samedi 6 juillet 2013

Je ne le connais pas

Lc 22
56 Une servante, le voyant assis à la lumière du feu, le fixa du regard et dit : 
« Celui-là aussi était avec lui. » 
57 Mais il nia : « Femme, dit-il, je ne le connais pas. »

Esprit Saint, permets que la Parole nous fasse entrer toujours plus dans la connaissance de Jésus le Christ

Une servante : c’est une femme, une servante, une personne qui n’a aucun pouvoir si ce n’est celui de faire courir les ragots…

le voyant assis à la lumière du feu, le fixa du regard : il est là, assis au milieu du groupe resserré à la chaleur du feu, le visage éclairé par les flammes, elle le regarde depuis un instant…

et dit : Celui-là aussi était avec lui : à qui s’adresse-t-elle ? Suffisamment à la cantonade pour que Pierre éprouve le besoin d’y répondre.

Mais il nia : « Femme, dit-il, je ne le connais pas. » Elle avait dit « être avec », comme Jésus lui-même définissait ses apôtres ; lui, il a répondu « connaître ». Les deux expressions sont fortes.

Les quatre évangélistes rapportent le reniement de Pierre : les détails varient car ce n’est pas l’anecdote qui compte : ainsi, pour Jean, c’est à l’entrée dans la cour que Pierre s’est fait interpeller par la portière.
Ce qui importe, c’est que le récit de ce fait s’est perpétué dans les jeunes communautés chrétiennes et qu’il leur a paru emblématique. C’est aussi que Pierre, devenu leur chef, n’a pas tenté de gommer cet épisode de sa vie. Il s’est vu capable d’agir à l’opposé de sa décision, de sa volonté, de son amour même (22,33), et en dépit des avertissements les plus clairs de Jésus. Les autres apôtres n’étaient sans doute pas plus fiers que Pierre en cette nuit-là. Tous se sont reconnus en cette attitude de Pierre, tous nous savons que nous ne sommes pas à l’abri.

Seigneur Jésus, Pierre fut le premier à nier te connaître. Malheureusement pas le seul. Ton amour est sans cesse blessé par tes disciples qui répètent « nous ne le connaissons pas ». Prends pitié d’eux tous, de nous tous, toi qui continues à nous accueillir en ton amour infini.

vendredi 5 juillet 2013

Ils se saisirent de lui

Lc 22
54 Ils se saisirent de lui, l'emmenèrent et le firent entrer dans la maison du Grand Prêtre. Pierre suivait à distance. 55 Comme ils avaient allumé un grand feu au milieu de la cour et s'étaient assis ensemble, Pierre s'assit au milieu d'eux.

Esprit Saint, qu’avec toi nous contemplions ce chemin sur lequel Jésus se laisse conduire par les hommes.

Ils se saisirent de lui, l'emmenèrent : ils le prennent, ils s’en emparent… chaque traduction renforce cette emprise des hommes armés sur la personne de Jésus. Et ils l’emmènent là où ils veulent. Voilà le plus libre des hommes aux mains des hommes.

et le firent entrer dans la maison du Grand Prêtre : « la maison » est une trop jolie traduction… le terme signifie d’abord cour (ou palais). Luc n’a employé ce mot qu’une seule autre fois, et c’est lors des tentations de Jésus (11,21) : « quand l’homme fort avec ses armes garde son palais ». Jésus est bien là, dans le palais de Hanne, l’homme fort, et il est gardé par ses gardes armés… mais pour qui sera la tentation ?

Pierre suivait à distance : Pierre n’a pas abandonné Jésus, il a juste suivi prudemment… Est-il seul à l’avoir suivi ? Ou bien, aux yeux de Luc, symbolise-t-il tout le groupe des apôtres ?

Comme ils avaient allumé un grand feu au milieu de la cour et s'étaient assis ensemble : pour Luc, Jésus est gardé toute la nuit dans la cour du palais. Par besoin de chaleur et de lumière, on a allumé un grand feu au milieu de la cour. Ils sont là « ensemble » : les gardes, le prisonnier, les servantes, les curieux, … et Pierre.

Pierre s'assit au milieu d'eux : ils forment tous un groupe compact au milieu de la cour, au plus près du feu, et Pierre prend place « au milieu d’eux ». Le voilà donc au centre, en pleine lumière, assimilé en quelque sorte à ce groupe.


Seigneur Jésus, ils t’ont saisi, emmené, conduit… toi, tu empruntes ce chemin car c’est celui du plus grand amour. Bénis sois-tu de nous avoir tant aimés.

mercredi 3 juillet 2013

Avec vous chaque jour

Lc 22
52 Jésus dit alors à ceux qui s'étaient portés contre lui, grands prêtres, chefs des gardes du temple et anciens : « Comme pour un bandit, vous êtes partis avec des épées et des bâtons ! 53 Quand j'étais avec vous chaque jour dans le temple, vous n'avez pas mis la main sur moi ; mais c'est maintenant votre heure, c'est le pouvoir des ténèbres. »

Esprit Saint, que ta lumière brille au milieu des ténèbres, que la Parole nous éclaire en toutes circonstances.

Jésus dit alors à ceux qui s'étaient portés contre lui, grands prêtres, chefs des gardes du temple et anciens : il a parlé à Judas, puis aux siens, et maintenant aux « autorités » qui viennent l’arrêter : chacun aura eu sa parole !

Comme pour un bandit, vous êtes partis avec des épées et des bâtons ! Il constate simplement, comme toujours. Et en même temps, il souligne l’accomplissement de l’Ecriture comme il vient de le rappeler au Cénacle « On l’a compté parmi les criminels » (v. 37).

