jeudi 7 avril 2016

Me voici

Tb 6
10 Ils avaient pénétré en Médie et ils approchaient déjà d’Ecbatane, 11 quand Raphaël dit au garçon : « Tobias, mon frère ! » Il lui répondit : « Qu’y a-t-il ? » L’ange lui dit : « C’est chez Ragouël qu’il nous faut passer la nuit qui vient. C’est un parent à toi. Il a une fille du nom de Sara. 12 A part cette seule Sara, il n’a ni garçon ni fille ; tu es pour elle le plus proche parent et c’est à toi de l’obtenir en priorité, de même que tu as droit à hériter de la fortune de son père. C’est une jeune fille réfléchie, courageuse, qui a beaucoup de charme et son père est un homme de bien. »

Viens Esprit Saint, rends-nous attentifs chaque fois que nous nous sentons appelés par notre nom, rends-nous accueillants à la parole qui nous est adressée.

Ils avaient pénétré en Médie et ils approchaient déjà d’Ecbatane : petite précision d’itinéraire qui rend la description tellement concrète…

quand Raphaël dit au garçon : Tobias, mon frère : Tobias s’entend appelé par son nom, comme tant d’autres dans l’histoire biblique.

Il lui répondit : Me voici : la traduction de la TOB aplatit vraiment la réponse de Tobias qui est en fait le fameux « me voici » prononcé par Abraham, Moïse, Samuel… et qui marque la disponibilité. Il est normalement cité lorsqu’il s’agit d’un message solennel (Abraham, Moïse) mais un appel n’est pas étiqueté « solennel » dès l’abord… rappelons-nous par exemple le petit Samuel répondant à Eli.

L’ange lui dit : C’est chez Ragouël qu’il nous faut passer la nuit qui vient : en effet, l’information qui suit n’apparaît pas très solennelle : il s’agit de l’adresse de la prochaine étape… Mais il y a ce petit « il faut » que nous retrouverons dans la bouche de Jésus, et qui marque cet accord avec le projet de Dieu pour la réalisation de son alliance.

C’est un parent à toi. Il a une fille du nom de Sara. A part cette seule Sara, il n’a ni garçon ni fille ; tu es pour elle le plus proche parent et c’est à toi de l’obtenir en priorité, de même que tu as droit à hériter de la fortune de son père: voilà notre ange qui se transforme en agence matrimoniale… bien que Tobias n’ait pas exprimé le moindre souhait de mariage…  mais son père lui a demandé de « prendre une femme de la race de ses pères » (4,12) et c’est bien la première information fournie par Azarias. Il précise ensuite qu’elle est fille unique (comme Tobias est enfant unique), et que, selon la loi, il est en droit de la demander en mariage… et d’hériter de son père ! De nouveau, voilà une question d’argent qui se glisse dans la conversation sans en avoir l’air : à la fois omniprésente (une fortune!) et sans importance.

C’est une jeune fille réfléchie, courageuse, qui a beaucoup de charme et son père est un homme de bien : mais il ne peut s’agir d’un « mariage arrangé » au détriment des jeunes gens ! Nous voyons dès lors l’ange faire une jolie description de la jeune fille… énumérant ses qualités : son intelligence, son courage et même son charme… les anges ont bon goût… Sans compter la réputation de son père. Suspens… que va répondre le jeune intéressé ?


Seigneur Jésus, avec toi, je veux répondre aujourd’hui ce « me voici » afin de marquer ma disponibilité à ceux et celles que tu mettras sur ma route, jusque dans la plus banale des rencontres et des sollicitations. Sois avec moi à chacun de ces instants.

mardi 5 avril 2016

Tu souffles

Tb 6
7 Alors le garçon posa à l’ange cette question : « Azarias, mon frère, quel remède y a-t-il donc dans le cœur et le foie du poisson, et dans son fiel ? » 8 Il lui répondit : « Le cœur et le foie du poisson, tu en fais monter la fumée devant l’homme ou la femme qu’attaque un démon ou un esprit mauvais : toute attaque sera écartée, on sera débarrassé pour toujours. 9 Quant au fiel, tu en enduis les yeux de celui qui a des leucomes, tu souffles sur les leucomes et ils guérissent. »

Viens Esprit Saint, par cette parole, inspire nos actes pour qu’ils apportent remède et consolation autour de nous.

