avait des démons. Depuis longtemps il ne portait plus de vêtement et ne demeurait pas dans une maison, mais dans les tombeaux.

Esprit Saint, fais que la parole de ce jour nous porte à la rencontre de Jésus.
 
Ils abordèrent au pays des Gergéséniens qui est en face de la Galilée : les gens d’en face, ceux de là-bas, de l’autre côté, au-delà dont ne sait quelle limite, quelle frontière… D’un côté la Galilée, terre des Nations, mais terre juive ; « en face », les Gergéséniens, les païens, les différents.
 
Comme il descendait à terre, vint à sa rencontre un homme de la ville qui avait des démons : Jésus a à peine posé le pied sur cette terre que quelqu’un vient vers lui, « à sa rencontre ». C’est « un homme de la ville ». Voilà qui nous rappelle « une femme de la ville » récemment évoquée (7,37) et qui, elle aussi, avait été habitée par de nombreux démons ! On ne peut donc s’empêcher d’y lire une connotation péjorative, d’autant plus qu’il n’y a pas vraiment de ville dans cette région…. Et Luc nous dit que cet homme a des démons, comme on a la grippe ou de l’eczéma…

Depuis longtemps : la durée de l’épreuve semble souvent émouvoir Jésus, rappelons-nous par exemple le paralytique de Jérusalem (Jn 5,5) immobilisé depuis 38 ans, ou la femme courbée depuis 18 ans (13,16).

il ne portait plus de vêtement : ainsi avait-il en quelque sorte perdu sa dignité d’homme…

et ne demeurait pas dans une maison, mais dans les tombeaux : la maison, c’est le foyer, le lieu de la vie ; les tombeaux, c’est le lieu de la mort, celui de l’impureté : les Juifs se purifiaient après tout contact avec la mort (cfr par exemple Tobit : 2, 5 et 9). Et c’est un tel être qui s’approche de Jésus, qui vient à sa rencontre. On imagine assez bien les témoins s’écartant précipitamment…!

Je regarde cette scène : une rencontre marquée par le plus grand des contrastes : entre l’Homme-Dieu et l’homme à l’aspect le plus dégradant. L’un a traversé le lac pour venir en cette terre, et l’autre se précipite à sa rencontre, comme aimanté par son contraire. Ainsi Jésus rencontre tout homme, quel qu’il soit : nul n’est indigne de se trouver face au Sauveur !


Seigneur Jésus, au travers de ce récit, je comprends que tu ne repousses personne, quel que soit le passé, quelles que soient les apparences, il n’y a aucune exception ! Apprends-moi à regarder chacun et chacune autour de moi avec ce regard, ton regard.

mercredi 30 mai 2012

Où est-elle, votre foi ?

Lc 8
25 Puis il leur dit : « Où est-elle, votre foi ? » Saisis de crainte, ils s'émerveillèrent et ils se disaient entre eux : « Qui donc est-il, pour qu'il commande même aux vents et à l’eau et qu'ils lui obéissent ? »

Esprit de foi, permets que nous recevions la question que Jésus nous pose aujourd’hui et donne-nous d’essayer d’y répondre.

 Puis il leur dit : « Où est-elle, votre foi ? » : Jésus a agi, il a répondu à l’appel des apôtres, il ne leur a pas fait la leçon. Mais maintenant que tout est rentré dans l’ordre, que les esprits sont capables de l’entendre, voici une question : « Où est votre foi ? » Quelle belle question ! Les autres synoptiques ont la formulation plus accusatrice : « Hommes de peu de foi » a retenu Matthieu. Et Marc formule : « Vous n’avez pas encore de foi ? ». Comme nous l’avons déjà vu plusieurs fois, Luc est moins dur, plus nuancé. Où est-elle, leur foi ? Ne sont-ils pas plus certains de la force des éléments que de celle de Jésus. Où est-elle, notre foi ? Dans quelle force, dans quelle puissance, mettons-nous notre confiance ?

Saisis de crainte, ils s'émerveillèrent et ils se disaient entre eux : « Qui donc est-il, pour qu'il commande même aux vents et à l’eau et qu'ils lui obéissent ? » Ils ne répondent pas à Jésus. Eux (comme nous), auraient bien du mal à répondre à cette question à brûle-pourpoint. Mais ils sont pris par le respect, par l’émerveillement, et voilà que leur foi s’interroge : qui est-il ? Il faut savoir en qui l’on met sa confiance.
Jésus fait appel à leur foi en même temps qu’il l’interroge. Leur foi grandira au fur et à mesure qu’il se fera connaître, qu’ils apprendront à le reconnaître.
 