Quand j'étais avec vous chaque jour dans le temple : ils ont pu côtoyer, écouter, interroger Jésus tant qu’ils le souhaitaient. Il était présent chaque jour ! Et, chez eux, dans « leur » temple. Il était « avec eux ». Pas seulement comme un enseignant, comme un compagnon : « j’étais avec vous » ! On imaginerait cette parole adressée aux disciples, et pourtant c’est bien aux grands prêtres et aux gardes qu’elle s’adresse ! 

vous n'avez pas mis la main sur moi : nous savons que ce n’est pas l’envie qui manquait… mais la peur les dominait, la peur du peuple. Maintenant le peuple dort…

mais c'est maintenant votre heure, c'est le pouvoir des ténèbres : la nuit c’est le pouvoir de Satan. C’est son heure. Pour Jésus aussi, son « heure » est venue, celle de traverser les ténèbres pour nous mener avec lui vers la lumière.


Seigneur Jésus, tu es toujours avec nous, que ce soit à l’heure des ténèbres, ou dans les moments plus lumineux. Tu es chaque jour avec nous dans notre quotidien. 
Bénis sois-tu !

mardi 2 juillet 2013

Laissez faire

Lc 22
51 Mais Jésus prit la parole : « Laissez faire, même ceci », dit-il et, lui touchant l'oreille, il le guérit.

Esprit Saint, que ta lumière nous dévoile, au travers du geste de Jésus, toute sa douceur et sa compassion.

Mais Jésus prit la parole : Jésus vient de parler à ses apôtres endormis, et tandis « qu’il parlait encore », voici Judas à la tête de la troupe, et pour lui aussi il a une parole. Et le voici qui, aussitôt, « prend la parole » suite au geste de Pierre. Toujours, Jésus, par sa parole, tient le dialogue possible, laisse une brèche ouverte. Mais aucun ne lui répond.

Laissez faire : la toute première parole de Jésus (Mt 3,15), lorsqu’il « parut » pour se faire baptiser, fut adressée à Jean : « Laisse faire ». Et voici que, à l’autre extrémité de sa vie, il la dit à ses apôtres : « Laissez faire ». Ne vous opposez pas aux circonstances, à ce qui vient, ce n’est pas changer les circonstances qui importe, c’est la façon de les vivre.

même ceci : même son arrestation et sa mort qui se profile. Jésus accepte tout ce qui lui est demandé de traverser car c’est dans cette traversée même qu’il manifestera son amour sans limite.

et, lui touchant l'oreille, il le guérit : quel dut être l’étonnement du serviteur du grand-prêtre qui se fait défendre et guérir par l’homme qu’il vient arrêter… Il fut le dernier miraculé de l’évangile. Nous n’en saurons rien de plus. Sauf l’essentiel : grâce à lui, nous voyons Jésus, au cœur de la tourmente, gardant autant le souci de sa mission que de tous ceux qui l’entourent, « amis » et « ennemis ». Jésus prit même la peine de toucher cette fameuse oreille pour la guérir. De quelle surdité ?

Seigneur Jésus, tu as pris avec courage la longue route vers Jérusalem. Tu ne t’en es jamais laissé détourner. En cette nuit décisive encore, tu manifestes ta liberté : « laissez faire ! ». Accorde-nous cette même liberté face à chaque événement de notre journée. Que nous puissions accueillir tout imprévu, toute rencontre avec cette qualité de présence et de disponibilité. Sois avec nous sur ce chemin !

lundi 1 juillet 2013

Frapperons-nous ?

Lc 22
49 Voyant ce qui allait se passer, ceux qui entouraient Jésus lui dirent : 
« Seigneur, frapperons-nous de l'épée ? » 
50 Et l'un d'eux frappa le serviteur du grand prêtre et lui emporta l'oreille droite.

Esprit Saint, guide-nous dans toutes ces situations où nous ne savons plus comment nous comporter. Que la Parole soit lumière sur nos pas.

Voyant ce qui allait se passer : l’arrestation de Jésus est imminente et il a assez parlé de sa mort pour que « ce qui allait se passer » signifie bien les moments ultimes.

ceux qui entouraient Jésus lui dirent : les apôtres sont là, entourant une dernière fois Jésus, formant ce groupe des disciples face au groupe des soldats armés.

Seigneur, frapperons-nous de l'épée ? Jésus avait parlé d’épée, ils en ont emportées, mais ils n’ont jamais usé de violence. Est-ce le moment maintenant ? Que souhaite Jésus ? Les apôtres ne savent quel comportement adopter. Alors il pose la question à leur Maître ! Lui qui est le premier visé par cette irruption armée, devrait encore répondre aux questions des apôtres…

Et l'un d'eux frappa le serviteur du grand prêtre et lui emporta l'oreille droite : est-ce le même qui interroge et qui frappe… ? Sans doute pas. L’impulsivité, l’autodéfense ont joué. Et celui qui est visé n’est pas n’importe qui, celui sans doute qui se trouvait devant, à portée d’épée : le serviteur du grand-prêtre lui-même.
Les 4 évangiles rapportent ce bref épisode, ce qui est rare, et Jean prend même la peine de nommer les protagonistes : c’est Pierre qui blesse Malchus. Quant à Luc, il précise de quelle oreille il s’agit : on a l’impression que les témoins ont encore la scène devant les yeux.


Seigneur Jésus, les apôtres sont désarçonnés, paniqués sans doute, et voilà qu’ils frappent de l’épée. Malgré tout ce que tu leur as montré et enseigné. Nous te le demandons, sois présent à nos côtés en ces moments où nous risquons de perdre pied, grave ta Parole en nos cœurs pour qu’elle nous serve de guide.