Alors le garçon posa à l’ange cette question : Azarias, mon frère, quel remède y a-t-il donc dans le cœur et le foie du poisson, et dans son fiel ? : Tobias a exécuté les ordres d’Azarias sans poser de questions, il n’en aurait d’ailleurs pas eu le temps… Mais un peu plus loin, tout en marchant avec son compagnon, il pose enfin les questions qui l’occupent : à quoi va servir tout cela ?

Il lui répondit : Le cœur et le foie du poisson, tu en fais monter la fumée devant l’homme ou la femme qu’attaque un démon ou un esprit mauvais : toute attaque sera écartée, on sera débarrassé pour toujours : et la réponse vient, simple, précise…  mais Tobias doit se demander ce que venait faire cette histoire de démon,… pourtant, il ne pose plus de questions. Quant à nous, nous commençons à rassembler les pièces du puzzle… sans trop nous arrêter à ces idées sur l’efficacité des fumigations nauséabondes sur les démons …

Quant au fiel, tu en enduis les yeux de celui qui a des leucomes, tu souffles sur les leucomes et ils guérissent : là, cela l’intéresse nettement plus : il a donc maintenant de quoi soigner son père ! Nous savons, notamment grâce à Pline, que le fiel de certains poissons était bien considéré dans l’Antiquité comme un remède souverain dans plusieurs maladies des yeux... ce que semblaient ignorer les très nombreux médecins consultés par Tobit !!

Ainsi, nous comprenons que Tobias va être l’artisan capable de guérir et Tobit et Sara. Guidé par l’ange, obéissant à ses instructions, il recueille – en ce premier temps et grâce à sa « pêche » - les remèdes nécessaires. Nous voyons bien dans la réponse de l’ange que Tobias sera à la manœuvre : tu fais monter… tu enduis… tu souffles…


Seigneur Jésus, tu n’agis pas à notre place, mais tu nous guides tout au long du jour : rends-nous attentifs et obéissant à ta voix.

lundi 4 avril 2016

Tous deux ensemble

Tb 6
4 L’ange lui dit : « Ouvre-le, enlève-lui le fiel, le cœur et le foie, mets-les de côté, puis jette les entrailles ; en effet, ce fiel, ce cœur et ce foie sont très utiles comme remèdes. » 5 Le garçon ouvrit le poisson, recueillit le fiel, le cœur et le foie, puis il fit griller un peu du reste, qu’il mangea, et il en mit à saler.
6 ils poursuivirent tous les deux leur route ensemble jusqu’aux approches de la Médie.

Viens Esprit Saint, viens partager notre route en ce jour, que ta parole nous guide et nous éclaire.

L’ange lui dit : Ouvre-le, enlève-lui le fiel, le cœur et le foie, mets-les de côté, puis jette les entrailles : Azarias maîtrise la situation, les ordres sont clairs.

en effet, ce fiel, ce cœur et ce foie sont très utiles comme remèdes : et cette fois il prend la peine de donner une justification : ce seront de bons remèdes.

Le garçon ouvrit le poisson, recueillit le fiel, le cœur et le foie, puis il fit griller un peu du reste, qu’il mangea, et il en mit à saler : Tobias exécute scrupuleusement les instructions de l’ange, mais il poursuit en se préparant un repas pour aujourd’hui, et pour demain. On remarque évidemment qu’il ne partage pas ! Eh oui, un ange, cela ne mange pas… Comme  Tobias ignore qui est son compagnon, le « texte court » fait manger l’ange, enfin, en apparence, car en réalité, il ne mange pas… oh là là… voilà ce que c’est que de voyager incognito…

ils poursuivirent tous les deux leur route ensemble jusqu’aux approches de la Médie : après ce seul incident rapporté sur le voyage, nous arrivons donc déjà en vue de la Médie où ils se rendent. L’auteur a cependant tenu à souligner une nouvelle fois, et avec insistance, qu’ils progressent ensemble, à eux deux.