Où est-elle, ma foi ? Oui, je crois en toi, Seigneur, mais fais grandir ma foi, ancre-la en toi.

mardi 29 mai 2012

Jésus s'endormit

Lc 8
22 Or, un jour il monta en barque avec ses disciples ; il leur dit : « Passons sur l'autre rive du lac », et ils gagnèrent le large. 23 Pendant qu'ils naviguaient, Jésus s'endormit. Un tourbillon de vent s'abattit sur le lac ; la barque se remplissait et ils se trouvaient en danger. 24 Ils s'approchèrent et le réveillèrent en disant : « Maître, maître, nous périssons ! » Il se réveilla, menaça le vent et les vagues : ils s'apaisèrent et le calme se fit.

Esprit Saint, sois présent en nous, apaise toute tempête qui agite nos cœurs et les empêche t’accueillir la parole.

Jésus a longuement prêché en Galilée. Maintenant, avec ses disciples, il va traverser le lac pour entrer en pays païen. Mais qu’ont compris les disciples de sa prédication ? Comment voient-ils la personne de Jésus ? Les concepts, c’est bien, mais ont-ils foi en lui ? Perçoivent-ils que c’est la personne même de Jésus qui rend crédible son enseignement ?
La traversée va être l’occasion d’éprouver leur foi.
Mais d’abord, il faut que Jésus s’endorme, qu’il s’absente en quelques sortes, afin que les apôtres, livrés à eux-mêmes, puissent être « sûrs » de Jésus, au-delà des apparences.
Voici donc que la mer se déchaîne, le bateau est secoué comme une épave, l'eau passe le plat-bord à tout instant et la barque se remplit… Il n'y a plus que la peur…, et Jésus, affalé sur le coussin à la poupe, est inconscient du danger ! Un rien comédien, Jésus ? En tous cas, voilà un sommeil qui vient à point !
Ils le réveillent donc. Ils appellent au secours : nous périssons ! « Sauve-nous » dit Matthieu. N’est-ce pas notre cri aussi ? Car, finalement, qui peut se sauver lui-même ?
On parle de Dieu « absent », mais voilà Dieu « endormi » : il est là, tout près, sur la barque même, secoué dans la même tempête, mais juste assez pris par le sommeil que pour laisser les apôtres, non pas livrés à eux-mêmes, mais libres de déployer tout leur art de marin. Et s’ils ne s’en sortent pas, qu’ils crient au secours ! Jésus se réveillera et, dans le même mouvement, fera revenir la paix et le calme : la barque pourra reprendre sa route…


Seigneur Jésus, tu es un Dieu qui ne s’impose pas, mais ton sommeil n’est pas celui de l’indifférence. Les apôtres t’avaient « avec eux », et malgré cette présence, ils ont eu peur de périr. Moi aussi je t’appelle, mais fais que ce soit, non dans la crainte, mais dans la pleine confiance.

lundi 28 mai 2012

Ma mère et mes frères

Lc 8
19 Sa mère et ses frères arrivèrent près de lui, mais ils ne pouvaient le rejoindre à cause de la foule. 20 On lui annonça : « Ta mère et tes frères se tiennent dehors ; ils veulent te voir. » 21 Il leur répondit : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la mettent en pratique. »

Esprit Saint, fais que soit possible pour nous d’écouter la parole et de la mettre en pratique !
 
Sa mère et ses frères arrivèrent près de lui : cette rencontre est-elle exceptionnelle ? On aimerait imaginer Marie partageant la route de son fils… Mais que viennent-ils faire ? Pour Matthieu, ils cherchent à lui parler, pour Marc, ils l’envoient appeler… Mais Luc nous dit seulement leur arrivée près de Jésus.

mais ils ne pouvaient le rejoindre à cause de la foule : ainsi la foule, preuve du « succès » de la prédication de Jésus, s’agglutine au point que sa mère même n’arrive pas à l’approcher. Pas de passe-droit ici !

 On lui annonça : mais certains vont se faire les avocats de la famille…

« Ta mère et tes frères se tiennent dehors ; ils veulent te voir. » De leur propre initiative ou à la demande de la famille, certains transmettent le souhait à Jésus : ta mère veut te voir ! Il va la recevoir tout de suite... Ou lui dire de prendre un petit peu patience… qu’il va bientôt pouvoir la rejoindre…

Il leur répondit : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la mettent en pratique. »  Réponse adressée, non pas à sa mère, mais à ceux qui l’ont averti, et, du coup, à la foule qui l’entoure. Sont de sa famille, ceux qui écoutent sa Parole ! Nous restons exactement dans la même thématique depuis le début du chapitre 8. Cette fois, non plus en parabole, mais dans le concret de la vie, Jésus souligne de façon encore plus convaincante l’importance d e l’écoute. Ecouter sa parole et en vivre, tel est le chemin qui fait de nous des membres de sa famille ! Qui fait de nous des frères et des sœurs de Jésus ! Quelle révélation inouïe que celle-là !
 

Seigneur Jésus, nous osons à peine croire en cette promesse que tu nous fais. Une destinée aussi grande dépasse notre imagination… alors, il nous reste simplement à te faire confiance : donne-nous cette foi !