Seigneur Jésus, tu es ce compagnon mystérieux qui prends soin de nous tout au long du chemin. Permets que, toi et moi, nous prenions cette route « tous deux ensemble », et que, jusqu’au bout de ce jour, ta présence me rassure et me réjouisse

dimanche 3 avril 2016

Le garçon cria

Tb 6
2 Le garçon descendit se laver les pieds dans le Tigre. Alors un gros poisson sauta hors de l’eau et voulut lui avaler le pied. Le garçon cria. 3 L’ange lui dit : « Attrape-le et maîtrise-le ! » Le garçon se rendit maître du poisson et le tira à terre.

Viens Esprit Saint, accorde-nous de vivre pleinement ce temps de prière en compagnie de la parole.

Le garçon descendit se laver les pieds dans le Tigre : scène de la vie quotidienne…

Alors un gros poisson sauta hors de l’eau et voulut lui avaler le pied. Le garçon cria : et on bascule soudain dans le registre du conte avec ce gros poisson agressif (une autre version nous dit même que le « gros » poisson voulait avaler le garçon… pourtant il ne s’appelle pas Jonas…). En tous cas, après oiseaux et mammifère, voilà le poisson pour compléter le tableau. Réflexe de Tobias : appeler son compagnon à son secours…

L’ange lui dit : Attrape-le et maîtrise-le ! : mais celui-ci ne bouge pas : pourtant, il donne des instructions précises. Nous nous rendrons vite compte que c’est son mode opératoire ! Ainsi ce poisson ne s’est intéressé au pied de Tobias… que pour mieux se faire attraper !!

Le garçon se rendit maître du poisson et le tira à terre : sans discuter, sans douter, selon son habitude, Tobias exécute l’ordre avec promptitude et efficacité.


Seigneur Jésus, tu nous entends lorsque nous crions vers toi. Nous te rencontrerons dans le quotidien de cette journée : rends-nous attentifs à ta voix, prêts à te répondre. 

samedi 2 avril 2016

Tous les deux

Tb 6
1 Le garçon partit, et l’ange avec lui ; le chien aussi partit avec lui et les accompagna. Ils firent donc route tous les deux. Quand arriva la première nuit, ils campèrent au bord du Tigre.

Viens Esprit Saint, viens déployer cette parole en nos cœurs, qu’elle s’y enracine et porte ses fruits.

Le garçon partit, et l’ange avec lui : nous sommes à un moment de rupture dans le déroulement de l’histoire, nous allons quitter nous aussi la maison de Tobit pour accompagner les deux voyageurs dans leur long périple. L’ange est présenté comme le guide de Tobias, il forme une sorte d’alliance pour la route.

 le chien aussi partit avec lui et les accompagna : le livre de Tobit est un véritable bestiaire : nous avons déjà rencontré les oiseaux dans leur nid, et voici le chien. A noter que ce chien ne se contente pas de « partir avec », mais qu’il « les accompagne », mot qui revient comme un refrain qui scande les versets depuis que Tobit a demandé à son fils de trouver « quelqu’un de sûr » pour l’accompagner. De fait, le chien sera toujours à leurs côtés. La présence de ce chien fidèle est une belle image, mais elle est étonnante : ailleurs dans la Bible les chiens sont pris au pluriel, en bandes, et vus avec mépris si pas crainte.

Voilà donc Tobias en route, on pourrait dire entre l’ange et la bête, de quoi s’interroger sur le rapport de l’homme au divin, et sur son rapport à l’animal.

Ils firent donc route tous les deux. Quand arriva la première nuit, ils campèrent au bord du Tigre : les voilà donc en route, et le texte insiste « tous les deux » : le compagnonnage reste le fil rouge du voyage. Mais cette première journée passe vite : déjà ils bivouaquent sur les bords du fleuve.


Seigneur Jésus, tu as envoyé tes disciples deux par deux, et si souvent nous expérimentons la splendeur d’une route partagée. Qu’ainsi réunis, nous puissions être témoignage de ton amour présent en nos cœurs.